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Cézanne meurt en 1906, après avoir mis beaucoup de temps à convaincre ses contemporains de l'importance de son entreprise.
Loin des lieux où s'arbitrent les élégances et se décernent les rangs, il poursuit obstinément son oeuvre de réalisation (des " sensations colorantes "), écrivant à son fils, peu avant sa fin, que la nature est un trop grand maître pour être jamais égalée. La première rétrospective de l'oeuvre a lieu à Paris en octobre 1907. R. M. Rilke la visite, fasciné, et remet un séjour à Venise pour la voir et la revoir.
1907 est aussi l'année des Demoiselles d'Avignon de Picasso qu'Apollinaire louera dans ses Peintres cubistes comme le " nouvel homme " de l'art, inventant la " peinture pure ", dotant notre univers mental d'une "quatrième dimension ". Le poète mentionne honorablement Cézanne; mais c'est pour ce diable de " Malaguêgne " qu'il s'enthousiasme. L'artiste aixois qui n'était pas au centre du jeu (à en croire ne serait-ce que Zola) retentit, pour la génération suivante comme une sorte d'oracle qui va commander l'art moderne.
C'est le sens du mot de Picasso: " Cézanne, notre père à tous ". Quelle filiation relie donc ces deux artistes, certes majeurs, mais ô combien différents, voire, sous maints aspects, opposés? Cette question fait l'objet des études ici rassemblées.
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