Krista a confiance en son papa. Elle sait qu'il n'a pas pu tuer Zoe Kruller. Pourtant, à Sparta, les rumeurs s'amplifient, la police s'en mêle, on parle de crime adultère. Krista aimerait comprendre pourquoi sa famille est ravagée par cette histoire sordide. Adolescente sacrifiée sur l'autel des erreurs paternelles, elle conçoit peu à peu un amour étrange et obsessionnel pour Aaron, le fils de Zoe.
Après « Les chutes », lecture d’un ouvrage de Joyce Carol Oates : « Petit oiseau du ciel ». Une ville de l’état de New-York : Sparta où travaille une serveuse : Zoe Kruller, avec comme passion : la chanson. Et comme ambition l’édition d’un album avec son groupe de musique.
Un jour d’hiver, elle est trouvée assassinée dans sa chambre : étranglée. La police de Sparta oriente immédiatement ses recherches sur deux principaux suspects : Delray Kruller - son mari - et Eddy Diehl – son amant.
En parallèle de ce crime : une idylle va naître entre deux adolescents : d’une part, la fille d’Eddy : Krista et d’autre part le fils de Delray : Aaron. Et pourtant tout les séparent : l’origine ethnique, le milieu social et surtout les soupçons qui pèsent sur leur père respectif concernant l’homicide de Zoe kruller !
D’autant que l’enquête piétine, et malgré les gardes à vue, la suspicion sur l’un ou l’autre, la police ne peut incriminer personne ; en conséquence l’affaire criminelle reste irrésolue ! Mais les adolescents estiment avec ténacité et fougue que le père de l’autre est l’assassin…Et ainsi peut naître l’ambigüité et la haine sans retour.
Pour Krista, cette période conflictuelle l’amène à visualiser une métaphore : les battements d’ailes d’un petit oiseau qui s’échappe vers le ciel, et qui s’éloigne des aspects absurdes et sombres de la vie…
Les thèmes évoqués de l’adultère, de l’alcoolisme, des rumeurs, de la drogue, de l’éducation apportent une lueur sur le cheminement de la tragédie dont l’acmé en sera Zoe, victime de sa joie de vivre sans contraintes sociales, religieuses ou culturelles.
Joyce Carol Oates cisèle avec psychologie les profils des différents protagonistes de ce récit, et sans doute, parfois, avec trop de longueur. Une analyse qui peut sembler perspicace mais qui s’enfonce de temps en temps dans le superfétatoire, sans pour cela évoquer des digressions.
1987. Les parents de Krista Diehl (15 ans) sont divorcés. Elle vit avec sa mère, Lucille Bauer, et son frère ainé Ben, dans Huron Pike Road à Sparta (État de New-York)
Edward Diehl – son père – elle l’idolâtre et le voit en cachette de sa mère. Pourtant, c’est un amour mêlé de peur qu’éprouve Krista pour Eddy, qu’elle sait être parfois capable de grande violence … D’ailleurs Benjamin a choisi de prendre le parti de sa mère, contre ce père qui n’a plus le droit de les approcher mais brave les interdits judiciaires. En ville, Eddy Diehl est également « persona non grata » – depuis qu’il a été soupçonné d’avoir tué sa maitresse, Zoe Kruller, cinq ans auparavant – et malgré le fait qu’il ait été relâché, faute de preuve …
C’est en février 1983 que Zoe Kruller (34 ans) a été retrouvée, battue et étranglée, dans son lit par son propre fils, Aaron (14 ans) dont elle vivait séparée ainsi que de son père Delray. Un mari qui fut – lui aussi – soupçonné et remis en liberté … Aaron qui allait à l’école avec Ben … Deux adolescents qui se détestaient magistralement … Krista Diehl avait 11 ans à l’époque et pour elle, c’était la jolie jeune femme de la laiterie Honeystone. Celle qui lui vendait de délicieux cornets de glace et semblait fort complice avec son père … Oui, aux yeux des enfants Diehl, Zoe Kruller – la victime – s’est transformée en coupable, responsable de l’explosion de leur vie de famille et de la chute de leur père, qui passe pour un assassin …
Un roman très noir (« marque de fabrique » de JC Oates) sur un meurtre sordide, directement lié à l’enfance douloureuse de trois jeunes gens brisés, même si – paradoxalement – Krista et Aaron finiront par se rapprocher … Une intrigue construite en trois parties bien distinctes (les faits se déroulant entre 1983 et 2002 – en passant par des souvenirs des années soixante-dix …)
Un très bon cru de l’oeuvre (foisonnante) de cette (prolifique) écrivaine – qui a droit à mon admiration absolue ! Dans le top 10 de mes préférences. Pas très gais les romans de JC Oates, il faut bien le reconnaitre, mais tellement profonds et empathiques !
Et oui encore et encore elle, je L’ADORE !!!! Des livres que l’on quitte parce que l’on est arrivé à la dernière page, on aimerait tant que cela dure encore et encore. Tout commence par un meurtre, celui de Zoé Kruller, jeune femme serveuse et chanteuse, agréable à regarder ce qui n’est pas négligeable.
Mais qui est le coupable ? Son mari qu’elle venait de quitter ? Un de ses amants : peut-être Eddy ? C’est Krista fille d’Eddy et Aaron fils de Zoé qui nous racontent leur vie, les conséquences pour eux de cette affaire, la destruction qu’elle produit, les familles qui éclatent. Enfin comme d’habitude tout est là, la brutalité des hommes, les rapports entre les uns et les autres, l’amour, la société. Mme Oates vous êtes toujours aussi impressionnante !!!!
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