«Mais comment vivaient-ils quand j'étais absent, réfléchis-je ? Et comment se fait-il que je ne me sois pas interrogé plus tôt de leur sort ? Certes, il n'est pas aisé d'adhérer à certaines vérités métaphysiques, même les plus flagrantes, si elles sont incompatibles avec notre capacité d'abdiquer, le temps d'un raisonnement par l'absurde, un minimum de «cartésianité». Mais je viens cependant d'assister au fonctionnement le plus matérialiste d'un appareil purement fictif ? " C'est très simple, s'immisça alors Jeannot, sans plus me prévenir qu'il allait encore bouleverser davantage mes a priori de glébeux par sa capacité à lire comme dans un livre informatisé, dans mes pensées d'être de chair et d'os..." «Où classer, dans quelle catégorie, cette chasse aux fugaces états d'âmes ? Pas plus dans le tiroir aventure que dans celui ésotérisme», avance lui-même le narrateur. Assumant cette liberté totale de ton qui caractérisait déjà le premier volume de cet OVNI littéraire, Édouard-Émile Alyac multiplie les niveaux de lecture et poursuit avec un enthousiasme débridé les aventures de ses personnages fictifs, ici enfin conscients de leur état. Expérimental et transgenre, irrévérencieux et malin : décidément à découvrir.
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