Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Joe Moon a dix-sept ans. Il vient de quitter New York pour aller vivre un temps au Texas. Son frère aîné, Ed, est en prison là-bas. Jugé coupable du meurtre d'un policier, il attend son exécution dans le couloir de la mort. Or, la date approche. Alors Joe veut être là, aider son frère à affronter ces dernières semaines. Car sinon, Ed sera tout seul. Mais voilà qu'un nouvel avocat reprend la défense du condamné... et il a l'air d'y croire. Joe osera-t-il espérer encore ?
Joe reçoit une lettre l’obligeant à se rendre au Texas. Son frère, qu’il n’a pas vu depuis 10 ans, va y être exécuté. Condamné pour le meurtre d’un policier, ses jours sont dorénavant comptés. Joe a l’espoir. Celui de l’innocence. Il doit surmonter ses craintes pour faire sortir son frère du couloir de la mort.
« Il fait quoi, lui, pour passer le temps ?
Il supporte ça comment ?
Si c’était moi, dans ce couloir,
je passerais des nuits blanches à écouter
les meurtriers ronfler,
à m’imaginer marchant vers la mort,
la longueur de la seringue,
le parfum, la texture des lanières de cuir,
les derniers visages que je verrais,
l’équipe chargée du sale boulot,
et les autres invités sur les gradins. »
Waouu ! Un roman impossible à lâcher. Comment ne pas être sensible à la peine capitale. Nous qui ne connaissons pas ça en France (et heureusement).
Dans le couloir de la mort, nous en apprenons plus sur cette fratrie meurtrie. Le père est mort. La mère a fui. Et la tante essaie d’élever ce petit monde comme elle peut. Le tableau n’est pas joli-joli. D’hier à aujourd’hui, Joe se pose des questions sur lui et ses gênes. Sera-t-il comme eux ? Parviendra-t-il à être quelqu’un ? En tout cas, il n’a pas froid aux yeux et plaque tout pour sauver son frère de la mort. Espère-t-il un renouveau ? Le système judiciaire américain ne fait pas de cadeau et Joe va vite le comprendre. Les citoyens n’ont pas tous les mêmes chances. Il faut à tout prix un coupable, pour l’image. Et si finalement Ed était coupable ? Le doute plane. Sarah Crossan ne dit pas tout. Elle joue avec notre petit cœur dans un roman très réaliste. Les vers libres adoucissent la dureté du fond pour mon plus grand bonheur. C’est incroyable à lire.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2020/10/06/38573352.html
Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du dernier titre paru en France de Sarah Crossan, une autrice irlandaise de grand talent toujours traduite avec autant de brio que d'authenticité par la toute aussi merveilleuse Clémentine Beauvais. Aujourd'hui, je vais vous parler de Moon Brothers.
Je n'irai pas par quatre chemins : ce roman m'a purement et simplement bouleversée. J'ai envie de dire qu'il ne pouvait en être autrement parce que Sarah Crossan a à chaque fois le chic pour aborder des thématiques fortes, sensibles telles que le lien complexe et puissant qui existe entre des siamoises, l'acceptation de la différence, l'immigration ou ici la question particulièrement épineuse des condamnés à mort aux États-Unis avec beaucoup de sensibilité et de poésie au vu de la rédaction de ses intrigues qui se fait en vers libres sans pour autant décolorer la réalité. Au contraire, le contraste saisissant qui est dressé entre le fond et la forme fait ressortir de façon éclatante la noirceur qui émane de ses récits. Autrement dit, les histoires que nous conte Sarah Crossan au fil des rimes ne sont pas là pour amuser la galerie, même si une pointe d'humour est susceptible d'émerger à un moment donné afin de nous procurer un bref instant de répit et de joie spontanée, mais pour traiter de problèmes inhérents à notre société, de sujets d'actualité concrets, de dossiers brûlants qui avaient résolument besoin d'être remis sur le tapis. Et la manière dont Sarah Crossan a choisi de le faire est tout bonnement brillante et unique, je lui tire sincèrement mon chapeau.
Une fois de plus, je me suis retrouvée à dévorer ce roman à la vitesse de l'éclair tant sa mise en page aérée et sa rédaction en vers en facilite la lecture. Honnêtement, si vous souhaitez un bouquin à lire d'une fluidité incomparable à aucune autre et sans que cet aspect pratique de l'histoire n'empiète sur son intensité dramatique ou sur sa véracité, alors foncez sur Moon Brothers ! Pour ma part, je ne vous cache pas que cette façon expéditive d'absorber le contenu du livre et d'en éprouver les émotions véhiculées me laisse toujours un peu perplexe après coup, avec ce sentiment désagréable de ne pas avoir accordé aux personnages et à leur vécu autant de temps et d'attention qu'ils l'auraient mérité. Cependant, je trouve également que cela traduit parfaitement la rapidité à laquelle notre vie à tous avance, à laquelle aussi nos sentiments évoluent, et que cela en souligne du coup leur préciosité. Voilà, fin de ma petite envolée philosophique (quand je suis inspirée, ça peut partir très loin !).
