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Janvier 2011. Les journaux sont censurés, les informations se diffusent sur Internet et un murmure parcourt la Tunisie : la rue gronde. Mehdi, un jeune journaliste, tourne en rond dans sa cellule, sans savoir ce qu'il va devenir. La Cellule, elle, sait tout, elle a vu ce que les geôliers ont fait aux autres prisonniers.
Dehors, Essia s'inquiète de la disparition de Mehdi, son nouvel amour. Elle part à Sfax, sa ville d'origine, pour tenter de le retrouver. À Tunis, Yacine, le père d'Essia, se rappelle l'indépendance. D'ailleurs, il a mal sous le pied gauche, comme au départ des Francais en 1956. Mehdi est encore le seul à le comprendre : c'est une révolution.
Hella Feki décrit la révolution de jasmin de l'intérieur, avec une écriture puissante, évocatrice, sensuelle. Ses personnages racontent leurs espoirs, leurs blessures, leurs peurs, leurs défaites, leurs envies de tout changer. De tout casser. Pour mieux reconstruire.
Lauréat 2021 du Festival du Premier roman de Chambéry « Une oeuvre fine et singulière reliant la petite et la grande Histoire, voix intimes et destinée collective, ancrée dans la profondeur historique. » Afrique Magazine « Un beau récit de l'éveil d'un amour et d'un peuple aux jours exaltants de 2011. » Marianne « Une première publication incandescente sur une population et son soulèvement, qui donne envie d'agir et de changer le monde de demain. » ChEEk Magazine
4 janvier 2011, Sidi Bouzid. Mohamed Bouazizi meurt après s’être immolé par le feu deux semaines auparavant. Vendeur ambulant, il essayait de subvenir aux besoins de sa famille mais il était de plus en plus racketté par les services officiels et en ce jour de décembre on lui confisque une énième fois sa charrette et sa balance. C’est la fois de trop dans ce pays « où le pauvre n’a pas le droit de vivre » selon ses propres propos. C’est le début de la révolution tunisienne, celle que l’on nommera également la révolution de jasmin.
Le jasmin, fleur et emblème de la Tunisie par excellence, symbolise la tolérance, l’amitié, l’amour. Cette révolution qui réclamait la liberté et la fin d’un régime ayant droit de mort sur les citoyens est le sujet de ces « Noces de jasmin » qui met en lumière des personnages voulant vivre librement, démocratiquement et qui ont tous une histoire d’amour dans leurs veines.
Peu de personnages mais tous sont singuliers. Mehdi, le jeune journaliste intrépide qui se retrouve en prison et va subir les foudres des tortionnaires du pouvoir, Essia, la jeune femme rencontrée quelques semaines avant le début du soulèvement, Yacine le père d’Essia qui a épousé Julie une française. Et puis, un autre personnage, La Cellule avec sa mémoire infaillible déposée sur les murs de pierre de la prison… Tour à tour ils racontent ce qu’ils vivent ou ce qu’ils ont vécu. Mais tous ont un dénominateur commun : l’amour. L’amour entre Mehdi et Essia, l’amour de Yacine envers Julie, l’amour de la grand-mère d’Essia, la Mama Maïssa et même, curieusement, La Cellule qui aura pour secret les billets érotiques de Mehdi, billets qui le sauveront, doublement. Doublement par rapport à son énigmatique gardien et par l’évasion de l’esprit pour supporter les douleurs du corps.
Chacun a son histoire particulière dans l’histoire tunisienne : la colonisation, l’indépendance, l’arrivée de Bourguiba et la proclamation de la République, puis les années Ben Alli où l’emprisonnement des opposants, la torture et le contrôle de la presse sont légion. Mehdi, emprisonné ne va jamais faillir. Avec Essia, ils vont n’avoir qu’un seul objectif : se retrouver, s’aimer. Intensément, à l’instar du désir de liberté et de renouveau qui souffle dans les cœurs des tunisiens.
Hella Feki tient dans sa main une richesse : une plume amoureuse qui bien que traçant des lignes avec une encre noire de sang met en couleurs l’amour qui tient en vie les êtres dont le cœur palpite de courage et d’altruisme. Une sensualité omniprésente à commencer dès que vous avez le livre en main, une couverture avec un toucher peau de pêche, et qui continuera jusqu’à la dernière phrase lorsque la chaleur des corps enlacés semble dégager des effluves de jasmin.
Si la beauté de l’écriture pouvait sauver le monde, Hella feki ferait partie de ces écrivains à intégrer dans une confrérie pacifique portant les ailes livresques de la liberté. Face à l’insoutenable.
Blog => https://squirelito.blogspot.com/2020/09/une-noisette-unerentree-litteraire-12.html
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