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Ode aux sorcières d'hier et d'aujourd'hui ! Jouant avec les lieux, les mythes de ces figures féminines différentes , Guillemette de La Borie signe un roman résolument moderne et sensible sur les femmes et leur courage à travers le portrait de son héroïne Sylvia.
Qui est cette femme à la beauté étrange, yeux cristallins et cheveux en cascade, qui s'installe à Prends-Toi-Garde, ferme en ruine dont elle a hérité au coeur de la forêt périgourdine ?
Que cherche-t-elle à fuir là, sans homme et sans métier ?
Un jour, parce qu'elle use d'instinct de son don de coupeuse de feu , la rumeur enfle : Sylvia Labrousse est une sorcière ! Son quotidien est rude, entre dépression, solitude, manque de ressources et harcèlement de certains. Et pourtant... Au fil des jours, en symbiose avec la nature, Sylvia surmonte les épreuves passées, renoue avec le goût de vivre. Grâce aux cahiers retrouvés de sa grand-mère guérisseuse, elle expérimente les secrets des plantes qui soulagent les maux de ceux qui viennent jusqu'à elle. Comme Sybille, étudiante infirmière...
Une ode moderne et sensible aux femmes, sorcières de tout temps, qui prône l'humain, la nature, la transmission.
Un roman qui nous annonce dès son titre que nous allons rencontrer des sorcières. Mais y a t il encore à notre époque des femmes considérées comme telles. Eh oui !
L'auteure va nous entraîner dans le fin fond du Périgord, à Prend-Toi-Garde, dans une vieille ferme abandonnée, que Sylvia a hérité de sa mère et dans laquelle elle décide de s'installer après avoir quitter Paris. Elle y vient pour se ressourcer. Elle va alors essayer de vivre avec le peu qu'elle dispose, va "ranger" cette vieille demeure et en particulier, la grange de sa grand mère,
qui était connue comme une sorcière. Elle va découvrir de mystérieux carnets, recettes de cuisine, de potions magiques, pour soigner alléger des maux, à base de plantes, cultivés, cueillis dans les forêts environnantes. Elle semble avoir aussi comme sa grand mère, sa mère des pouvoirs, pour soulager des brûlures, des mal de dos, de l'eczéma..
L'auteure va nous raconter la vie dans ces régions éloignées de tout, où m'on raconte toujours certaines légendes, où l'o, croit ou l'on fait semblant de ne pas croire à certains pouvoirs de la nature.
De beaux passages sur la nature, des portraits des habitants et surtout un portrait touchant de cette jeune femme, qui revient aux sources de sa grand mère ou cette jeune fille, élève infirmière et sapeur pompier volontaire, qui va essayer de comprendre. De beaux portraits de femmes et elles ne sont pas to
Je me suis sentie littéralement happée par cette histoire ensorcelante, pourtant je n'avais qu'une envie… la faire durer le plus longtemps possible pour rester dans cette ambiance un peu magique et le tempo lent de son intrigue.
C'est presque un roman de terroir, car on sent que Guillemette est amoureuse de ce Périgord qu'elle décrit. Je crois que je l'aime aussi comme ça mystérieux, envoûtant, intemporel… C'est définitivement un bel hommage à sa région natale !
De quoi parle-t-on aujourd'hui lorsqu'on évoque une sorcière ?
L'histoire a façonné un imaginaire collectif peu reluisant, ces femmes étaient pourtant de véritables savantes : elles avaient une connaissance pointue du pouvoir des plantes avant même que la pharmacopée moderne ne s'en empare.
Avec leurs remèdes "magiques", elles soignaient surtout les "problèmes" des femmes et ça dérangeait forcément l'establishment masculin !
Il ne faut pas oublier que la première doctoresse française, Madeleine Brès, ne le fut qu'en 1875 (et encore, on lui imposa de se dévouer exclusivement à la pédiatrie !).
On ne voulait pas de "femmes médecins" alors on s'est déchaîné sur les guérisseuses en leur attribuant des dons maléfiques et surtout en en faisant des parias.
Mais si on écoute les légendes locales, chaque village a son histoire de guérisseuse, et elles démontrent que ce sont le plus souvent des femmes bienveillantes et intuitives qui respectaient simplement le rythme des saisons et pratiquaient ce qu'on appelle finalement aujourd'hui la "médecine douce" !
Dans le roman de Guillemette de La Borie, une sorte de parallèle se crée entre la sorcière paria et la femme harcelée en entreprise qui s'isole.
Après un traumatisme, son héroïne, Sylvia, va fuir et trouver refuge dans la maison de sa grand-mère dont elle est l'héritière. Elle va ainsi se confronter à elle-même dans un environnement naturel et sauvage qui n'a strictement rien à voir avec la vie qu'elle menait à Paris. En même temps, elle va aussi découvrir les "indices" du savoir ancestral que possédait son aïeule, car tout ici est resté "dans son jus".
Mais cette femme qui arrive dans cette propriété délabrée est regardée d'un mauvais œil.
On la trouve étrange, peut-être est-elle aussi dangereuse ?! Sylvia va se recroqueviller un peu plus et ne plus sortir de son nouveau domaine de "Prends-Toi-Garde".
Heureusement, tout le monde n'est pas aussi partial, et Sybille, jeune étudiante infirmière, va être touchée par la fragilité sous-jacente de Sylvia…
Cette histoire me touche car je crois finalement qu'elle est un peu l'histoire de toutes les femmes qui ont eu à subir et à se reconstruire.
Laissez-vous happer par ce souffle et cette rencontre car c'est un roman sororal tout simplement magnifique et d'une belle intensité qui donne envie de se créer un "jardin de sorcière" et en tout cas de revenir à plus de naturel, au rythme des saisons. Un beau coup de cœur.
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