Pour ce qui est de Moon Brothers, plus que jamais cette importance de chérir chaque jour qui passe de toutes nos forces est mise en exergue avec cette dénonciation nécessaire et criante de vérité du système carcéral américain et de son dysfonctionnement à tous les points de vue, tant sur le plan purement judiciaire qu'humain. Sans pour autant entrer dans les détails les plus sordides et traumatisants que l'on peut cependant aisément s'imaginer en arrière-plan, Sarah Crossan nous dépeint avec une maestria rare toute l'horreur et l'aberration d'une mécanique bien huilée qui fait souvent fi de l'innocence présumée de ses victimes comme si leur passage tout ce qu'il y a de plus éphémère sur cette Terre ne pesait pas dans la balance alors que l'existence d'êtres humains tels qu'Ed, Angela, Joe, tante Helen et Nell, tout aussi insignifiants et pathétiques paraissent-ils aux yeux des hautes sphères intrinsèquement viciée et malhonnête, vaut justement tout l'or du monde. À mes yeux, on ne peut pas discuter du sort de quelqu'un, quelqu'il soit, comme on le ferait d'une minuscule broutille, ce n'est tout simplement pas possible - le superbe film 12 Hommes en colère et surtout la remarquable performance d'acteur d'Henry Fonda me l'ont très bien enseigné. Bien sûr, notre monde n'est pas ni tout noir ni tout blanc et cela s'applique également à ses individus, mais la vie, ses beautés et surtout la force de notre humanité prévaudra toujours sur la part de noirceur de tout un chacun à mon sens. C'est à tout le moins ce que ce roman de Sarah Crossan, aussi lumineux que triste, aussi réconfortant que crève cœur, m'aura appris : la vérité et l'amour inconditionnel qui lie les gens les uns aux autres valent toujours la peine que l'on se batte pour eux, quitte à y laisser notre coeur en mille morceaux et la pureté de nos âmes. Attention, je ne dis pas qu'il faut être prêt à employer des moyens tous sauf légaux pour ceux qu'on aime (on n'est pas dans You, ici), mais que le monde dans lequel nous vivons ne cessera malheureusement jamais de nous décevoir et de ternir, entacher notre innocence. Il faut faire preuve de lucidité et ainsi accepter cette part d'ombre qui sommeille en nous malgré toute la bonne volonté de la plupart des gens comme vous et moi. Cependant, nous nous devons de notre côté de lutter sans relâche contre cette cruauté foudroyante qui caractérise notre société actuelle afin de ne pas laisser les mauvais jours gagner. En bref, il faut savoir embrasser la douleur et nos faiblesses pour mieux les surmonter. Plus facile à dire qu'à faire, mais le cheminement comme la finalité en valent largement le détour au bout du compte, la famille Moon me l'a sacrément bien prouvé.
Pour conclure, je ne peux que vivement vous encourager à découvrir Moon Brothers. Vous n'en ressortirez certainement pas indemnes ; plutôt à ramasser à la petite cuillère à dire vrai, mais le message véhiculé et ses protagonistes désarmants de vulnérabilité et de réalisme méritent amplement que l'on porte le poids de leur souffrance et leurs espérances avec eux jusqu'au bout.
C'est l'histoire d'un ado de 17 ans, Joe, dont le frère, Ed, va subir une injection létale aux Etats-Unis pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Joe L accompagne dans les derniers jours...
C'est une histoire touchante avec une écriture particulière (en « vers » libres) addictive. le lecteur vit les derniers moments d'Ed à travers les yeux de Joe. Tout au long du récit on attend et on espère que Joe va bénéficier d'une grâce. La relation entre les deux frères est très belle, timide au départ (les deux frères ne se sont pas vus pendant 10 ans) puis de plus en plus complice et proche. le sujet complexe de la peine de mort est très bien traité avec beaucoup de sensibilité.
Coup de cœur.
Quand un petit frère laisse sa vie de lycéen et ses vacances en plan pour partir au fin fond du Texas passer un dernier mois avec son frère, on obtient moon brothers.
Moon brothers ne sera pas mon roman préféré de Sarah Crossan mais c’est malgré tout une excellente lecture.
