"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nine et Gaspard vivent dans la maison de leur mère, l'Amazone. Nouchka, leur pie, veille sur le trio. La nuit du réveillon, un incendie ravage le paradis de l'enfance. Le lendemain, le frère et la soeur se réveillent seuls chez leur oncle, l'inquiétant Lord.
Ils reçoivent tous les mois une lettre de l'Amazone qui leur dit préparer dans le Sud la nouvelle demeure qui les réunira bientôt.
Quel pacte d'amour et de rêve vont-ils nouer pour conjurer l'absence ?
Récit magique et cruel, féérie moderne, roman d'initiation et d'aventure, ode à la liberté, à l'adolescence, à la tendresse, aux amitiés qui sauvent, Mise à feu envoûte par son émotion. La douce voix grave de Clara Ysé en décuple la puissance poétique et musicale.
Les virgules musicales ont été composées par Camille El Bacha.
Il m’a fallu écouter deux fois ce roman pour pouvoir mettre des mots sur mon ressenti qui a d’ailleurs évolué entre les deux. La première écoute m’avait laissée dubitative, parce que si j’avais d’emblée apprécié la plume de l’autrice, je n’avais pas forcément compris l’intérêt de l’histoire. Mais la deuxième écoute m’a permis d’en saisir toute la puissance, la beauté et la poésie !
D’une plume évocatrice, alternant entre poésie, délicatesse et brutalité, l’autrice ayant une manière particulière de parler de la réalité des corps en termes crus, mais jamais vulgaires, Clara Ysé nous plonge dans un conte moderne beau et dur à la fois. Un conte où des enfants, sous la protection d’une pie, parlent le langage des oiseaux, et où la mère devient l’Amazone, sorte de personnage aux contours flous dont le corps se noie sous les voluptés de la grâce. Une mère qui tournoie et apporte la joie autour d’elle, mais qui contient une part plus sombre enterrée sous des couches d’insouciance.
Mais un jour, l’insouciance se heurte à la réalité ! Un incendie, une famille séparée, des cœurs à réparer et une nouvelle vie à apprivoiser. L’Amazone, partie reconstruire un nid pour ses deux enfants et Nouchka la pie, laisse la place au Lord, son frère, un personnage inquiétant et peu aimable. Le grand méchant des contes pour enfants qui, à défaut de grandes dents pour les dévorer, possède cette aura malfaisante propre à les indisposer, et à créer un climat d’insécurité quand ils auraient eu besoin d’être entourés et rassurés.
Mais Nine et Gaspard peuvent heureusement se raccrocher aux lettres de leur mère qu’elle leur envoie des années durant. Des lettres décrivant l’avancée des travaux de la maison devant les accueillir et les contours d’une future vie à quatre, Nouckha faisant partie de la famille. En plus de ces étincelles d’espoir apportées par des lettres lues comme tout autant de déclarations de ce qui sera pour oublier ce qui n’est plus, Nine et Gaspard veillent l’un sur l’autre, sous l’oeil farouche de Nouchka qui, telle une bonne fée, les protège à sa manière. Puis arrive Quentin, le fils du Lord qui, contrairement à son père, saura gagner le coeur du frère et de la sœur.
Les années défilent, et les enfants deviennent adolescents avec les changements que cela implique qu’ils soient du corps ou de l’esprit. Du moins, en ce qui concerne Nine, car Gaspard nous semble encore enfermé entre deux époques, un peu comme si son esprit n’avait pas suivi son corps. D’ailleurs, quand Nine perd petit à petit sa capacité à parler à Nouchka, à rester reliée au merveilleux, Gaspard lui la comprend parfaitement, jouant d’interprète en plus de frère protecteur. La relation entre le frère et la sœur, sublime et d’une force incroyable, m’a beaucoup touchée et émue, même si Nine semble un peu s’éloigner de Gaspard, découvrant l’amitié, les soirées et les premiers sentiments amoureux.
