"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Le petit Morante venait à Séville avec son pére pour, des gradins du soleil, voir des corridas. Il faisait semblant de dormir dans ses bras pour qu'on ne lui fasse pas payer la place. Depuis on pressent que sa tauromachie a quelque chose à voir avec le sommeil ou la rêverie ou la torpeur.» Ou l'hallucination. Jacques Durand ne sait plus trop, et pour cause. Le 16 avril 1994, il avait découvert par hasard Jose Antonio, novillero anonyme, lors d'une corrida villageoise à Guillena, tout près de Séville. Deux oreilles, une queue et le sentiment d'avoir rêvé, déjà. Le gamin de La Puebla, tout en finesse, légèreté, pintureria, était, comment dire, ailleurs, différent. Unique. Le 23 mai 2010, à Nîmes, le petit José Antonio, devenu Morante de la Puebla, fait exploser l'arène comble autour d'une chaise et d'une faena tombées du ciel. Nouvelle queue. Nouveau mirage.
Entre ces deux moments de grâce, Jacques Durand renoue le fil d'une odyssée, esquisse le portrait d'un mythe, et dialogue avec Fernando Arrabal, zélote éperdu de l'ange de la Puebla. Arrabal dithyrambique?: Ni Morante, ni Morente : Morantissime de la Puebla...
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