D'un père français et d'une mère algérienne, Malika-Anne est une jeune femme de 21 ans, née à Marseille, qui a grandi en France et s'affirme comme un trait d'union entre deux cultures, à l'exacte mesure de son prénom, mais aussi entre deux coeurs, encre deux hommes, Quentin son mari et son frère Pierre avec lequel elle vit depuis leur enfance une relation fusionnelle. Jusqu'à ce jour du 17 octobre 1961 où la politique et l'histoire entrent brutalement dans sa vie, renversent ses valeurs, ses convictions, ses croyances, la confrontant au désarroi des sentiments.
Avis : ÉLÉGANT
Il ya des livres qui vous emportent loin, pas dans des contrées géographiques inconnues mais plutôt à l’intérieur de vous, faisant écho à un inconscient d’entre deux. Car qui n’a jamais éprouvé cette sensation d’être là tout en voulant être ailleurs.
C’est tout le charme de ce roman qui n’est pas présenté comme étant une autobiographie mais qui s’appuie sur des faits réels et authentiques tout aussi révélateurs, d’une personnalité, d’un amour, d’une absence.
Malika-Anne est la fille de Jean et Nora qui ont quitté Alger pour Marseille en 1937, puis ensuite Paris. Pierre naquit en 1937, elle en 1940. Ils ne seront pas que frère et sœur mais âmes fusionnelles ne vivant que l’un pour l’autre malgré les absences programmées de leurs vies. Qui en souffrira le plus ? Qui s’empêchera ? Qui choisira sa façon d’oublier ? Quelle place aura réellement Quentin ? Malika-Anne nous livre ses souvenirs dans ce roman aux non-dits particulièrement retentissants. Elle raconte surtout son équilibre perdu quand Malika, le 17 octobre 1961, dut se désolidariser d’Anne devant les actes criminels des policiers et plus tard le silence des politiques.
C’est comme avec un détachement factice que l’auteure nous livre Malika ou Anne en pâture, nous incitant à ne pas regarder les souffrances d’une jeune femme malmenée dans des amours falsifiées, jetant un voile pudique sur les événements qui pourraient entacher notre regard sur l’un ou l’autre des personnages.
L’écriture est subtile, maîtrisée, sans fausse note. La forme avec les chapitres courts et les dates précises transforment ce qui pourrait être un journal intime en un roman moderne et profond.
Les lecteurs aimant lire entre les lignes seront comblés, en tout cas moi, j’ai succombé.
Je remercie très sincèrement Monique Hervieu pour son contact spontané et @bodfrance pour le Service Presse.
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Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 5 jours
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