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Il y a le labyrinthe blanc des petites rues de Mykonos Town, la foule dense, la musique assourdissante et l'eau turquoise qui baigne l'abord des plages, tout autant que les côtes rocheuses de l'île grecque.
Christopher, Sebastian, Jules et Pavel voyagent tous les quatre pour la première fois loin de chez eux.
Les nuits sont longues à Mykonos. Dans ce roman solaire, elles peuvent également être périlleuses.
OLGA DUHAMEL-NOYER vit à Montréal. Elle est l'autrice de plusieurs romans, dont Highwater, Destin et Une autre vie est possible.
« Mykonos », une île des Cyclades, la mer Égée en toile de fond et le triomphe d’un roman implacable et surpuissant.
C’est un huis-clos en pleine nature, entre les embruns et les vagues et la voûte lactée d’un bleu infini, à mille mille d’une carte postale estivale et figée.
Olga Duhamel-Noyer dresse un tableau au carré d’un drame qui va advenir au fur et à mesure d’une lecture qui semble une théâtralisation perfectionniste.
Sauf, qu’ici, la contemporanéité est dévorante, psychologique. Les protagonistes : Christopher, Sébastian, Jules et Pavel sont des jeunes garçons qui sont en vacances pour la première fois. Ils ont choisi pour cette initiation : Mykonos, la Grèce en majesté.
L’expérience de la liberté et la découverte d’une île où les vacanciers laissent leurs empreintes dans un mépris total. Entre les mégots, les bouteilles en plastique, jetées en pâture, les détritus, tout ici est synonyme d’indifférence et de lâcher prise. Ils sont ici. Les valises à peine déposées, conquérants et divins de lâcher-prise. Ils se baignent, flirtent sur les vagues, affrontent leurs limites. L’émancipation à l’instar d’une ligne jaune à franchir. Ils sont la copie fidèle d’une villégiature où tout semble possible. Des rencontres dans un bar, des appels à la convoitise. Ils jouent avec le sable brûlant sans méfiance.
La trame est quasi chirurgicale et surdouée. Un arrêt sur image dont on ne lâche rien.
Elle est descriptive, de gestuelles et de sourires qui s’agitent, de regards et d’attitudes comme des jeunes hommes enivrés par ce nouvel espace à vaincre.
« Mykonos » est un mélodrame au plus fort du sens littéraire. On voudrait retenir ces jeunes garçons sur la falaise d’une homophobie glaçante. Les degrés de ce récit sont vifs et attisent les vagues intestines. La dimension d’un récit qui prouve que l’homme est un loup pour l’homme à l’instar de Hobbes. C’est un séisme mental. Un choc de lecture car tout semble dans cette mise en abîme véritable. Tant l’on ressent les couleurs et les approches. On garde les mâchoires serrées par ce réalisme décrié avec talent. L’acuité verbale et de génie qui souffle tel le vent sur ce qui advient. C’est la tragédie des intolérances.
Splendide, crépusculaire, d’une lucidité vive et magnétique. « Apprendre à toujours se méfier » à l’instar de Prosper Mérimée.
Publié par les majeures Éditions Héliotrope.
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