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Lorsque les grandes cités avoisinent les zones rurales, elles perdent leur homogénéité et se métamorphosent en territoires incertains, fissurés d'intervalles, de parenthèses, de vides où prolifèrent des terrains vagues et des constructions basses édifiées sur des parcelles irrégulières aux limites douteuses.
En 1964 j'étais élève à l'école des beaux-arts de Bordeaux et j'utilisais mon peu de temps vacant à déambuler près des rives de la Garonne. Face à la ville, sur l'autre rive, il y avait entre des collines calcaires et des quais disparates sillonnés de voies ferrées erratiques, des friches industrielles, des terrains abandonnés et des regroupements de petites maisons blotties le long de rues étroites ou d'impasses hésitantes. Elles étaient prolongées par des cours intérieures bordées de murettes ou de clôtures fragiles qui peinaient à enclore des jardins exigus envahis d'appentis, de vérandas et d'auvents presque impraticables tant ils étaient encombrés de cages vides, de chaises longues bancales, de cyclomoteurs et d'une multitude d'autres objets difficiles à identifier et dont l'état d'empoussièrement et d'abandon laissait penser qu'ils n'avaient jamais été utilisés et peut- être même jamais neufs. Ces maisons ni riches ni misérables étaient fermées dans la journée. Les ouvriers, les employés de bureau, les agents de service et les femmes de ménage travaillaient dans la ville et ne les habitaient que le soir et la nuit.
Ces groupes de maisons étaient accolés à des terrains vagues et des jardins sans cultures, parsemés de cabanes et d'abris précaires presque abandonnés, témoignant d'une capacité à inventer, à recycler et à utiliser avec astuce ou incongruité des matériaux récupérés, qui ainsi détournés de leur usage ordinaire pouvaient rappeler des temps plus anciens où on ne jetait pas et où l'imagination et la nécessité suffisaient à donner une nouvelle vie à des planches...
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