"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La carte de l'empire est un nouveau volume de Pensées simples, après un premier publié en 2011. Les très brefs textes qu'il rassemble au gré de quatre sections ont de prime abord l'allure de notes disparates, réflexions, notes de lecture, souvenirs, anecdotes littéraires, sans lien véritablement apparent.
Un principe d'ensemble en émerge néanmoins peu à peu, qui est justement la négation de tout principe d'ensemble. Pour Macé il n'existe pas d'origine, ni de l'homme, ni des langues, ni de la culture. Tout est affaire de glissements, de déplacements d'un pays à un autre, d'un sens à un autre, d'un son à l'autre, etc. Un point de vue qu'il étaye de très beaux exemples, puisés dans l'oeuvre de Rabelais, dans l'histoire du Japon, comme dans Lévi-Strauss.
Pas plus qu'il n'y a d'origine, il n'y a pour lui de centre - le présent manuscrit d'ailleurs n'en a pas. Macé s'exerce à regarder le monde, non depuis l'Europe, mais depuis le Japon ou l'Afrique.
Il met face à face les grands totalitarismes du XXe siècle, quand on a l'habitude de les opposer.
Il juxtapose les regards de cinéastes aussi différents qu'Ozu et Michaël Cimino. Et quand il parle de littérature, il récuse le roman et sa domination, affirmant : « la poésie m'a sauvée la mise ».
Ces fragments opèrent entre eux et forment un discours de plus en plus net et pénétrant. Un livre en forme de cabinet de curiosité, patiemment composé par un écrivain flâneur et érudit, au goût et au regard très sûr.
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