80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
«Prague.Je me suis arrêtée sur le trottoir mouillé, je relève mon col en surveillant de l'oeil l'arrivée d'un convoi de nuages chargé de pluie ; je tâte dans ma poche des tickets de bus. Par les fenêtres voilées d'un café, des têtes se découpent sur un fond de lumière orange et un bruit de musique disco. De l'entrée d'un immeuble parvient une odeur de viande bouillie, de charbon, de chou, de vieux linge, je passe. Je vais vers le fleuve et les ponts. Les premières lumières s'allument. La brume au-dessus de l'eau, chargée de jaune et de bleu par les échappements acides, sert de fond aux architectures de nuages qui doublent de leur fugitive et menaçante matérialité les coupoles, dômes, tours Renaissance et flèches noircies. Un tram remonte en grinçant la rue Nationale, vidée par le dimanche, brillante et noire après la pluie. Les nuages qui roulent au-dessus du toit doré du Théâtre parlent d'orages lointains, d'invasions, de guerre ; ils éveillent en moi l'idée d'une résistance impossible et désespérée.Est-ce que je ne ferais pas mieux de partir ? Qu'est-ce que je fais là ? Je pourrais être en ce moment à Rome, monter la douce courbe du Pincio ; ou chez moi, place d'Aligre, dans un café somnolent.Mais non, je suis là. C'est là que je dois être.»Danièle Sallenave.
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