"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", nous explique Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
Antonin Artaud Je n'ai pas la voix pour faire ton éloge, grand frère.
Si je me penchais sur ton corps que la lumière va éparpiller, Ton rire me repousserait.
Le coeur entre nous, durant ce qu'on appelle improprement un bel orage, Tombe plusieurs fois, Tue, creuse et brûle, Puis renaît plus tard dans la douceur du champignon.
Tu n'as pas besoin d'un mur de mots pour exhausser ta vérité, Ni des volutes de la mer pour oindre ta profondeur, Ni de cette main fiévreuse qui vous entoure le poignet, Et légèrement vous mène abattre une forêt Dont nos entrailles sont la hache.
Il suffit. Rentre au volcan.
Et nous, Que nous pleurions, assumions ta relève ou demandions : «Qui est Artaud ?» à cet épi de dynamite dont aucun grain ne se détache, Pour nous rien n'est changé, Rien, sinon cette chimère bien en vie de l'enfer qui prend congé de notre angoisse.
René Char, 1948.
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