"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans un récit intime en forme de confession, Dominique Bona retrace sa vie d'écrivain, à la fois romancière et biographe. Elle dévoile ses émotions, ses sentiments et les rencontres qui ont construit sa propre identité. Romain Gary, Berthe Morisot, Gala Dali, Stefan Zweig, Camille Claudel, Colette:elle raconte la part cachée de ses livres, les enquêtes pleines de risques et d'embûches, les coups de foudre, les hasards et les désillusions qui ont fait de chacun d'eux une histoire personnelle. Si elle convoque avec tendresse et humour les personnages de sa famille imaginaire, c'est elle que l'on découvre, sous le masque que tout écrivain s'impose, dans cette autobiographie d'une biographe passionnée.
Autrice d’un grand nombre de biographies, Dominique Bona passe en revue l’ensemble de celles qu’elle a écrites, en décrivant les circonstances de leur émergence de sa plume, les contextes, et les faits saillants de leur contenus. C’est une approche intéressante de son univers d’autrice et des relations qu’elle a pu entretenir avec de nombreuses personnalités du vingtième siècle.
La dernière de couverture indique "Dominique Bona retrace sa vie d'écrivain" ; cela n'est pas tout à fait ça.
Bien sur, elle revient sur les personnages dont elle fit la biographie ; certains très célèbres (Stefan Zweig, Romain Gary, Colette, Gala, Camille et Paul Claudel...) et d'autres moins (les filles de Marie-José de Hérèdia, Clara Malraux, Michel Mohrt...). Certes, elle se livre sur ses sentiments et les circonstances qui l'ont amenée à choisir tel ou tel personnage mais elle se dévoile peu sur sa propre vie d'écrivain.
Chaque chapitre revient sur une de ces légendes avec des destins qui se croisent. Certains sont plus intéressants que d'autres ; en ce qui me concerne, j'ai aimé ceux sur Gala, Camille Claudel, Clara Malraux ou Stefan Zweig.
L'écriture est ciselée et intime mais je m'attendais, au regard de toutes ces personnalités hautes en couleur, à un récit plus flamboyant, truffé d'anecdotes et un rythme enlevé.
Je suis passée un peu à côté.
Cela pourrait paraître singulier et pourtant écrire – et lire – une biographie des biographies est un plaisir de fin gourmet livresque, une façon de rouvrir des fenêtres sur une galerie de personnages qui ont fait l’histoire française et qui, curieusement ou pas, sont souvent liés par des fils sur cette immense toile de la littérature en particulier et des arts en général.
L’incipit est déjà une mise en bouche particulière : « J’étais nue, complètement nue, au milieu de gens nus, sur le pont d’un bateau écrasé de soleil, au large de Majorque ». Une nudité pour aller habiller de mots la vie de Romain Gary… Pourtant, le travail d’un biographe est loin d’être une navigation tranquille ; des archives à perte de vue, des houles de lettres et de correspondances, des mirages et des tentations… Dominique Bona raconte sa passion, celle d’entrer chez des célébrités, la plupart disparues, de soulever quelques voiles impudiques, de se transformer en voyeur en regardant par un trou de serrure imaginaire, retrouver les traces, fouler les sols de demeures intimes et toujours faire face aux sauts d’un diable qui vous pousserait vers l’invention de faits alors que l’on jure de dire toute la vérité, rien que la vérité.
Alors que la prochaine biographie de l’académicienne sera publiée le 1er avril et, cette fois, consacrée à l’univers de la mode avec Jacqueline de Ribes, ces vies secrètes sont une opportunité pour retrouver Romain Gary, Stefan Zweig – ma première rencontre avec l’écrivaine catalane – Camille Claudel et son frère Paul, Berthe Morisot, Gala Dali, de se fondre dans les couloirs de l’Académie française avec Paul Valéry, André Maurois, Michel Morht – titulaire du fauteuil 33, celui désormais de Dominique Bona – Jean-Marie Rouart si connecté avec l’univers de la peinture et, entre autre, avec celui de Berthe Morisot, José-Maria de Heredia, de côtoyer le crépusculaire François Nourissier et la solaire Colette sans oublier celle qui lui a octroyé sa confiance dés les premières lignes : Simone Gallimard.
