"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Antoine, luthier parisien se prend d'amour pour l'Irlande. Fasciné par sa culture, ses paysages et par la chaleur des gens, le jeune français rencontre Jim et Cathy qui deviendront des amis précieux. Tous font partie du mouvement républicain irlandais, et mènent des actions pour le compte de l'IRA . Un soir à Belfast, il fait la connaissance du charismatique Tyrone Meehan, responsable de l'IRA, vétéran de tous les combats contre la puissance britannique. Antoine ne tarde pas à embrasser la cause de ce peuple. Captivé, le jeune Français trouve en Tyrone un mentor, un ami très cher, presque un père. Puis un traître... « Mon traître », comme l'appelle Antoine, pour désigner cet homme qui fut en réalité, vingt-cinq ans durant, un agent agissant pour le compte des Anglais. Il les avait tous trahis, ses parents, ses enfants, ses camarades, ses amis et lui, chaque matin, chaque soir...
Authentique tribut entre deux auteurs, cette bande dessinée offre la vision partiale de Pierre Alary sur le roman éponyme de Sorj Chalandon. L’ouvrage illustré s’ouvre dès lors sur les mots de l’écrivain et se clôt sur ceux du scénariste, entre lesquels une confiance absolue semble régner. Aux gestes transmutateurs assurés, l’auteur plonge le·a lecteur·rice dans une atmosphère orageuse où l’agitation révolutionnaire promet une inscription historique précise. L’histoire laisse entendre une abîme dans laquelle s’engouffrent et se répercutent quelques motifs inhérents au conflit irlandais - le combat, l’engagement patriotique, la révolution, la justice - mais effleurent également des sujets davantage prosaïques - la confiance, la fraternité, le deuil, l’amour. C’est au moyen d’un cadrage réfléchi et d’une palette chromatique diminuée que le·a lecteur·rice découvre un récit intense, exempt d’un manichéisme inopportun. Relatif à la narration, l’auteur fait le choix pondéré de proposer une narration singulière, à la temporalité double, rythmée entre des séquences illustrées et des blocs sporadiques rapportant des extraits de l’interrogatoire de Tyrone Meehan par l’IRA. In fine, cette bande dessinée divulgue un aperçu historique contestataire où la duplicité mâtine avec camaraderie, et où les personnages, quels qu’ils soient, provoquent l’empathie chez le·a lecteur·rice.
C'est l'histoire d'une rencontre entre deux hommes, deux sensibilités. Alors lorsque Pierre Alary propose à Sorj Chalandon d'adapter son roman "Mon traître" en bande dessinée, ce dernier lui laisse carte blanche. En ressort ce superbe livre ! " Mon traître" de Pierre Alary est donc l'adaptation du roman de Sorj Chalandon, publié en cette année 2018 aux Editions Rue de Sèvres.
Leurs regards se croisent un soir de 1977 dans un pub de Belfast...
p. 13 : "La première fois que j'ai vu mon traître, c'était ce soir-là, le samedi 9 avril 1977. "
Antoine est luthier à Paris. Mais son amour pour l'Irlande le conduit à Belfast. Charmé par l'accueil de ses habitants et par ses paysages incomparables, il se lie rapidement avec Jim et Cathy, des partisans de la cause irlandaise. A leurs côtés, Antoine va œuvrer pour défendre cette cause, dont il se sent de plus en plus concerné. Tout d'abord spectateur de ces tensions entre l'Armée Républicaine d'Irlande et la puissance britannique, il finit par prendre part à la lutte.
p. 27 : " Devant moi, chaque irlandais portera un jour ce masque de guerre. "
C'est lors d'une soirée au bar Thomas Abe qu'Antoine fait la connaissance d'une figure incontestable de l'IRA : Tyrone Meehann. Immédiatement Tyrone va devenir pour Antoine un ami, un mentor, un père.
p. 43 : " Mais tu n'es pas irlandais. Tu ne seras jamais irlandais. Ce jour-là, Tyrone Meehan a fait une chose terrible. Il m'a regardé bien en face et m'a demandé de ne jamais oublier cela. Il m'a regardé en me disant de rester ce que j'étais. Que je leur apportais, à lui, à Jim, Cathy, Sheila, à tous, autre chose que ce qu'ils s'apportent les uns les autres. Il ne laisserait jamais personne se servir de moi. "
Et pourtant....
Ce roman graphique à la couverture particulièrement représentative, est une grande réussite et reste fidèle au roman de Sorj Chalandon, avec une part de liberté quant à la représentation graphique des personnages réussie.
L'histoire est ponctuée de pages de compte-rendu d'interrogatoire de Tyrone Meehan, tapées à la machine, créant ainsi une dynamique dans le suspens.
