"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À Mont-Ephraim, une petite ville des États-Unis située dans l'Etat de New York, vit une famille pas comme les autres : les Mulvaney. Au milieu des animaux et du désordre ambiant, ils cohabitent dans une ferme qui respire le bonheur, où les corvées elles-mêmes sont vécues de manière cocasse, offrant ainsi aux autres l'image d'une famille parfaite, comme chacun rêverait d'en avoir. Jusqu'à cette nuit de 1976 où le rêve vire au cauchemar... Une soirée de Saint-Valentin arrosée. Un cavalier douteux. Des souvenirs flous et contradictoires. Le regard des autres qui change. La honte et le rejet. Un drame personnel qui devient un drame familial. Joyce Carol Oates épingle l'hypocrisie d'une société où le paraître règne en maître ; où un sourire chaleureux cache souvent un secret malheureux ; où il faut se taire, au risque de briser l'éclat du rêve américain.
Blonde est un de mes livres préférés mais j’appréhendais une nouvelle oeuvre de Joyce Carol Oates ayant l’image d’une auteure difficile à lire et cette lecture n’a fait que me prouver le contraire. J’ai été plongé dans une lecture que j’ai dévoré tant le sort de cette famille est minutieusement décrit et les personnages touchants.
Judd dernière de la famille Mulvaney est né en 1963. Devenu journaliste sans ambition particulière. Il nous rapporte l'histoire de sa famille.
J'ai tout de suite sympathisé avec cette famille soudée avec trois fils et une fille, Marianne ( ca fait du bien au moral mais pas très longtemps dans ce roman) orchestrée par une mère au petit soin qui aime chiner et qui a ouvert sa boutique d’antiquité. Toute cette harmonie et ce beau portrait de famille vole en éclat lors d’une fête du lycée, Marianne est agressée. Ne se souvenant plus de ce qui s’est passé, elle n'en pourra pas témoigner, les preuves ont été effacées par le temps, car elle a voulu le cacher. Et le garçon sur qui se porte les soupçons continuera à vivre sa vie tranquillement dans cette ville où les Mulvaney était une famille reconnue avec leur ferme, leurs parcelles de terrain et le entreprise de couverture. Après cette agression et sans suite de la justice, Marianne est éloignée de la famille. Si elle est celle qui se retrouve exilée, tous les membres de la famille en souffrent à leur façon. Et c’est à travers cette souffrance que l'auteure décortique la vengeance, la rage, la tristesse de cette famille qui ne se remet pas de l'injustice, dont les membres toujours attachés à ce qu'ils étaient, essaient de survivre au drame alors qu'ils perdent rapidement leur statut de famille importante de la ville pour être mis à l’écart et regardés de travers. C'est leur ferme, leur foyer qui est touché.
On voit alors la famille se décomposer et les membres prendre des voies complètement différentes de ce à quoi ils étaient destinés sous la plume fine, minutieuse et magnifique de Joyce Carol Oates.
Enfin j'aime toujours dans ces romans américains l'influence de l'Histoire sur les personnages du roman.
Le titre résume parfaitement le contenu du roman. Ce "nous" nous montre à quel point cette famille ,les Mulvaney était soudée mais avec l'imparfait "nous étions" , nous comprenons que cette heureuse période est terminée. La famille Mulvaney vit à Mont-Ephraim dans l'état de New York. Ils sont six : le père, Michael, un self -made man, la mère Corinne, gaie et aimante et leurs quatre enfants : Michael junior, passionné de foot, Patrick le scientifique toujours en quête de réponses aux questions métaphysiques qu'il se pose, Marianne, belle, généreuse, et Judd le benjamin celui qui adulte raconte l'histoire. Cette famille heureuse , unie vit dans une ferme pleine d' animaux, elle représente la famille que tout le monde voudrait avoir.
Un drame va se produire le jour de la sain -Valentin le 14 février 1976. Lors d'une soirée, Marianne va être violée par l' un de ses amis de lycée. A partir de là, tout va voler en éclats. Marianne va être rejetée par sa famille qui se sent couverte de honte . Le père ne supporte pas la vérité et ne veut plus voir sa fille, la mère essaye de maintenir les apparences, les enfants s'éloignent chacun à tour de rôle et chacun essaye de se reconstruire ailleurs . Nous voyons comment chacun va évoluer, ce que chacun va devenir.
J'ai beaucoup aimé ce livre.et par l'écriture très maîtrisée et par l'analyse psychologique très fine des personnages .
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A Mont-Ephraïm, petite bourgade de l’Etat de New York, la vie est paisible et joyeuse pour les Mulvaney et leurs quatre enfants, jusqu’au jour où un drame survient. Dès lors, le destin de Marianne, la fille, et de tous les membres de la famille bascule, faisant de la ferme d’High Point Farm, non plus un lieu de rassemblement, mais un endroit qu’ils vont devoir quitter. La psychologie de chacun des personnages, contraint à une sorte d’exil, est finement explorée, leur réussite en demi-teinte et leur tristesse, savamment partagée avec le lecteur. Chaque protagoniste va vivre le drame et le déclin familial de façon différente et sera amené à juger les choix des uns et des autres (notamment du père), en même temps qu’il subira aussi le jugement de l’entourage.
On retrouve dans ce roman des thèmes chers à l’auteur : les liens familiaux, le regard lourd que la société porte sur ceux qui sont « différents » ou qui ont été « blessés » ou « marqués », à jamais, par un événement tragique.
Ce n’est pas mon roman préféré de la grande dame de la littérature américaine, mais je ne me suis jamais ennuyée à la lecture (comment l’aurais-je pu ?), toujours prise par l’histoire et par le style de l’auteur, impressionnant de maîtrise !
Chez les Mulvaney, on forme une famille unie, soudée, aimante, une joyeuse tribu composée du père Michaël, chef d’entreprise, des quatre enfants, Michaël Junior, Patrick, Marianne, Judd, le narrateur et de Corinne la mère, un rayon de soleil dynamique et débordante de charité Chrétienne.
Bien qu’un drame couve, on le pressent dès le début du roman, pendant des années, rien ne perturbe ce paradis familial.
Mais un jour, par une belle soirée de fête du collège, Marianne est violée.
La famille sombre dans la sordide réalité de l’Amérique rurale.
Désirs de vengeance, peurs, chacun à son tour quitte la maison.
Seule Marianne garde la nostalgie du passé.
Récit d’une tragédie annoncée, « Nous étions les Mulvaney » m’a tenue en haleine jusqu’à la dernière page. Les sentiments confus, contradictoires, tantôt violents, tantôt lumineux, toujours bouleversants, que génèrent les liens familiaux, sont disséqués avec une psychologie d’une justesse saisissante.
Subjuguée par la plume de Joyce Carol Oates qui tisse les mots avec le talent d’une orfèvre, je me demande si un jour les jurés de Nobel auront l’idée de récompenser son œuvre exceptionnelle.
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