"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
2 mois pour rejoindre Saint-Jacques de Compostelle depuis Cajarc et le Mas de Jantille. 2 mois et 1250 km, seule et le strict nécessaire dans un sac à dos. 2 mois pour se réapproprier l'espace et le mouvement entre deux confinements. 2 mois de marche, de réflexion et d'initiation. 2 mois pour questionner son rapport au corps, aux autres, à la nature.
S'enfuir, fuir, s'évader, déguerpir, se sauver, quitter, s'en aller, se retirer, s'esquiver […] Ainsi s'ouvre ce roman graphique. Sur une litanie de verbes. Suite de synonymes de partir. Descriptions de tant de réalités qui peuvent se cacher derrière ce terme.
Justement, Lili Sohn décide un jour de partir. Sur le chemin de Compostelle. Pendant deux mois. En mode déconnectée. L'idée a germé après une conversation professionnelle avec son éditrice et son agent. Quelques mois de préparation tant physique, mentale que matérielle. Un confinement. Et la voilà sur les routes le 1er septembre.
Elle entreprend son périple à Saint-Jean-de-Laur. Direction Santiago. Sa crédenciale (passeport du pèlerin) en poche. Un cadeau fait par sa mère qui elle aussi a été pèlerin. Tout comme son père. A la retraite de ce dernier, ils ont d'ailleurs décidé de déménager à Saint-Jean-de-Laur pour ouvrir une maison d'hôte pour les pélerins.
« Je sais marcher, mais comment avancer dans cette immensité ? »
Il y a ces paysages à perte de vue. Compagnons qui évoluent au fil des kilomètres. Tantôt sauvages, tantôt urbanisés. Signes en tout cas de cette empreinte humaine qui a laissé sa trace partout.
Il y a ce silence ou plutôt « ce bruit de la nature ».
Il y a cette voix, la voix de Lili. Moteur de ses pensées. Une voix normalement à laquelle elle laisse si peu de place, entre les reséaux numériques et ses sollicitations quotidiennes.
Il y a ce quotidien de plus en plus loin, celui de la vie marseillaise avec son compagnon et son fils de deux ans.
Il y a ce nouveau quotidien, fait de milliers de pas, de douleur corporelle, d'objectifs kilométrés, de pauses sous un arbre ou dans les champs.
Il y a les soirées dans les refuges, les repas, la lessive à ne jamais oublier, les ronflements des dortoirs.
Il y a les gens sur les chemins. Porteurs de leur propre histoire. Certains enfermés dans leurs préjugés, certains au contraire balises lumineuses sur cette route qui emmène Lili.
Il y a sa propre expérience qui ressurgit. Celle des marches de l'enfance. Celle de ce cancer il y a sept ans.
Il y a cette expérience qui se forge. Pas après pas. Et son identité qui se façonne un peu différemment.
Il y a...
J'ai découvert hier ce roman graphique que j'avais acheté pour la médiathèque où je travaille. Et je l'ai lu d'une traite. Happée par le témoignage de cette femme qui se raconte au fil des pages.
La narration se découpe en chapitres-étapes. Pour illustrer ce carnet de voyage à la fois géographique, émotionnel et psychologique, Lili Sohn mélange des crayonnés, des aquarelles, des couleurs, des photos, des collages....Ce qui renforce justement cette sensation d'instantanéité de l'émotion et du vécu. Ce qui donne également l'impression au lecteur de l'accompagner à chaque instant de ce périple et d'être là avec elle sur les sentiers.
Bref, vous l'aurez compris : j'ai beaucoup aimé ce passionnant roman graphique. Somme d'expériences. Récit intimiste sur le dépassement de soi et sur le rapport qu'on a justement à soi et aux autres. Et je ne peux que vous en conseiller la lecture.
J’ai tout aimé dans ce roman graphique : l’histoire, les dessins, les collages, les photos, les questionnements incessants et aussi l’humour omniprésent.
« PARTIR Sur les chemins de Compostelle » a vraiment résonné en moi et j’ai souvent été émue par l’histoire de Lili Sohn
Alors que Lili Sohn vient de terminer sa dernière bande dessinée , son agent et son éditeur lui « imposent » le thème de sa prochaine BD: les chemins de St Jacques de Compostelle. Guère enthousiaste au fait qu’elle n’a pas eu son mot à dire, ce départ fait son bout de chemin dans sa tête.
C’est décidé, elle va le faire : marcher seule pendant 45 jours sans internet, sans téléphone qui peut prendre des photos….
Ma fille qui travaille en librairie m’a offert ce merveilleux livre pour mon anniversaire. Ce fut un coup de cœur pour elle et voulait me le partager.
Je me suis réjouie en lisant ce témoignage. Tout d’abord, parce que j’ai également marché sur ces chemins de Compostelle et que beaucoup de souvenirs sont remontés à la surface.
Ensuite j’ai aimé la façon dont Lili Sohn témoigne. Elle n’a pas hésité à montrer que ce pèlerinage est parfois signe de compétitions entre marcheurs. Et que nous ne pouvons pas aimer toutes les personnes que nous rencontrons. Je me suis régulièrement retrouvée dans cette histoire.
Par contre, je n’ai jamais eu à faire face à des pèlerins agressifs ou sexistes .
Le graphisme peut déplaire. Personnellement, j’ai adoré et j’ai trouvé qu’il correspondait au rythme du récit.
Un roman graphique qui m’a donné envie de ressortir mes chaussures de randonnée, mon sac à dos et mes bâtons. Merci Lili Sohn.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !