"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il salive devant les produits alignés sur les rayons du supermarché. Il prie pour être le gagnant d'un jeu-concours organisé par une marque de nourriture mexicaine. Il adore lorsque les vigiles le palpent à l'entrée du magasin. Il se jette sur les distributeurs de friandises, les buffets en libre-service et les stands de dégustation.
Qui est-il, ce garçon qui sue à grosses gouttes et qui rit même quand on se moque cruellement de lui ? Pourquoi cherche-t-il la chaleur humaine dans les allées du centre commercial ?
Depuis qu'il va à la piscine, sa vie a trouvé un sens : Leslie est à l'accueil. C'est un ange, une fée. Elle occupe ses pensées, le rend fou d'amour. Mais pour la conquérir, il lui faudra lutter contre le démon qui s'empare de lui dans les pires moments.
Servi par une écriture singulière et vertigineuse Nul si découvert nous entraîne dans le cerveau d'un personnage habité par une pulsion violente: il doit tout avaler, absorber jusqu'à l'excès, jusqu'au dégoût.
C'est un roman profondément dérangeant dont le narrateur est un homme simplet, inadapté, sans défense, probablement schizophrène, qui lutte contre un démon intérieur qui provoque en lui des crises de violence et de boulimie incontrôlables. Il est le souffre-douleur de gros "beaufs" alcooliques, graveleux, violents, lâches.
Ses joies, il les trouve en compagnie des cendres de sa mère récemment décédée à laquelle il parle, qu'il prend sur ses genoux, à laquelle il laisse la télé allumée pour qu'elle ne se sente pas seule mais aussi dans la zone commerciale près de chez lui. Là, il aime se faire palper par les vigiles, il est attiré par tous les objets, même les plus triviaux, qu'il transforme en beauté, rendant son monde plus supportable. Et puis il tombe amoureux.
J'ai ressenti un profond malaise devant la solitude de cet homme différent auquel la société et sa cruauté ne laissent pas beaucoup de chances; ce malaise a atteint son apogée avec la fin du roman assez insoutenable.
Ce roman est également très singulier et déroutant, en particulier par l'absence totale de ponctuation qui permet à la pensée et au texte de s'écouler sans aucune entrave selon la théorie du "flux de conscience"; le résultat est ardu à lire, le fil est parfois perdu, obligeant le lecteur à revenir en arrière pour structurer mentalement ce qui est lu. L'humour, malgré le sujet difficile, est très présent avec des passages absurdes ou burlesques qui font rire ou sourire.
Bref une expérience littéraire assez percutante et qui ne peut laisser indifférent.
Voici un livre étonnant par son style, très original qui plaira ou pas mais qui a le mérite d'être tout à fait unique et qui personnellement m'a touché.
Le style direct nous entraine dans le flot de pensées du narrateur, un jeune homme perdu, assez isolé, sans doute parce qu'il est différent des autres. Hanté par un démon (que je ne révèlerai pas car on l'apprend assez tard dans le roman) qui lui fait adopter un comportement étrange, j'ai eu beaucoup de sympathie pour cet anti-héros de l'ordinaire.
Le livre est aussi une critique sans appel sur la société de consommation dans laquelle nous vivons, toutes les descriptions de centres commerciaux, de slogans publicitaires, etc. résonnent très justes. Et c'est bien sûr également une réflexion sur la reconnaissance de la différence et la mise au pilori de ceux qui n'entrent pas dans le moule.
Je dois dire que ce livre m'a mise très mal à l'aise par moments mais si ce n'est pas forcément un sentiment agréable, c'est pour moi la preuve de la singularité et de la force de ce premier roman.
Bah, ça va être simple, je n'ai pas réussi à lire le livre. C'est peut être stylistique, mais sans la ponctuation, c'est impossible, je n'arrive pas à lire. Ça me fatigue réellement. Il faut relire, revenir en arrière. On dirait que la personne parle et veut aller très vite. J'ai détesté.
Ce court roman met le lecteur face à la bêtise humaine et à certaines réactions vis à vis des différences. Il met aussi le lecteur en face de notre société de consommation, en face des comportements addictifs et des difficultés à les gérer...C'est un livre marquant.
Tout le monde n'adhérera pas à ce style à base de phrases interminables mais qui donne réellement l'impression d'être immergé dans le cerveau du narrateur. Pour autant, les messages que l'auteur veut faire passer viennent bien percuter le lecteur de plein fouet.
On éprouve de la compassion pour le narrateur face à ses démons, de la colère face au comportement de certains protagonistes, de la tristesse aussi, parfois on rigole mais cela relève clairement plus du rire nerveux, on est révulsé également face au mauvais côté de notre société avec ce consumérisme à outrance. Certains passages peuvent paraître grotesques, burlesques, trop exagérés peut-être et pour autant cela existe (je ne citerai pas d'exemple pour ne rien dévoiler).
Un certain sentiment de malaise devrait saisir le lecteur à la lecture de ce roman car justement c'est un roman court mais très fort qui, avec son style particulier, interpelle le lecteur et le pousse a réfléchir sur des sujets ô combien importants.
Une vraie découverte et surtout un petit tour de force de l'auteur qui nous livre ici un véritable OVNI littéraire.
Ma révélation de la rentrée littéraire 2020...! Valérian Guillaume a, dans Nul si découvert, l'art de poétiser le banal et l'anecdotique. Un style et une langue uniques. On y verra le constat sensible et fin de la dureté de notre époque. C'est d'une force inouïe et d'une richesse rare, et pourtant peu de choses se passent... (Ou bien alors tout se passe).
On est là face à une écriture très singulière sans ponctuation, et je dois bien dire que je n'ai jamais lu une proposition et un objet de la sorte. Ce personnage comme digéré par notre monde, lui, transpire d'actualité derrière la tragédie saisissante qui se joue dans ce roman. Valérian Guillaume est un jeune auteur et publie ici son premier roman dont on attend avec impatience le prochain livre qui sera, je l'espère, aussi puissant que ce dernier.
Le premier roman de Valérian Guillaume tient en une phrase. Mais son originalité n’est pas seulement stylistique. Il nous entraîne dans un centre commercial où, à côté de tous les produits qui s’offrent à lui, il va tenter de trouver l’amour.
Une longue phrase pour une longue déambulation. Le narrateur de ce roman au ton très original se promène dans les centres commerciaux, tue le temps en passant d'une boutique à l'autre : «Je me laisse voyager de produit en produit de boutique en boutique de vendeur en vendeur je n’achète que très rarement mais le plaisir de la découverte et de la connaissance est unique j’ai envie de tout savoir et pour ne pas manquer les opportunités je tente d’apprivoiser mon environnement un peu comme les chiens quand ils arrivent vers vous pour vous sentir et ça peut paraître idiot mais à chaque fois je sens que ça me fait du bien c’est comme des petits voyages mais faut y aller doucement car c’est bien connu les voyages ça creuse l’appétit». Des pérégrinations qui le mènent au Corner, le café où il croise Martine, la serveuse qu'il apprécie beaucoup et retrouve des connaissances. Reste l’une des attractions phare de ce temple de la consommation, la piscine. Un endroit qui devient en un instant magique, car il fait la connaissance de Leslie, la plus sympathique des caissières puisqu’elle va jusqu’à lui offrir un bonnet de bain afin qu’il puisse se baigner. De quoi tomber immédiatement amoureux!
Encore faut-il trouver un moyen d’engager la conversation, de se signaler. Trop tard, elle a déjà fini son service. Gontrand l'extirpe du coup de son rêve pour le ramener au Corner où s'échangent les potins, où se noient aussi les illusions. Quant aux intrépides et aux optimistes, ils y forgent leurs ambitions.
Oui, c'est décidé, il va prendre son courage à deux mains, offrir à Leslie les DVD de Feedjy school, sa série préférée et lui avouer son amour! Mais avant, il ne manquera pas la semaine mexicaine à Carrefour où il a bourré l'urne de ses bulletins de participation au concours pour tenter de gagner un voyage.
La déception de n'avoir pas remporté l'un des prix de cette belle animation commerciale sera estompée par le sourire de Leslie. Un sourire magique qui l'exalte, l'emporte, le transforme. Pourtant il ne peut rien contre les démons qui l'habitent, qui le font transpirer, qui le font pleurer, qui l'entrainent à se jeter sur la nourriture pour satisfaire leur énorme appétit.
En choisissant d'oublier toute ponctuation, Valérian Guillaume fait de ce premier roman un symbole de la boulimie consumériste, une logorrhée impossible à arrêter et qui va finir par tout engloutir, y compris cet amour pour lequel le narrateur aurait tout donné. On passe alors de la fantaisie au drame, des couleurs au noir. Un premier roman choc et un nouvel auteur à suivre!
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