Le thème du frère condamné à mort m’a moins parlé. Il n’y a pourtant pas eu moyen de le lâcher. L’écriture de Sarah Crossan et la traduction par Clémentine Beauvais, encore une fois ça fonctionne avec moi. Les vers libres confèrent un aspect intimiste qui nous plonge dans la tête du narrateur et facilite l’immersion. Si l’histoire et sa fin sont prévisibles, la force de ce roman est dans l’écriture et le traitement du sujet. J’ai beaucoup aimé l’éventail de réactions proposés et leur évolution dans le temps. Chaque membre de la famille a un comportement assez tranché et qui lui est propre à propos du condamné au début de l’histoire. Si les comportements sont plutôt extrêmes au départ, les nuances apparaissent peu à peu de manière crédible et témoignent de la complexité des sentiments face à une situation critique.
Ce récit est tout en finesse, tout en délicatesse et pourtant il y a la mort au bout de l’histoire. C’est une façon assez douce de dénoncer la peine de mort et je trouve cette façon de faire d’autant plus puissante.
Pour celles et ceux qui comme moi, associe automatiquement couloir de la mort à la ligne verte, sachez qu’à aucun moment pendant cette lecture je ne me suis surprise à faire la comparaison. J’en ai pleuré à la fin, c’est encore une lecture numérique qu’il me faudra en papier.
Je remercie chaleureusement Rageot Editeur pour l'envoi, en avant première et via net galley, du roman pour adolescents : Moon brothers de Sarah Crossan. Ayant beaucoup aimé Inséparables, de cette romancière, c'est avec plaisir que je me suis plongé dans cette lecture.
Nous découvrons Joe Moon, un jeune garçon de 17 ans. Il vient de quitter New York pour aller vivre un temps au Texas.
Son frère aîné, Ed, est en prison là-bas. Jugé coupable du meurtre d’un policier, il attend son exécution dans le couloir de la mort. Or, la date approche...
Alors Joe veut être là, aider son frère à affronter ces dernières semaines. Car sinon, Ed sera tout seul...
Mais voilà qu'un nouvel avocat reprend la défense du condamné... et il a l'air d'y croire. Joe osera-t-il espérer encore ?
Moon brothers est un magnifique roman, pour tous, pas que pour les adolescents. L'autrice traite d'un sujet grave : la peine de mort et ses dérives. L'écriture est originale, car entièrement en vers libres.
Ce roman est très touchant, et nous permet de découvrir non pas le point de vue de la famille des victimes mais le point de vue des proches des personnes reconnues coupables. J'ai trouvé ce point de vue très intéressant et très bien traité.
Joe était un enfant quand il a appris que son frère avait tué un homme. Dix ans ont passé, Joe a 17 ans et il apprend que son frère va être exécuté. Car dans cet état des Etats-Unis où Ed a tué un homme, la peine de mort est toujours appliquée. Un nouvel espoir arrive, avec un nouvel avocat... toutefois la date fatale approche... Alors Joe veut être là pour lui, en cas où Ed ne serait pas gracié..
J'ai beaucoup aimé le personnage de Joe, que j'ai trouvé hyper touchant. Oui son frère est condamné pour avoir tué un homme, toutefois Ed reste son frère et il l'aime, malgré tout. C'est difficile à lire, car mine de rien on s'identifie plus facilement aux proches des victimes qu'aux proches des accusés.
L'autrice a su me captiver avec son écriture originale, ses personnages dont le personnalité est assez fouillée, et avec une histoire qui tient la route de la première à la dernière page.
Vous l'aurez compris, j'ai apprécié ma lecture et je mets avec plaisir quatre étoiles
ette histoire bouleversante nous transporte dans la tête de ce jeune homme, Joe, qui grandit loin de son frère, Ed, enfermé en prison. Lorsqu'il apprend que la sentence a été prononcée, après des années d'enfermement, Joe décide de quitter sa ville pour se rendre à son chevet, et le voir chaque jour, en prison. Joe prend un appart miteux, essaie de recoller les bouts de souvenirs avec son frère, qu'il n'a pas vu depuis 10 ans : sa mère qui a sombré dans l'alcool et qui a disparu, sa sœur qui fuit dans le travail et lui qui garde cette image de grand frère protecteur malgré le fait qu'il redoute de parler de sa famille autour de lui. Le récit alterne entre ses souvenirs et aujourd'hui, à Wakeling. Joe y fait la connaissance de Nell, une jeune fille solitaire qui l'écoutera en rechignant, mais qui le fera malgré tout, de l'avocat de son frère qui lui fait garder espoir quand même, qui se battra jusqu'au bout et de Sue, serveuse dans un dîner qui prendra soin de lui.
