On sait peu que c'est l'Égypte et ses déserts qui furent à l'origine des premières fondations monastiques en France, Saint-Victor de Marseille et Saint-Honorat des îles de Lérins, aux IVe-Ve siècles. Quand les savants européens, à partir du XVIIe siècle, dans leur quête des versions orientales du texte biblique, commencèrent à faire rechercher activement au Levant des manuscrits en toutes langues, le copte, en Égypte, ne fut pas la moindre de leurs préoccupations. Et grâce à une partie des livres déjà entrés, par le biais des achats et des héritages, à la Bibliothèque alors impériale, Champollion put approfondir sa connaissance du copte, qui allait le conduire au déchiffrement des hiéroglyphes.
De toutes les aventures spirituelles et intellectuelles qui unissent la France et l'Égypte, la Bibliothèque nationale de France est un témoin privilégié. Elle conserve en effet un fonds de manuscrits riche de près de deux cents numéros d'inventaire, où les fragments ne sont pas inférieurs en intérêt aux textes complets. Ce fonds est d'une grande variété sur le plan littéraire et linguistique et couvre, du IVe au XIXe siècle, un vaste champ chronologique. Le VIIIe congrès international d'études coptes, réunissant à Paris les spécialistes de ce domaine venus du monde entier, est l'heureuse occasion qui permet de montrer à un plus large public des pages d'Égypte insoupçonnées.
Textes bibliques, livres liturgiques, oeuvres homilétiques et traités grammaticaux forment la matière d'une exposition qui s'attache à mettre en valeur la spécificité du christianisme égyptien à travers des documents souvent mal connus, en soulignant également l'intérêt d'une iconographie certes modeste, mais néanmoins fort originale.
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