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«Le vélo, c'est pour s'amuser et ça grille les feux rouges. C'est culturel. Ça ne marchera jamais en France.» «Le vélo, c'est dangereux!» Qui de mieux pour démonter ces idées reçues qu'un Néerlandais installé en France? Peu savent que les Pays-Bas, reconnus comme le paradis du vélo, étaient eux-mêmes un «pays de la bagnole» dans les années 1970, avant que la population ne déclenche une révolution du vélo spectaculaire. Comme quoi la révolution de la pédale relève avant tout d'une volonté citoyenne et politique.
Avec un humour redoutable, Stein van Oosteren nous explique pourquoi il faut rendre le pays du Tour de France cyclable: parce que c'est bon pour la santé, le moral, l'autonomie des enfants, la vie de quartier, la planète... Il démonte les multiples freins à la pratique du vélo, qu'ils soient politiques ou bien souvent situés «entre nos deux oreilles». Car pour cet auteur rompu aux débats avec les élu.e.s municipaux,il est temps de se poser les bonnes questions à propos du transport. Par exemple, non pas combien de voitures peuvent circuler sur une rue, mais plutôt combien de personnes? Une piste cyclable faisant passer sept fois plus de personnes qu'une voie pour les voitures, le calcul est vite fait!
Pour croire au changement, il faut le vivre. À défaut de pouvoir vous emmener aux Pays-Bas, Stein van Oosteren vous propose de revisiter l'espace public avec son regard de Néerlandais. De ce voyage, vous reviendrez heureux et étonné, comme vous revenez d'un séjour au royaume du vélo: pourquoi pas le vélo, en effet?
Cher Stein,
je viens de terminer la lecture de votre livre et je voudrais vous féliciter pour ce brillant argumentaire pro-vélo.
Enfant, à la campagne, dans les années 1960-1970, le vélo était, avec la marche, mon seul moyen de transport pour aller rencontrer mes copains dans les villages voisins. Devenu adulte, je pratique depuis près de 40 ans le vélo sportif et de loisir. Mais je dois avouer que c'est très récemment que j'ai commencé à utiliser un de mes vélos pour mes déplacements de proximité, en complément de la marche, mais sans exclure l'utilisation de la voiture lorsque nécessaire.
C'est donc avec le regard neuf du lecteur que j'ai observé les cyclistes lors d'un déplacement à Paris il y a quelques jours (en voiture, mais l'état de mon dos m'interdisait le pédalage...). Ce que j'ai pu observer confirme que si, pour favoriser l'utilisation du vélo, il faut des pistes cyclables, encore faut-il se donner les moyens de les faires respecter. Quelques exemples :
- comment justifier que, sur un pont où passent 3 ou 4 files de voiture dans chaque sens, on trace une voie cyclable ne protégeant les cyclistes que par des traits de peinture ? L'installation de séparateurs physiques coûterait-elle si cher ?
- comment accepter que les camionnettes de livraison mettent en danger la vie des cyclistes en obstruant leur piste plutôt que de risquer quelques coups de klaxon énervés en bloquant une voie de circulation automobile ?
- comment accepter que les travaux de voirie prévoient des solutions de repli pour les voitures et les piétons, jamais pour les vélos ?
Vous l'avez compris, Stein, nous sommes largement d'accord sur votre diagnostic et vos solutions. Il y a cependant quelques points sur lesquels j'ai un avis différent, ou complémentaire :
- Le premier concerne votre opposition à l'obligation des équipements de sécurité (casque, gilets fluo, etc.) : cela me rappelle l'opposition, dans les années 1970, à l'obligation du port de la ceinture de sécurité dans les voitures ou du casque pour les motards, combats qui paraissent maintenant bien ringards... Je crois que vous avez fait des études de philo, et le problème me semble de cet ordre : aujourd'hui les sociétés occidentales ne supportent plus que nous soyons malades ou blessés, ni même que nous mourrions. Elles cherchent donc à nous protéger au maximum. Il est inutile de s'attaquer aux conséquences (les protections que l'on nous impose) ; il vaut mieux réfléchir à la pertinence du postulat de départ...
- Le deuxième concerne l'idée que l'on pourrait tout faire, ou presque, à vélo... Pour ma part, je pense plutôt qu'il y a de multiples moyens de se déplacer (la marche, le vélo, les transports en commun, les véhicules à moteur à 2, 3 ou 4 roues, etc.) et qu'il faut apprendre à choisir au cas par cas celui qui est le meilleur pour nous et pour la planète. Par exemple : je préfère marcher que pédaler sous la pluie ; ce que je dois transporter tient-il dans mon sac à dos et/ou le panier de mon vélo ? quel moyen me recommandent la distance et la géographie de mon déplacement ?
- Le troisième point, dans la continuité du précédent, concerne les infrastructures : personnellement je n'aurais eu aucune difficulté particulière à parcourir à vélo les 15 à 20 kilomètres entre mon domicile et mon lieu de travail (aller-retour, cela m'aurait même probablement fait gagner du temps), à condition de pouvoir prendre une douche à l'arrivée... Mais devoir imposer à mes collègues mes odeurs de transpiration jusqu'à l'ouverture d'une salle de sport à 11h30 ou midi m'était impossible. Il faut peut-être réhabiliter les douches publiques (qui existaient dans presque tous les gros bourgs dans mon enfance) et imposer aux entreprise d'installer des douches, aussi naturellement qu'elles prévoient les WC ?
- Le quatrième concerne la référence quasi exclusive aux Pays-Bas (et à Amsterdam), et à un degrés moindre au Danemark, pays où les côtes se font rares... La France a la chance d'avoir un relief plus varié, ce qui ne facilite pas, reconnaissons-le, la pratique de la bicyclette(*). Pourtant une innovation récente change tout : le vélo à assistance électrique ! Sans cela, mon épouse n'aurait jamais affronté la côte devant la maison pour "monter" à vélo à son travail... Pays-Bas et Danemark sont des exemples pertinents sur certains points, comme l'aménagement des infrastructures ; la France pourrait devenir une référence sur d'autres sujets, comme l'aide à l'investissement dans le vélo à assistance électrique. Pourquoi n'en parlez-vous pas plus ?
Ce sont évidemment des sujets que l'on peut discuter...
Merci Stein pour cette belle contribution à la cause du vélo.
(*) interviewé à l'occasion d'une étape du tour de France il y a une dizaine d'années, à la question "Vous aussi vous faites du vélo ?", Maxime Leforestier avait répondu (en substance) "Non, eux, les coureurs, ils font du vélo. Moi je ne fais que de la bicyclette."
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/06/05/pourquoi-pas-le-velo-stein-van-oosteren-ecosociete-une-belle-contribution-a-la-cause-du-velo/
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Je n'ai pas lu le bouquin, mais visionné La vidéo du même Stein Van Oosteren du 31 mai dernier sur BRUT, vidéo que j'ai d'ailleurs partagée sur FB et je suis entièrement d'accord avec votre analyse..