"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Gerard élève seul ses trois garçons depuis que leur mère les a quittés sans laisser d'adresse, se contentant d'envoyer des cartes postales depuis l'Italie pour les anniversaires et Noël. Klaas et Kees, les jumeaux de seize ans et leur petit frère Gerson - sans oublier le chien, Daan - vivent néanmoins dans une maisonnée plutôt joyeuse où Gerard s'efforce de faire bonne figure.
Un dimanche matin ordinaire où ils sont invités chez les grands-parents, leur vie bascule. Sur une route de campagne traversant des vergers où fleurissent des arbres fruitiers, une voiture s'encastre dans celle de Gerard, le choc est violent. Si les jumeaux et le père s'en tirent avec des blessures légères, il en sera tout autrement pour Gerson. Il est plongé dans le coma et au réveil, il comprend qu'il a perdu la vue. Aidé par Harald, infirmier dévoué, l'adolescent tente d'apprivoiser sa nouvelle vie, alors que les jumeaux et leur père essaient également de faire face, mais le retour à la maison est douloureux malgré le soutien de Jan et Anna, les grands-parents des enfants. Gerson s'enferme dans sa douleur et sa colère, refuse d'accepter toute aide et de se projeter dans un quelconque avenir. Plus personne ne sait comment le soutenir. Gerard presse son fils de prendre des décisions quant à son futur, sans résultat. Lorsque l'été arrive, tous savent que les choses ne pourront pas continuer ainsi à la rentrée. Le séjour prévu dans la paisible maison des grands-parents au bord d'un lac apparaît alors à tous comme la possibilité d'un nouveau départ...
Gerbrand Bakker est un maître incontesté dans l'art de saisir l'essentiel avec peu de mots. Son écriture impressionne par sa concision, sa justesse et surtout, par l'absence absolue de tout pathos. Racontée pour l'essentiel par ses frères, l'histoire de ce jeune garçon qui ne parvient pas à accepter de vivre dans le noir n'en devient que plus déchirante.
J’ai tout de suite été intrigué par le « nous » de la narration. Concerne-t-il les jumeaux Kees et Klas de la fratrie ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas pouvoir identifier lequel des deux parle ?
Mis à part cette question récurrente le temps de ma lecture, j’ai aimé l’ambiance de ce roman : un père et ses trois fils qui attendent le retour de la mère partie en Italie depuis quelques années et qui ne donne pas de nouvelle.
J’ai aimé sentir le père Gerard un peu perdu, instaurant le rite du samedi pendant lequel ils lavent la voiture et mangent des crêpes.
J’ai aimé le chien Daan dont le maitre est Gerson, le dernier garçon. Un garçon qui sait des tas de choses pour son âge.
J’ai eu de la peine pour Gerson, mais j’ai aimé sa détermination tout au long du roman.
J’ai aimé l’entendre parler dans certains chapitres.
J’ai aimé l’écriture « de biais » : rien n’est décrit directement, tout est suggéré.
L’image que je retiendrai :
Celle du débat dans la voiture pour savoir si les fleurs de poiriers sont blanches ou roses.
https://alexmotamots.fr/parce-que-les-fleurs-sont-blanches-gerbrand-bakker/
C'est un roman émouvant, l'histoire de cette famille éclatée après le départ de la maman, abandonnant 3 enfants à leur papa, La vie continue, malgré tout jusqu'au jour de ce terrible accident de voiture, laissant Gerson aveugle. Malgré l'aide et la bonne volonté de ses frères, il ne pourra jamais admettre l'handicap. C'est un roman poignant, volonté de ne pas être dépendant de Gerson, culpabilité de Gérard ,sentiments de ne pas pouvoir être utile de Kees et de Klaas...,il reste Daan,son fidèle chien. "Je ne veux plus jamais repartir d'ici avait il déclaré".....
Encore une belle surprise avec cet ouvrage que j'ai très envie de vous parler.
Parce que les fleurs sont blanches est un roman poignant, sensible et à la fois lumineux.
L'auteur nous racontant une histoire familiale tragique avec des personnages extrêmement attachants.
↜↝↜↝
Ça parle de quoi ?
Nous suivons une famille de garçons, un père et ses trois fils. Ils grandissent sans mère, partie depuis plusieurs années, sans explication.
