PÉRIPHÉRIQUE(S) de Nicolas Grenier propose d'allier la forme du haïku - minimalisme de la pensée - et un fond, le périphérique parisien, en codifiant l'art poétique du haïku urbain, sur les traces de son maître Bashô. Plongée sur le périphérique : de la bande d'arrêt d'urgence à la glissière de sécurité, jusqu'à, enfin, une aire de repos. Dans son esquisse, le recueil présente une architecture savante, mathématique : 75 haïkus, comme le département, pour les périphérique(s) intérieur et extérieur. Un anneau de béton de 35 haïkus, comme la distance de cette infrastructure urbaine née sous la Ve République.
Un recueil de haïkus très original, tant par le style et la forme. L'auteur renouvelle la thématique urbaine dans une approche contemporaine, au cœur des enjeux sociétaux : la croissance molle, la précarité, les C.D.D., le chômage, le gazole et le goudron ! Le périphérique devient une métaphore de la France, au-delà de la France Périphérique du sociologue Christophe Guilluy, du moins dans un prolongement poétique. On ne peut pas oublier la subtilité de cette poésie qui brille par beaucoup de qualités. Un moment d'humanité brute, sans limitation de vitesse !
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