C'est une partie cruciale de l'Irlande du Nord qui est magistralement retracée dans ce livre, justement à la portée de tout public, tant le coup de crayon est perspicace !
Un coup de cœur !!!!!!
Antoine est luthier à Paris. En 1977 il rencontre Tyrone Meehan dans les toilettes d’un bar irlandais. C’est le début d’une très forte amitié qui va traverser les années. Tyrone est membre de l’IRA, Antoine est un révolté qui rêve d’embrasser la même cause. C’est d’autant plus difficile pour Antoine d’apprendre en 2006 dans le journal que Tyrone a trahi les siens.
Je n’ai pas lu le roman de Sorj Chalandon, ce que je vais faire après avoir lu cette magnifique BD. Le récit est très émouvant, la construction est juste. On alterne entre les évènements historiques et l’évolution des sentiments d’Antoine, le trahi. Une belle histoire, triste mais aussi humaine. Coup de cœur.
Mon traître est un roman très fort. Mis en image par pierre Alary, je trouve qu’il gagne encore plus en intensité et en sensibilité. Le drame, bien que condensé et réduit, ne perd en rien de sa force car la manière qu’a choisi l’auteur/illustrateur de nous le raconter est très réussie. Les tons (ocres, kakis, marrons, gris…), le découpage et le cadencement rendent très bien la tension, le tragique (sans aucune exagération) et les joies............................
https://libre-r-et-associes-stephanieplaisirdelire.blog4ever.com/pierre-alary-et-sorj-chalandon-mon-traitre-bd
Antoine, luthier à Paris fait un jour de 1977 la connaissance de Tyrone Meehan alors qu'il est à Belfast pour visiter des amis. Tyrone, c'est une figure de l'IRA. Antoine et lui deviennent amis et Antoine soutient comme il le peut la cause des Irlandais catholiques. 2006, la presse dévoile qu'un traître officiait au sein de l'IRA pour le compte des Anglais, et le nom sort, c'est Tyrone. Antoine est effondré et cherche à comprendre.
Cette bande dessinée est évidemment tirée du roman de Sorj Chalandon, Mon traître qui raconte cette histoire, celle de l'auteur, lorsqu'il fut confronté à la trahison de son ami irlandais. En préface de la BD, Sorj Chalandon dit qu'après avoir rencontré Pierre Alary et vu son travail, il lui avait laissé carte blanche quant à l'adaptation de son livre, et il a bien fait, le résultat est plus que convaincant, il est excellent. J'ai retrouvé l'ambiance, les personnages du roman, certes, je n'ai pas vu le style de l'écrivain qui m'avait tant plu, mais le dessin de Pierre Alary, s'il ne le remplace pas, est un style différent, qui m'a ravi. Les traits, les cases pas surchargées, les couleurs, tout me plaît. Et aussi la manière de raconter cette histoire, avec des pages reprenant des extraits de l’interrogatoire de Tyrone Meehan par l'IRA.
D'un bon voire excellent livre, il n'est pas toujours facile de tirer une bonne adaptation dessinée ou filmée, là, franchement, rien à dire, cette bande dessinée plaira aux nombreux lecteurs qui ont aimé Mon traître et aux autres qui ne l'ont pas lu et qui, par le biais de cet album revivront les moments douloureux et violents de l'Irlande face à l'Angleterre. Bobby Sands y est largement mentionné, Margaret Thatcher et son inflexibilité qui a préféré le laisser mourir, lui et d'autres grévistes de la faim, en prison plutôt que de négocier. Ce fut un combat pour la liberté et l'égalité, mené par des hommes avec leurs forces et leurs faiblesses. Ce que montrait bien le roman. Ce que montre bien la bande dessinée.
ans Mon traître, le premier roman que j'ai lu de Sorj Chalandon et l'un des deux seuls que j'ai vraiment aimés de l'auteur, il nous raconte l'histoire d'un luthier français qui se prend d'amour pour un pays et d'amitié pour un homme, membre de l'IRA, puis est terrassé quand il découvre que cet homme a trahi la cause irlandaise. Histoire à peine romancée de sa propre douleur, l'entendre parler de son roman à cette époque, c'était entendre ses sanglots. Sorj Chalandon a accepté que Pierre Alary adapte son roman à la condition qu'il prenne totalement la main et en fasse ce que bon lui semblait. Le résultat est réussi. On retrouve la douceur et la force de l'amitié, la passion qui entraîne Antoine dans la lutte qu'on peut peut-être qualifier de passive mais qui ne l'est pas, puisqu'il prend des risques mais aussi la sobriété du texte de Chalandon. On sent la détresse face à l'incompréhensible. J'ai beaucoup aimé les dessins. Cette adaptation BD est pour moi une réussite.
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