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« Mykonos », une île des Cyclades, la mer Égée en toile de fond et le triomphe d’un roman implacable et surpuissant.
C’est un huis-clos en pleine nature, entre les embruns et les vagues et la voûte lactée d’un bleu infini, à mille mille d’une carte postale estivale et figée.
Olga Duhamel-Noyer dresse un tableau au carré d’un drame qui va advenir au fur et à mesure d’une lecture qui semble une théâtralisation perfectionniste.
Sauf, qu’ici, la contemporanéité est dévorante, psychologique. Les protagonistes : Christopher, Sébastian, Jules et Pavel sont des jeunes garçons qui sont en vacances pour la première fois. Ils ont choisi pour cette initiation : Mykonos, la Grèce en majesté.
L’expérience de la liberté et la découverte d’une île où les vacanciers laissent leurs empreintes dans un mépris total. Entre les mégots, les bouteilles en plastique, jetées en pâture, les détritus, tout ici est synonyme d’indifférence et de lâcher prise. Ils sont ici. Les valises à peine déposées, conquérants et divins de lâcher-prise. Ils se baignent, flirtent sur les vagues, affrontent leurs limites. L’émancipation à l’instar d’une ligne jaune à franchir. Ils sont la copie fidèle d’une villégiature où tout semble possible. Des rencontres dans un bar, des appels à la convoitise. Ils jouent avec le sable brûlant sans méfiance.
La trame est quasi chirurgicale et surdouée. Un arrêt sur image dont on ne lâche rien.
Elle est descriptive, de gestuelles et de sourires qui s’agitent, de regards et d’attitudes comme des jeunes hommes enivrés par ce nouvel espace à vaincre.
« Mykonos » est un mélodrame au plus fort du sens littéraire. On voudrait retenir ces jeunes garçons sur la falaise d’une homophobie glaçante. Les degrés de ce récit sont vifs et attisent les vagues intestines. La dimension d’un récit qui prouve que l’homme est un loup pour l’homme à l’instar de Hobbes. C’est un séisme mental. Un choc de lecture car tout semble dans cette mise en abîme véritable. Tant l’on ressent les couleurs et les approches. On garde les mâchoires serrées par ce réalisme décrié avec talent. L’acuité verbale et de génie qui souffle tel le vent sur ce qui advient. C’est la tragédie des intolérances.
Splendide, crépusculaire, d’une lucidité vive et magnétique. « Apprendre à toujours se méfier » à l’instar de Prosper Mérimée.
Publié par les majeures Éditions Héliotrope.
Voix des indés Libfly (mars 2017) Youri revient dans son village de naissance, son rang de jeunesse. Il revient avec Julia, une nouvelle amie, photographe et qui va aimer déambuler avec son appareil photo et nous allons découvrir le métier de bûcherons. Il retrouve aussi un ancien copain de jeunesse, qui travaille dans les grands chantiers et en particulier ceux qui déboisent des hectares. Il est revenu aussi pour écrire son dernier ouvrage, il est anthropologue et souhaite faire un travail sur la forêt. La forêt va être très présente dans ce livre. Et l’étrange maison de son père, où celui-ci vivait seul et ou il est mort. Une maison des bois où il ira d’abord seul mais trop de sons mystérieux et peut être des fantômes. Mais celui d’un ermite, qui aurait disparu. Un roman d’apprentissage et de retour aux origines de l’enfance mais aussi un texte sur l’évolution de la société dans les forêts canadiens et dans les rangs. Un texte qui m’a beaucoup plu et qui a une belle écriture pour décrire les forêts et les petites villes. Le petit cosmonaute de l’enfance va retrouver son âme et ses questionnements d’enfance. « Une manifestation supplémentaire de l’hostilité de l’univers et de son indifférence à l’endroit de l’espèce humaine ou, à l’inverse, une tentative de l’espèce humaine pour retourner aux lois d’un univers dans lequel elle pouvait difficilement survivre. » (p70)
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