Janvier 1996. Dans la banlieue de Roubaix, à Croix, deux malfrats tirent à l'arme automatique sur des policiers lors d'un banal contrôle routier. Riva Hocq, lieutenant au SRPJ de Lille, est sur les dents. Qui sont ces types, responsables de plusieurs braquages, qui n'hésitent pas à arroser les flics à la kalachnikov ? Quand un journaliste local, Réïf Arno, rebaptise le gang de Roubaix « les ch'tis d'Allah », affirmant qu'ils ont fait leurs armes en ex-yougoslavie dans la fameuse Brigade Moudjahidine, la DST entre en jeu. Et c'est Laureline Fell qu'on retrouve aux manettes. Depuis la mort de Kelkal, elle continue tant bien que mal de démêler l'écheveau des réseaux islamistes en France ; ces ch'tis qui se réclament du djihad, ça l'intéresse. Sa hiérarchie, beaucoup moins, mais Fell a un atout secret : Tedj Benlazar est en poste à Sarajevo, d'où il lui fait parvenir des informations troublantes (et confidentielles) sur certains membres de la Brigade et leurs liens avec Al-Qaïda. Cette organisation et son chef, Ben Laden, ne sont encore que de vagues échos sur les radars des services secrets occidentaux, mais Benlazar a l'intuition que le chaos viendra de là-bas, des montagnes d'Afghanistan. Et si personne ne veut le croire, il est prêt à franchir quelques lignes rouges pour dessiller les yeux de ses chefs, quitte à manipuler un certain journaliste...
De la Bosnie aux grottes de Tora Bora, de Paris à Tibhirine, de Roubaix à New-York, la violence des fous de dieu contamine les coeurs et empoisonne les esprits de ceux qui la propagent... comme de ceux qui la combattent.
Avec ce deuxième tome, Frédéric Paulin poursuit son exploration des souterrains de la terreur, celle qui ébranlera, à l'aube du nouveau siècle, les grands vainqueurs du précédent.
En attendant la rentrée, des idées de lectures pour tout le monde !
Vous aimez les polars ? Alors venez par ici : choisissez, lisez et chroniquez !
"Le 11 septembre 2001 semblait pourtant être une journée comme les autres."
"Les prémices de la chute" font partie d'un triptyque sur le terrorisme.
" La guerre est une ruse" est paru en 2018, et "La fabrique de la terreur" en 2020.
Ce roman noir est documenté, intéressant et effervescent.
Il a été récompensé par le Prix Moussa Konaté en 2019.
Deuxième volet de la trilogie consacrée au développement du terrorisme islamique contemporain. C’est la période 1996-2001 qui est explorée et mise en scène, toujours avec le lieutenant Tedj Benlazar, sa fille Vanessa, le journaliste Réif Arnotovic, Laureline Fell…. Avec encore un grand souci des repères historiques (lieux, évènements et personnes) réels, les personnages de fiction nous promènent des Balkans, à la Belgique, à la France et à New-York en point d’orgue avec la destruction des tours jumelles. Les interprétations sur les processus de radicalisation et la naissance d’Al Queida sont crédibles et les couacs entre les infos de terrain soumises à la hiérarchie et les décisions prises, ou pas sont toujours extrêmement présents et ajoutent à la notoriété du héros. Belle poursuite de ce triptyque polar historique intelligent.
#Bureau des lecteurs
Bilan 6 : Il s’agit du tome 2 d’une trilogie qui emmène le lecteur dans les souterrains des réseaux djihadistes, Frédéric Paulin a déjà gagné quelques prix avec le tome 1. C’est une découverte totale pour moi !
+ : L’auteur est présenté comme un grand raconteur d’histoires, je confirme… La fiction mêlée à la réalité est ici parfaitement maîtrisée, ce thriller politique est un page turner. On sent évidemment que c’est hyper documenté et précis mais que ça coule aussi comme n’importe quel roman noir…
- : Au départ ça parait abscons… et ça ne ressemble pas forcément à un thriller… les lieux, les évènements, les personnages sont parfois difficiles à identifier, c’est complexe et riche. Et puis un thriller sur un sujet aussi délicat et malheureusement d’actualité ne fait pas forcément envie…
Au final, un récit impressionnant, maîtrisé et dynamique sur un sujet dramatique qui a marqué chacun de nous, le 11 septembre 2001.
Prémices de la chute de Frédéric Paulin
Reprenant la trilogie de Frédéric Paulin, après avoir découvert en premier la Fabrique de la terreur et d'avoir lu La guerre est une ruse, je me suis replongé dans cet univers des services secrets Français de la DST et de la DGSE mais aussi Américain en dévorant Prémices de la Chute.
