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Dans le Liber prooemialis de son Augustinus (1640), Jansénius (1585-1638) écrit que la philosophie fut autrefois «mater haereticorum » et qu'elle est maintenant « mater errorum ». Cette assertion, dont Tertullien est à la source, anime l'intégralité de la critique jansénienne contre la philosophie ; elle sert également de point de départ à cette étude. Notre analyse s'attache, en effet, à la critique de Jansénius contre la philosophie païenne et humaine, en tant qu'inspiratrice non seulement de plusieurs hérésies antiques (pélagienne en particulier), mais aussi de nombreuses erreurs commises par la scolastique moderne et, plus précisément, par les jésuites. On y retrouvera les arguments avancés par Jansénius contre Francisco Suárez (1548-1617) qui, en raison de son stoïcisme, aurait reproduit, selon l'auteur, les erreurs du pélagien Julien d'Éclane, aussi bien que contre Gabriel Vázquez (1549- 1604) et son aristotélisme. L'attaque de Jansénius concerne aussi un autre jésuite, François Garasse (1585-1631), que Saint-Cyran (1581-1643) avait combattu dans sa Somme des fautes et faussetés capitales contenues en la Somme théologique du Père François Garasse (Paris, 1626). Peut-on, alors, considérer Jansénius comme un second Augustin, qui a essayé de lutter contre les nouvelles hérésies de l'époque moderne et surtout contre leur philosophie ?
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