Ces quatre "hommes" forment une fratrie très complice et soudée...
Le père Gérard, les jumeaux Klaas et Kees, le petit dernier Gerson, sans oublier le chien Daan.
Un jour, alors qu'ils se rendaient chez les parents de Gérard, ils eurent un grave accident de voiture.
Leur vie bascula à partir de ce terrible événement, surtout pour le jeune Gerson qui perdit la vue.
↜↝↜↝
Un texte rare, écrit avec beaucoup de pudeur et de délicatesse qui ne bascule JAMAIS dans le pathos ni larmoyant.
Le lecteur suit particulièrement, ce jeune garçon Gerson qui ne parvient pas à accepter son handicap et à vivre dans le noir.
C'est une histoire fraternelle bouleversante, de frères qui tentent de surmonter cette épreuve.
C'est aussi une amitié émouvante entre un enfant et son chien.
C'est juste très beau...
Un récit débordant d'AMOUR que je conseille vivement de lire.
Ne passez pas à coté de ce roman marquant et inoubliable.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2020/09/parce-que-les-fleurs-sont-blanches.html
Gérard, le père, Klass et Kees, les jumeaux et Gerson, le petit dernier. Ils sont en route pour aller déjeuner chez les parents de Gérard.
Il y a pas de mère ; elle a quitté la maison peu de temps après la naissance du petit dernier. Elle est partie en Italie avec un autre homme et envoie tous les ans une carte impersonnelle pour l'anniversaire des garçons et pour le nouvel an.
Alors qu'ils sont en route pour ce déjeuner, une question divise cette famille de quatre garçons : lequel du poirier ou du pommier a des fleurs blanches ?
La question les taraude et l'attention du père est détournée. Une voiture les percute violemment par la droite. Ils en réchappent tous, mais Gerson sera aveugle.
Toute la famille resserre les rangs derrière ce petit dernier qui s'est toujours senti un peu à part. Comment imaginer quelque avenir que ce soit quand à quatorze ans on se retrouve aveugle ? Il s'enferme, s'isole dans ce noir qu'est devenue sa vie.
L'histoire est racontée par Kees. Il y a beaucoup d'émotion, de retenue, de pudeur dans le récit de Kees, certainement une petite part de féminité qui manque à cette famille.
Ce roman est tellement touchant et bouleversant que je n'ai lâché le livre qu'à la fin. La fin d'ailleurs, parlons en (mais non je ne révélerai rien) : pleine d'espoir, de renouveau. Impossible de ne pas penser au « bleu du lac » de Jean Mattern, l'éditeur de cet auteur.
Je remercie la Librairie Coulier de Castres pour la lecture du roman « Parce que les fleurs sont blanches » de l’auteur néerlandais Gerbrand BAKKER. Publié en ce début d’année 2020 aux éditions Grasset ce roman est déchirant !
Klaas et Kees sont deux frères jumeaux de seize ans. Gerson, de trois ans leur cadet, souffre parfois de cette complicité, notamment lors du jeu qu’ils ont inventé et que Gerson appelle « noir », une sorte de partie de cache-cache.
p. 10 : » Vous, vous êtes deux, disait-il parfois, moi je dois tout faire tout seul. «
Gerard élève seul ses trois fils depuis que sa femme a quitté le foyer, envoyant une unique carte postale d’Italie par an pour leurs anniversaires. Gerson semble le plus affecté par cette absence.
p. 24 : » Notre mère qui, un jour, était partie dans la grande voiture qui brillait pour ne plus jamais revenir. «
S’il aime ses enfants, Gerard n’en reste pas moins maladroit, un peu en dehors de son rôle de parent. Ce jour-là, en route pour rejoindre leurs grands-parents, ils sont victimes d’un tragique accident de voiture. Si Gerard et les aînés s’en sortent relativement bien, Gerson va rester plusieurs jours dans le coma. Il sera pris en charge par un infirmier très investit, dont le rôle dans sa convalescence sera essentiel et un soutien pour Gerard, père totalement dépassé par les événements.