Nous sommes en Janvier 1996, dans la banlieue de Roubaix, deux malfrats tirent à la kalachnikov sur des policiers lors d'un contrôle routier. Cet événement fait écho, à un journaliste de la Voix du Nord Reif Arnotovic dit Arno. Il établi un lien entre cette attaque des policiers et celui une semaine auparavant, du braquage d'une supérette à Wattrelos. Arno, rencontre alors un caïd de quartier, un informateur, lequel lors d'une randonnée épique, lui fait part que les individu qui ont attaqué la supérette et tirer sur les policiers reviennent d'ex-Yougoslavie. Ce sont des Français convertis à l'Islam ayant appartenu à la brigade El Moudjahidin constituée d'étrangers de toute nationalités Ceux-ci après avoir aidé l'armée Bosniaque à combattre les Serbes sont rentrés chez eux avec armes et bagages. Leur but et d'amener le Djihad en France et pour cela ils ont besoin d'argent . Lors de son entretien avec son informateur Saïd lui communique incidemment lors d'une des noms, Lionel Dumont et Christophe Caze entre autres.
Aux regards de l'importance des renseignements recueillis, Arno va s'intéresser au Gang de Roubaix identifié comme Les Ch'tis d'Allah. La DST et son commandant Laureline Fell s'intéresse également de près à ces individus et elle un atout de taille pour identifier ce groupe en la présence à Sarajevo de Tedj Benlazar officier traitant que nous avions déjà rencontré dans les autres romans précités. Celui-ci recueille des informations, démontrant le lien entre la Brigade El Moudjahidin et Al-Quaida et son chef en devenir Ben Laden.
C'est alors que Reif Arno, choisi de se rendre en Bosnie afin d’accroître ces informations. De là il va se retrouver bon gré mal gré dans les grottes de Tora Bora et dans les montagnes d'Afghanistan ou se terre Ben Laden. Les vagues d'attentat que le monde va connaître naissent dans ces montagnes Afghanes.
Frédéric Paulin, donne alors un éclairage particulièrement préoccupant de la place et surtout de l'écoute en haut lieu de cette montée du terrorisme. La CIA ne transmet pas ses informations au FBI, alors qu'ils savent que des terroristes arrivent dans leur pays. La désillusion va être catastrophique lorsque les avions vont percuter les tours de Manhattan le 11 septembre 2001.
La DGSE ne prend pas en compte les informations de Tedj Benlazar . La DST demande au commissaire Laureline Fell de regarder ailleurs, pendant que Pasqua et Marchiani , s'empêtrent à vouloir démontrer que le Gia n'est en rien dans le meurtre des moines de Thibérine. On se demande encore pourquoi ?
Vous suivrez avec intérêt les parcours de tout ces individus qui apparaissent dans Prémices de la Chute et leur noms vous reviendront tristement à votre mémoire : Oussama Ben Laden, Khalid Cheik Mohammed, Mohamed Atta , Zacarias Moussaoui, ceux du Gang de Roubaix, Christophe Caze, Lionel Dumont, Mouloud Bouguelane, Bimian Zefferini, Omar Zemmiri. Ceux-ci défileront dans ce roman tout au long de cette chronologie débutant le 23 février 1993, premier attentat au World Trade center, jusqu' au 11 septembre 2001 date des attentats suicides sur le sol Américain ayant causé 2977 victimes. Vous lirez aussi avec émotion, les derniers messages transmis par les différentes personnes se tenant dans les avions, mais aussi dans les étages des tours du World Trade center avant qu'elles ne s'écroulent.
Comment ne pas être frappé en lisant Prémices de la chute, devant la naïveté l' aveuglement, la rivalités coupables des services secrets et de nos gouvernements qui malgré les informations reçues n'ont pas su ou voulu voir ce qui était sous leurs yeux et qui annonçait le pire à venir.
Prémices de la Chute est un livre que vous devez lire avant de retrouver le dernier tome de la Trilogie de Frédéric Paulin, La guerre est une ruse. Truffé d'informations, ce livre vous fera comprendre comment nous en sommes arrivés là dans cette situation qui reste très présent dans notre actualité. « Un camp a le capital, la main-d’œuvre, la technologie, les armées, les agences de renseignements, les villes, les lois, la police et les prisons. L'autre camp a quelques hommes prêts à mourir. Don DeLillo, L'homme qui tombe. Tout est résumé dans cette phrase ! Bien à vous.
Nous voici dans le 2eme volet de cette trilogie fameuse qui à mon sens a déjà sa place dans les valeurs sûres.
Ça commence à Croix et ça se termine à New York.
Utilisant avec un talent incontestable le réel et la fiction Frederic Paulin nous entraîne dans une croisée des destins percutant.
Tedj Bellazar doit désormais composer avec un poisson pilote sous les traits de sa fille .Cette dernière trouvera le moyen de mettre sur sa route un journaliste Reif Arnotovic qui s'est demarqué dans la profession avec un article sur les "Ch'tis d'Allah"
On part en Bosnie ,en Afganistan puis les pistes nous amène sur les tueurs des moines de Tibbhirine. .....
Un parcours sans accroc qui nous enseigne plus qu'un cours d'Histoire.
Une belle continuité dans cette trilogie que j'ai vraiment dévoré.
C'est à la suite du rallye enquête organisé par Toulouse Polar Sud où notre équipe d'enquêtrices s'est hissée à la troisième place, que j'ai gagné « Prémices de la chute ». Je viens de le finir et je ne l'ai pas lâché depuis ces deux derniers jours.