Comment vivre quand on sait que son frère, lui, ne pourra plus le faire dans quelques jours ? À travers lui, on découvre une partie de l'Amérique où un crime est passible de mort, où la justice est arbitraire ou le système est corrompu. Il y a les interrogations sur son innocence, l'espoir de retrouver la liberté et la vie mais aussi la dure réalité qui prend le dessus. Et devant le peu de preuves présentées et l'horrible condamnation, on ne peut qu'être sensible et révoltés !
Et le vers alors ?
Peu à peu on oublie la mise en forme:
ces phrases hachées
Retour à la ligne
sans cesse
Pour vraiment apprécier le roman comme il est, l'écriture comme elle vient, simple et précise, la langue épurée.
Un roman poignant, qui fait pleurer comme une madeleine, qui nous parle d'espoir, de pardon, de profiter des derniers instants. Une belle histoire d'amour fraternelle et d'amour tout court aussi.Un livre bien abouti, d'une grande justesse, le meilleur de Sarah Crossan pour moi.
Double découverte car je n'avais encore jamais lu de roman de Sarah Crossan et à l'annonce de sa sortie, je me suis dis que c'était parfait pour faire connaissance avec sa plume. Et je ne regrette absolument pas ce choix.
Lisez le ! Le 11 septembre allait en librairie et procurez-vous Moon Brothers. Ne vous fiez pas à la couverture (soit dit en passant très belle) qui pourrez vous faire penser à un roman adolescent léger. Ce n'est pas le cas. Moon Brothers aborde une thématique importante, forte et impactante : le milieu carcéral aux États-Unis. Moon Brothers, c'est l'histoire de deux frères, l'un a été arrêté et condamné à la peine de mort. Joe décide de partir au Texas pour passer ses derniers instants avec lui, l'aider à affronter ses dernières semaines. Al, l'avocat, est le dernier espoir d'aider Ed. Où commence l'espoir et où s'arrête-t-il ? Faut-il y croire ?
Cette lecture a été bouleversante. Elle a remué, en moi, beaucoup d'émotions. C'était une déferlante. J'ai été prise dans les filets dès le début. À chaque chapitre mon cœur était touché de plus en plus par les mots de Sarah Crossan mais surtout par son écriture. Je n'avais encore jamais lu de roman écrit tout en vers, je ne savais pas si j'allais aimer et, maintenant, je peux vous dire que oui j'ai aimé. Chaque chapitre est court, maximum trois pages, ce qui donne un rythme au récit. Les vers sont fluides et efficaces. Si le roman avait été écrit en prose, il n'aurait pas eu le même impact sur moi et sur les émotions ressenties. Les vers isolés nous explosent à la figure. Ils nous percutent. Les mots sont parfois durs, violents mais justes. Et justement c'est cette rudesse et le fait que Sarah Crossan n'est pas peur de toucher ou plutôt d'impacter son lecteur qui rend l'ensemble magnifique.
Cette histoire m'a faite réfléchir aux injustices et surtout sur le système judiciaire des États-Unis. C'est un pays que j'aimerai visiter mais où je n'aimerai pas vivre. Un rien, un fait anodin, ou tout simplement « être au mauvais endroit, au mauvais moment » peuvent faire basculer ta vie à tout moment. L'argent, le pouvoir, ta couleur de peau sont des « facteurs » qui peuvent soit t'aider à t'en sortir, ou au contraire te conduire au couloir de la mort. Sarah Crossan, à la fin de son roman, a glissé une note d'auteure où elle référence les documentaires et essais sur lesquels elle s'est appuyée pour écrire son récit. Cela m'a donné envie de m'y plonger et notamment de découvrir l'histoire de Bryan Stevenson, un avocat américain.
Je me suis attachée à Joe, à Ed, à Angela et à Nell. J'ai aimé les découvrir, voir les liens se créer et les voir s'unir. Joe m'a terriblement bouleversé. Ses pensées, ses doutes, ses peurs, ses peines, l'amour qu'il a pour son frère, tous ses sentiments m'ont touché. La relation qu'il a avec Ed n'a pas de mots pour s'expliquer. Elle est belle, forte et intense. Quant à Ed, je ne pouvais pas rester insensible, surtout face à ses lettres et une en particulier qui a déclenché un flot de larmes. Les retours fréquents dans le passé, instantanés de souvenirs, rajoutent de l'intensité au récit et aux relations entre les protagonistes.
Percutant, bouleversant, révoltant, essentiel, poétique et mélodieux, voilà les adjectifs pour qualifier Moon Brothers. Ce roman ne nous laisse pas insensible. Il nous touche et nous secoue. Sarah Crossan nous fait réfléchir sur un sujet fort avec des mots impactants et rudes. Joe, Ed, Nell et Angela resteront gravés en moi. J'ai refermé le livre en larmes et le cœur fracassé !
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