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Pitres et pantins

Couverture du livre « Pitres et pantins » de Sophie Basch et Pierre Chuvin aux éditions Sorbonne Universite Presses
Résumé:

Gérard de Nerval rattachait directement le théâtre d'ombres aux atellanes latines : " Aussi bien Caragueuz lui-même n'est-il autre que le Polichinelle des Osques, dont on voit encore de si beaux exemplaires au musée de Naples ". Un demi-siècle plus tard, le grand helléniste Salomon Reinach... Voir plus

Gérard de Nerval rattachait directement le théâtre d'ombres aux atellanes latines : " Aussi bien Caragueuz lui-même n'est-il autre que le Polichinelle des Osques, dont on voit encore de si beaux exemplaires au musée de Naples ". Un demi-siècle plus tard, le grand helléniste Salomon Reinach faisait la relation entre les mimes du monde ottoman, leurs homologues italiens et ceux de l'Antiquité, via Byzance : " Il semble bien établi que le Karagëz turc a hérité du mime byzantin, comme aussi, par d'autres voies, la Commedia dell'arte et le théâtre des marionnettes ". Sans doute la filiation n'est-elle pas aussi directe. La continuité est frappante cependant : à la différence de la tragédie antique, qui dut attendre la Renaissance pour être réinventée à l'opéra puis au théâtre, la comédie et ses masques, relayés par les marionnettes, connurent une fortune moins illustre mais ininterrompue. C'est cette permanence que le volume souhaite illustrer, en privilégiant la portée familière du théâtre, qui dessine une nouvelle carte de l'Europe des spectacles. Sur cette carte, dans ce domaine comme dans tant d'autres, l'Empire ottoman se révèle une puissance de premier plan, bien intégrée au jeu européen. Les voyageurs ne manquent pas de s'intéresser à ses silhouettes familières, où ils scrutent l'héritage des Anciens. Notre époque a considéré ces spectacles avec la condescendance réservée au pittoresque. Au XIXe siècle, les spécialistes de l'Antiquité et de l'Orient étaient mieux avertis de leur importance. Cet ouvrage, qui réunit des historiens de la littérature, du théâtre, de l'art et de l'archéologie, remet au centre de la scène une tradition injustement marginalisée.

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