p. 69 : » Vous devez parler à Gerson le plus possible, et le toucher. On a connu des cas de patients dans le coma qui, d’une manière ou d’une autre, communiquaient avec les personnes présentes à leur chevet. Même dans le coma, certains entendent et sentent. En parlant et en touchant Gerson, en interagissant avec lui, vous pourriez, pour ainsi dire, le tirer de son sommeil. «
Lorsqu’il se réveille, Gerson réalise qu’il est aveugle. Tous réapprennent donc à communiquer pour guider le jeune Gerson. Mais l’amour et le soutien de sa famille suffiront-ils à Gerson ?
p. 119 : » Gerson était vivant, ses blessures guérissaient et il devait maintenant s’habituer aux séquelles de ses blessures. Mais comment s’habituer à ne plus jamais rien voir ? «
Ce roman de Gerbrand Bakker m’a happée par sa prose envoûtante. Une tragédie douce amère, où se côtoient pudeur et amour avec une intensité indicible.
La place du petit chien dans cette famille si attachante est primordiale. A l’intérieur de ce cocon rassurant se mêlent les voix des jumeaux adolescents aux pensées intérieures de Gerson.
Une fois de plus, l’auteur exploite les liens entre père et fils en milieu rural, entre obligations familiales et besoin de liberté.
Malgré le drame, la lumière traverse littéralement ce roman.
Ce roman néerlandais illustre à merveille le dicton « less is more ». En quelques touches noires (ex : le jeu de cache-cache, la privation de lumière) et blanches (ex : la couleur des poiriers en fleur), Gerbrand Bakker a composé une ode à l’absence. L’absence de la mère qui abandonne ses enfants pour refaire sa vie en Italie. L’absence du sens quand Gerson, le petit dernier, perd la vue (« nous vivons dans un monde fait pour être vu, et nous ne l’avons compris que quand Gerson est devenu aveugle »). Les absences du père qui jamais ne se comporte comme un homme responsable. Un père qui cède au sommeil pour mieux supporter l’éprouvante réalité. Gerson, lui, s’y réfugie pour retrouver la vue (« Quand je dors, je rêve et quand je rêve, au moins je vois encore quelque chose »). Gerson, sur qui se polarisent les malheurs et les espoirs d’une famille orpheline. Sa voix off, quand il est dans le coma, est émouvante de lucidité et de vérité. Tout comme celle de son alter-ego, le chien Daan, qui, lui aussi, perçoit le monde différemment, par les sons, les parfums et l’impression diffuse que donne le mouvement des hommes. Un roman qui fait un étrange écho aux troubles de notre époque, car si les malheurs s’enchaînent, la vie continue malgré tout : où est le terminus de l’habitude ? demande l’auteur. Un roman comme une fuite en avant, sur le temps qui, par définition, ne fait pas de prisonnier. À lire d’un trait, sans interruption, pour en apprécier la profondeur et la poésie.
Bilan :
Un roman pudique,sensible qui dit simplement le désarroi d'une fratrie face à la douleur des évènements. Marianne,la mère des trois garçons est partie en Italie.Les jumeaux Klaas et Kees racontent,le jeu préféré par exemple du plus jeune Gerson:"Noir",atteindre une cible,yeux fermés...Jaloux de la connivence des jumeaux,Gerson décide de monter à l'avant de la petite voiture"couleur morve"La campagne défile sous leurs yeux,les arbres fruitiers sont en fleurs,blanches pour les poiriers,roses pour les pommiers.C'est l'accident!La langue se fait précise,simple pour dire l'inconcevable.
Et Gerson,à son tour,raconte ses sensations,avec ce leitmotiv qui revient en boucle:"les poiriers font des fleurs blanches."Le chien Daan participera à l'éveil...
"Mais comment s'habituer à ne plus jamais rien voir?Et nous,comment pouvions-nous nous habituer à avoir un frère aveugle?"
Les notations descriptives renforcent cette sensation de tragédie irrémédiable.L'écrivain Gerbbrand Bakker par la précision évocatrice de la langue nous émeut constamment:sourires et tristesse profonde alternent.Poignant,ce roman ne peut laisser indifférent!
Le passage du nous des jumeaux,au je de Gerson,souligne les liens profonds qui unit cette famille,le père,Gérard essaie de redresser la barre mais la mélancolie demeure,le refus de la cécité de Gerson tend même à nous mettre en colère plus qu'à nous apitoyer...Pour clore ,le chien Daan se mettra ,lui aussi,à raconter les moments qu'il passera avec son maître:les larmes ne sont pas loin.
Un BEAU livre!
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