"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Narrateur de ce roman, Vincent vit depuis une quinzaine d’années en Inde où il cherche à s’éloigner de sa famille et à retrouver un bonheur simple. Ouvrier de bas-étage dans un atelier textile, il habite une petite maison bleue, ouverte, en bord de Gange et apprécie les couleurs, les odeurs et les minuscules joies de sa vie solitaire. Un jeudi midi, il reçoit un appel de sa mère lui annonçant la mort de son père. Cette courte conversation téléphonique va déclencher son retour en France et l’ouverture de la boîte de Pandore de ses souvenirs. Dans l’avion, le taxi, les rues et parcs parisiens, dans une brasserie, et jusqu’à l’appartement familial, le lecteur suit l’introspection de Vincent et découvre les lourds secrets familiaux qu’il cache. Au fur et à mesure de la lecture, on comprend pourquoi Vincent est parti, pourquoi il a tant éprouvé le besoin de tirer un trait sur son histoire et sur sa famille. Karine Silla, dont « Monsieur est mort » est le premier roman, distille les détails de la vie passée de Vincent au lecteur. Elle arrive à transmettre avec beaucoup de douceur et de psychologie l’histoire de son personnage, les caractères des autres protagonistes, l’ambiance pesante de la solitude qui peut parfois régner au sein même d’une cellule familiale. Lentement, le lecteur peut alors reconstituer le parcours de Vincent, second d’une famille de quatre garçons, fils rebelle d’un père rentier, méchant et manipulateur et d’une mère effacée qui aurait préféré des filles. L’auteure a un style plutôt classique, qui colle à la bourgeoisie parisienne qu’elle décrit. Le roman présente cependant certaines longueurs, et ne doit d’être percutant qu’à son nombre de pages restreint. L’atmosphère est plutôt déprimante, mais le ressenti de Vincent permet l’immersion dans la tragédie de cette famille. Si on était au théâtre, pour lequel la dramaturge Karine Silla écrit habituellement, la pièce serait constituée d’un long monologue de l’acteur principal, et d’une scène de retrouvailles à huis-clos. Les amateurs d’action et de rythme n’y trouveront pas leur bonheur, mais ceux de tragédie et de psychologie se régaleront.
Vincent revient à Paris rappelé de son exil pour la mort de son père. 15 années en Inde l’ont séparé de cette famille et du malaise nauséeux qu’elle génère.
Dès les premières pages du roman on sent que le passé de Vincent est lourd, que ses relations familiales lorsqu’elles existaient, étaient conflictuelles, douloureuses.
On avance dans ce roman, comme dans un thriller, découvrant au fil de pages les pièces du puzzle. Je trouve son écriture riche, avec des analyses, des réflexions intéressantes et enrichissantes… « plus les moments sont beaux, plus leurs souvenirs sont fébriles….. »
C’est une écriture efficace qui donne vie à cette histoire et tient le lecteur en haleine. C’est un roman que l’on a pas envie de quitter,
Je trouve que ce livre pourrait être la base du montage d'un scénario de film, on imagine très bien le déroulement des scènes, c’est extrèmement vivant
J’ai adoré