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Un matin de janvier 1997, la petite Bliss, 6 ans, est assassinée chez elle, dans le New Jersey. Dix ans plus tard, son frère aîné, junkie paumé et solitaire, essaie de comprendre, à travers la rédaction d'un journal-fleuve qui passe au microscope tous ses souvenirs de famille. Qui a pu tuer Bliss, vedette de patinage artistique, petite fille adorable qui accaparait l'attention de ses parents ? A partir d'un célèbre fait divers, Joyce Carol Oates plonge au cSur de l'âme humaine et s'attaque au mythe américain.
Skyler a dix-neuf ans quand il décide d'écrire son histoire.
L'histoire de sa petite soeur.
Six ans. Star précoce du patinage artistique. La fierté de son quartier. de l'Amerique bientôt. Six ans. Retrouvée morte dans la chaufferie, les mains ligotées, la bouche baillonnée. Assassinée.
Skyler raconte, de façon désordonnée, à la façon d'un manuscrit, avec ses ajouts et ses râtures.
Raconte avant. Les ambitions maternelles déçues. le besoin paternel d'un héritier, qui brille, qui braille, qui chante l'Amérique, la belle, la grande Amérique. La réussite sociale. La belle maison, les enfants bien coiffés, et ça sent bon l'amour familial jusque dans le coeur des domestiques. C'est beau, et c'est tellement beau, que ça sonne creux.
Raconte le moment. Ce dont il se souvient. Si peu, si flou.
Raconte après. Comment papa et maman s'en sortent. Et comment Skyler sombre.
Je pourrais dire que Joyce Carol Oates refait l'histoire. Fait entrer les accusés. Puisque le roman s'inspire d'un fait divers sordide bien célèbre aux Etats-Unis.
Mais ce serait formidablement réducteur.
A travers ce fait d'actualités, c'est toute une critique sociale qui se deploit. Pas une image d'Épinal, un parti qui ne soit égratigné, saigné à blanc, exhibé dans sa pure nudité. de la presse aux psychologues, psychiatres et autres spécialistes de la médecine enfantine, en passant par la façade bien propre de la petite famille parfaite des quartiers chics, l'Amérique est chaos debout.
Il vous faudra avoir le coeur bien accroché, parce que l'auteure, loin d'en rajouter, trouve pourtant le ton juste. Les deux tiers du livre sont glacants, le lecteur ne ressort pas indemne de l'enfance de Skyler et de Bliss...
La plume tantôt ironique, tantôt assassine, en tout cas jamais pathos ou en excès de zèle.
Faute de justice, voilà au moins de la justesse :D
Si comme moi vous restez souvent sur votre faim quand les caractères des personnages sont simplement efleurés, évoqués. Si vous avez envie de plonger dans l'infiniment petit et disséquer les subtilités des comportements humains et inhumains, ce livre est fait pour vous.
Quel bonheur de plonger dans le quotidien de cette famille épouvantablement américaine. Qui fait passer la réussite avant le bonheur. le paraitre est leur Graal.
Il y a le père, espèce de requin avec les dents bien blanches qui éblouissent sur les photos et rayent le parquet.
Il y a la mère, un peu trop molle, trop grasse, pas assez sûre d'elle, qui tente de se montrer à la hauteur à côté de son (trop) beau mari.
Tous les deux tentent de monter les échelons subtils de leur petite banlieue bourgeoise américaine.
Alors quand viennent les enfants, on ne cherche pas vraiment à les élever pour qu'ils deviennent des adultes heureux et équilibrés, on les élève pour qu'ils soient des faire-valoir de la réussite de leurs parents.
A tout prix.
Hélas, le grand frère n'est pas à la hauteur des attentes. Et pire, il se blesse. C'est moche pour les parents de se trimballer avec un enfant cabossé. Alors ils le planquent un peu. Beaucoup.
Mais heureusement, la petite soeur va vite l'éclipser. Une vraie petite merveille sur la glace. Ouf. Les parents, et surtout la mère, peuvent enfin tout miser sur elle. On la bichonne comme un caniche de concours. Elle est blessée, pas très en forme ? On la bourre de médocs.
Elle ne travaille pas très bien à l'école ? On change le prof particulier qui lui donne des cours.
Et même son prénom est changé, suite à un message divin reçu par la mère. Parce que Dieu parle à la mère. Il est là. Il la motive. Il lui donne la force de faire tout ce qu'il faut pour que sa fille réussisse.
On investit comme sur un pur sang. Les coachs sportifs, artistiques, médicaux. Les petits costumes sur-mesure et le maquillage, c'est mignon au début, ça penche un peu vers le vulgaire, vers le malsain.
L'univers des concours est clinquant, faux, dégoulinant de cette obstination de réussite. Avec ces mères frustrées qui tentent de réaliser leurs rêves au travers de leurs filles. Les présentateurs et certains spectateurs aux pensées plus libidineuses qu'artistiques.
Et puis un jour vlan, la petite princesse est assassinée. Dans la vraie histoire, puisque ce roman est basé sur un fait réel, on n'a jamais su qui avait tué la petite fille.
L'auteure prend parti. J'avoue, sans dévoiler l'histoire, que je partage assez son analyse.
Toute cette folie est racontée par le frère qui tente de grandir d'aimer, de se construire au milieu de ces drames : celui de naitre dans cette famille et celui ce survivre à sa petite soeur.
La partie après assassinat souffre de quelques longueurs, mais heureusement ou malheureusement, la mère est encore divinement inspirée et parvient à transformer l'assassinat de sa fille en évènement médiatico-commercial.
Alors faut-il le lire ? Oui. Un sacré roman qui pointe du doigt les èrements de notre société accrochée à la réussite, la consommation, le paraitre.
Et si on cherchait juste à être heureux ?
Pour moi le meilleur de Joyce Carol Oates. Une mère qui dirige totalement la vie mais aussi les désirs de sa petite fille, un père absent et un grand frère protecteur mais un peu jaloux. La tension familiale est grande. L'écriture est ciselée, les personnages complexes et assez attachants. Un suspens intenable à certains moments. un livre qui m'a beaucoup marquée.
C'est un grand roman d'un grand écrivain.
Joyce Carol Oates me surprend à chaque lecture . Elle a un art incroyable dans la critique d'une grande bourgeoise nord américaine et dans ce roman, des médias, des parents abusifs et de tout un milieu mal connu qui est celui de parents frustrés poussant leurs enfants à la réussite et à la célébrité pour compenser leurs propres échecs.
Ce que j'en pense : Basé sur un fait reel l'histoire etait interessante , que le frere de la victime en soit le narrateur etait un bon concept mais au bout de quelques pages je n'ai guere apprecié la conception entre retours en arriere (pas forcement utile) et notes de bas de pages,cela m'a enormement pertubée ... un petit plus pour la fin !
Phrases du livre :
" Qui je suis et pourquoi je suis qui je suis "
aalaors là, c'est très personnel, Oates est une grande, je ne peux pas rester insensible aux histoires d'enfance, boule dans la gorge, puis sourire, ça désamorce toute cette violence; moi, j'aime...
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