Ce roman, c’est le récit du passage de l’enfance à l’adolescence, un passage parfois douloureux surtout quand il s’accompagne de la perte du sens du merveilleux au profit d’une réalité moins douce, tendre et fantasque. Mais c’est aussi un récit de vie, un récit d’abnégation et d’amour familial plus incandescent que n’importe quel incendie ! La première écoute m’avait laissée froide d’émotions, la seconde émue au-delà de mes attentes. Entre les deux, un esprit peut-être plus ouvert à ce genre d’histoire, mais aussi une écoute en avance rapide.
L’autrice, qui lit elle-même son texte, s’est pliée avec un talent certain à l’exercice, sa voix faisant résonner avec force les propos de ses personnages, d’autant qu’elle n’hésite pas à varier la vitesse de lecture pour coller au plus près de leur état d’esprit et des événements. J’ai également apprécié la manière dont elle arrive à nous faire ressentir toute la musicalité de son texte et de son écriture. Néanmoins, j’ai besoin, pour que mon esprit ne vagabonde pas, qu’il y ait une certaine cadence, ce qui explique que ma première écoute ne m’avait pas conquise. Il m’a fallu écouter le roman en vitesse 1,5 pour vraiment en saisir toute la puissance et la beauté.
En conclusion, d’une écriture dont la force évocatrice décuple l’intensité de chaque émotion, Clara Ysé nous offre ici un roman aux allures de conte moderne, oscillant entre la douceur et la poésie des rêves d’enfance, et la brutalité d’une vie où l’insouciance laisse place à brutalité de la réalité. Cruel à certains égards, mais aussi magnifique de poésie, un roman à lire et relire pour s’imprégner de sa puissance et ressentir la délicatesse d’une plume qui se savoure jusqu’à la dernière ligne, et dévoile avec grâce les contours d’une vérité dérobée.
L'Amazone, le Lord, Nouchka la pie, Nine, Gaspard, Quentin, voilà les personnages de ce roman poétique qu'est Mise à feu.
Le premier jour du nouveau millénaire, l'Amazone et ses enfants sont séparés ; elle ira retaper leur maison de vacances pour leur ménager un cocon douillet et chaleureux et ils l'attendront chez leur oncle, le Lord, personnage mystérieux et inquiétant.
Mise à feu est un conte éthéré et mélodieux qui se prête parfaitement à la lecture à voix haute. Le fait que le roman soit lu par l'autrice elle-même est un grand plus, elle y met exactement l'intensité et l'intention qu'elle avait en écrivant son texte.
J'ai beaucoup aimé également l'effet "reverb" au moment des souvenirs, cet accompagnement qui nous immerge dans le roman.
Si j'ai éprouvé une légère impression de déjà-lu au moment du dénouement, j'ai vite surmonté ma déception pour me laisser envahir par l'émotion.
Mise à feu est un roman à l'atmosphère onirique et j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir l'univers si riche de Clara Ysé.
C’est un texte qui ne m’aurait pas attiré plus que cela et je pense que je l’ai beaucoup plus apprécié à l’écoute que je n’aurais pu en profiter à l’écrit.
Le texte est lu par l’autrice ce qui m'enthousiasme à chaque fois. J’ai adoré sa voix si sensuelle, suave, une lecture un tout petit peu lente parfois mais le tout correspond à toute la poésie et la sensualité du texte.
Nine, la narratrice et son frère Gaspard voient leur maison détruite par un incendie. Leur mère qu’elle appelle l’Amazone les envoie chez leur oncle, le temps pour elle de leur construire une maison, un nouveau paradis. Elle leur envoie des lettres régulièrement pour leur conter l’avancement des travaux et leur lecture devient un rituel. Gaspard et Nine grandissent à Paris, fréquentent malgré eux, les soirées du Lord, qui s’avère être un personnage colérique.
La complicité entre la sœur et le frère et l’espoir qu’ils nourrissent ensemble de revoir leur mère donne une très belle dimension à ce texte tout comme la délicatesse du style et la sensibilité de Nine.
C’était une belle écoute dans l'ensemble même si j'ai parfois décroché par rapport au texte, j'ai toujours retrouvé mon intérêt avec plaisir
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