"Je voudrais que l'art puisse changer la vie intérieure, parler de force, de justice, d'énergie, de silence, d'amour."
Née à Paris en 1910, le peintre Aurélie Nemours est reconnue très largement dans le monde de l'art contemporain. Des rétrospectives importantes de son oeuvre ont été organisées ces dernières années en France et à l'étranger. Elles ont permis de découvrir celle qui est aujourd'hui considérée comme l'une des artistes majeures de l'abstraction géométrique. Quelques livres ont jalonné son itinéraire et beaucoup de textes sont dispersés en revues ou dans des catalogues d'exposition - un grand nombre demeurent inédits. Aujourd'hui, les éditions Seghers exhument un petit livre étonnant, "Midi la lune", publié en 1950, à cinq cents exemplaires, chez Jacques Haumont. Celle dont l'aspiration au dépouillement va l'amener à effacer de plus en plus tout ce qui lui semble superflu, personnel, anecdotique, à se libérer de ce qui est apparence pour s'approcher de l'essentiel, va écrire des poèmes proches du surréalisme, reposant sur des images et des rythmes, un jeu de forces, dont l'intensité, un demi-siècle plus tard, reste intacte. Les poèmes de "Midi la lune" se déploient à l'extrême de l'expression. Ils sont aussi l'autre versant de l'art d'Aurélie Nemours, entièrement fondé, il est vrai, sur l'opposition des contraires, qui ne cessent de se répondre.
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