Frédéric Paulin s'intéresse à l'histoire récente de la montée en puissance d'al Qaïda et des groupes djihadistes, pour nous mener aux attentats du 11 septembre 2001. Plus la lecture avance, plus nous sommes inéluctablement « aspirés » vers une fin que nous connaissons désormais. Paulin remet en place les pièces d'un puzzle qui démarre en 1996 avec le gang de Roubaix, ces braqueurs qui sont plus que de simples malfrats : ils cherchent à récupérer des fonds pour rejoindre un groupe armé en Bosnie. Et c'est bien là que le djihad commence à faire école ; nous découvrons également les collusions entre ce qui se passait en Algérie avec le GIA, l'enlèvement des moines à Tibhirine, la guerre en ex-Yougoslavie, l'Afghanistan...Pour moi qui n'étais qu'une adolescente en 1996, ce roman (même si depuis, j'ai pu voir nombre de reportages sur la question) permet d'établir des liens entre des faits qui pouvaient sembler être des pièces éparses, et de faire sens.
Pour cela, le lecteur s'attache à des personnages fictifs (agents de la DST, de la DGSE, journaliste) qui effectuent un travail de fourmis pour remonter les filières, notamment le journaliste Réif Arno qui part de Roubaix pour se rendre à Sarajevo puis à Tora Bora avant de finir sa course à New York en 2001. Tous pressentent l'inimaginable mais ne sont pas crus par leur hiérarchie qui préfère les écarter et met la priorité sur d'autres affaires. Au final, l'impression d'un immense gâchis du fait de services concurrents, d'informations non transmises… La construction du roman, notre connaissance des faits a posteriori peuvent nous faire penser à une tragédie inévitable, une machine infernale ; mais il n'y a pas de fatalité, ou alors, c'est une parfaite illustration de l'ironie tragique : les signes étaient là mais n'ont pas été décryptés comme il l'aurait fallu… c'est le travail du romancier, à travers ses personnages, de mettre au jour ces failles.
En résumé, un excellent roman, mon regret est de n'avoir pas commencé par le premier volume de ce qui doit être une trilogie « la guerre est une ruse ».
2ème volet d'un triptyque,ce roman commence en janvier 1996 avec le gang de Roubaix...
"je vais écrire un roman sur les réseaux djihadistes entre la Bosnie,le reste de l'Europe et les zones tribales.Un polar...(dit Réif Arno,le journaleux)Le roman ,ça rassure les gens,ils ne savent pas que le romancier peut révéler la vérité."
Je tairais volontairement les intrigues entre les personnages,membres des services secrets ou policiers,journaliste...Des personnages qui avec leurs peurs,leurs failles,soulignent la réalité des faits.Une narration qui s'efface ,trop à mon goût,au profit de l'informatif.Comment les états ont-ils pu être aussi incrédules,naïfs?Cela fait froid dans le dos!
Ce roman se termine avec l'horreur du 11 septembre 2001.
L'auteur à travers l'un de ces personnages pose la question:"Les hommes,les femmes,les enfants d'un pays sont-ils juste bons à être sacrifiés pour la conquête du pouvoir qu'il soit spirituel ou temporel?"
Le récit commence où «La guerre est une ruse» s'est arrêté, en 1996 après la mort de Khaled Kelkal qui a importé le terrorisme en France depuis l'Algérie, où le GIA a fait régner une décennie de violence bien aidé par les militaires au pouvoir.
On retrouve le personnage de Tedj Benlazar l'agent de la DGSE qui avait essayé d'alerter les autorités françaises sur le risque potentiel, et Laureline Fell de la DST, présente également dans le premier roman de cette trilogie.
Tedj est en poste à Sarajevo alors qu'à Roubaix des braquages sanglants se déroulent avec usage d'armes de guerre que la police n'a pas l'habitude d'affronter.
Réif Arnotovic, petit journaliste qui suit ces affaires, obtient des informations qui relient les assaillants à la guerre en Bosnie et au jihad islamique, l'intuition toujours aiguisée de Benlazar n'y étant pas totalement étrangère.
C'est le début pour les deux hommes d'un parcours qui va les emmener, parfois ensemble mais le plus souvent séparément, de Sarajevo à New-York en passant par l'Algérie et Tibhirine, le Pakistan, Kaboul et les régions tribales Afghanes.
Le récit, d'une grande densité, couvre tous les événements jusqu'au 11 septembre 2001, avec la discrète montée en puissance d'Al-Qaïda et de Ben Laden, et l'organisation de groupes terroristes par certains personnages dont les noms sont malheureusement connus aujourd'hui. Ces derniers oeuvraient alors dans l'ombre, ignorés des services secrets de pays qui se refusaient à envisager le scénario-catastrophe, à l'image d'un FBI et d'une CIA n'arrivant pas à mettre de côté les querelles d'ego pour analyser sereinement les informations en leur possession concernant l'arrivée sur le territoire américain d'éléments dangereux.
Aussi impressionnant, addictif et instructif que le précédent opus, ce deuxième tome de la trilogie annoncée par Frédéric Paulin est un régal en attendant un troisième volume qui, je l'espère, ne devrait pas tarder.
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