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Origine de la peinture

Couverture du livre « Origine de la peinture » de Michel Guerin aux éditions Encre Marine
Résumé:

Alors que disparaissent nombre d'espèces vivantes et que se brouille l'idée de Nature, que s'étend l'empire du virtuel et de l'immatériel loin des flagrances esthétiques traditionnelles, n'est-il pas déplacé d'appeler la peinture, non pas à relever son histoire, mais à descendre dans sa mémoire?... Voir plus

Alors que disparaissent nombre d'espèces vivantes et que se brouille l'idée de Nature, que s'étend l'empire du virtuel et de l'immatériel loin des flagrances esthétiques traditionnelles, n'est-il pas déplacé d'appeler la peinture, non pas à relever son histoire, mais à descendre dans sa mémoire? Le paradoxe serait de découvrir qui a toujours été là, mais que les yeux voyaient sans la regarder , une inactualité de la peinture, une certaine inadaptation au temps historique; et cette incommensurabilité traduirait bien moins l'infirmité d'un art « dépassé par les événements », arc-bouté sur ses recettes et ses rites, que sa faculté renouvelée de se faire, à tout instant de la durée, contemporain de sa naissance.Sous cet angle, qui restaure une violente espérance dans le devenir sauvage, la peinture retrouverait, au présent perpétuel, les gestes de son origine. Elle relèverait alors, non plus de Clio, muse terrible et sans pitié, non d'une soi-disant mémoire réquisitionnée par l'histoire et tombée sous sa coupe, mais d'un immémorial : d'une mémoire si profondément lointaine qu'elle a fini par s'oublier elle-même pour mieux refaire de la présence.Les trois essais, aussi bien, qui composent cet ouvrage, témoignent chacun de façon singulière de la vérité de l'immémorial. La relation de Rembrandt à l'autoportrait, l'intuition d'une parenté de la peinture avec la bête, le sentiment enfin d'un possible âge d'or hantant la « réalisation » cézannienne débouchent sur trois visions: l'individu, l'animal, l'espace révélé Temps.Michel Guérin, philosophe, membre honoraire de l'Institut universitaire de France, est l'auteur de nombreux ouvrages qui, de façon directe (la figurologie) ou oblique (les figurologiques), s'emploient à bâtir une théorie philosophique de la Figure. Il a publié ici même un essai sur le concept de consolation chez Schopenhauer et Nietzsche, Le Fardeau du monde (2011).

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