Discrètement mais sûrement, Dominique Bona se dévoile enfin un peu. Elle qui s’efface élégamment lorsqu’elle raconte les autres, ne se mettant pas en scène contrairement à d’autres biographes qui se jettent dans le miroir pour refléter dans un même ouvrage leur âme et celle de la figure imposée à leur plume. Sous les racines du ciel, elle se fond dans l’univers de ceux qui peignent, au propre comme au figuré, les tourbillons de la vie : de la passion de leur métier à leurs amours les plus enflammées ! Confusions des sentiments sous les accents d’une valse, celle de Camille Claudel avec pourquoi pas les accents d’un Maurice Ravel dans ces boléros de destins gravés parfois de couleurs chaudes, tel un ADN pictural près des criques de Cadaqués.
Un regard lumineux et scriptural sur un monde d’hier qui continue encore aujourd’hui à s’infiltrer dans nos veines pour faire jaillir toute une transmission d’esthétisme et d’amour d’êtres hors du commun. En fait, c’est peut-être ça l’immortalité…
Blog Le domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2021/03/une-noisette-un-livre-mes-vies-secretes.html
L’Incipit est une surprenante mise à nue, on croise Dominique Bona à Majorque nue sur un bateau, où elle a jeté l’encre, sur les pas de Romain Gary. La toute première biographie de Romain, fastidieuse, est en lice. Les racines du ciel aura été le catalyseur. Dans ce roman autobiographique, Dominique Bona lève le voile sur les arcanes et les circonstances qui l’ont conduites à écrire treize biographies. Aimantée par ces destins de géants fascinants. La primeur de cette page ensoleillée convie le soleil dans cette écriture envoûtante qui distille une majestueuse galerie de portraits, de Simone Gallimard qui la protège et l’édite aux Editions Mercure, à André Malraux, Berthe Morisot, André Maurois, Stéfan Zweig, et, la joie de vivre de Colette malgré tout. La tyrannie de la vérité veille sur des phrases qui irradient. Ces destins de passionnés enivrant de douceur dans le choix des mots, comme une lecture caressante. La rigueur de la réalité étreint le romanesque, on lit émerveillé.
Dominique Bona démêle les fils mystérieux, discerne les intrigues et les phrases se tissent dans une écriture délicate et bienveillante qui ne juge jamais. Comme une impressionniste les informations concernant l'auteure sont glanées par touche très subtilement. Intriguée, touchée par la fragilité de Camille Claudel et l’injustice du destin, j’ aurai tellement aimé qu’elle écrive une uchronie comme elle le dit sur Camille, une histoire différente. J’espérai en lisant…une autre fin. Camille qui s’est emmurée dans un unique amour pour Rodin, a été internée trente ans de sa vie par sa famille, alors que son frère Paul n’a rien fait pour la libérer de l’asile. Une romance avec Debussy aurait tout fait basculer, lui qui a conservé sur son piano jusqu’à sa mort la Valse que Camille lui a offert.
Une merveille de lecture enrichissante.
C’est également, une belle invitation au voyage avec cette folle envie d’ouvrir toutes les portes des biographies qu’elle a consignées. Une autobiographie de biographies à lire d’urgence
Quand une lectrice se sent privilégiée, c'est qu'elle vient de terminer la lecture de Mes vies secrètes.
Car le cadeau que nous offre Dominique Bona est immense : nous ouvrir sa boîte à souvenirs et anecdotes de biographe.
Avec, en prime, la douceur d'une autrice qui se dévoile un petit peu.
Juste de quoi sustenter notre curiosité et de réaliser qu'il y a une femme discrète, humble, aimante et passionnante derrière l'habit de l'académicienne et la casquette de biographe.
À raconter la vie des autres, on se doit de s'effacer, avec objectivité, et comme elle l'explique : ne pas tomber dans l'affect.
Cet ouvrage dévoile toutes les difficultés à ouvrir les boîtes de Pandore, à questionner, à chercher, et se voir souvent fermer les portes, parfois même à double tour, laissant penser au mauvais présage ; intuition si intense que l'autrice se demande s'il ne vaut mieux pas passer à autre chose.
Puis il y a ceux qui vous accueillent avec des trésors pleins les poches, ou plutôt la boîte à chapeaux, pleines de lettres d'amour, révélant un personnage qu'on croyait froid, et pourtant si aimant.
Passer une partie de sa vie à conter la vie des autres, avec distance, respect et humilité est un des mystères qui me subjuguent.
Mes vies secrètes, une vraie délicatesse.
Dans cet essai, la romancière et biographe Dominique Bona se livre sur sa vie d'écrivain, ses rencontres de gens célèbres et sur ces maisons d'écrivains où elle aurait aimé - ou pas - se poser.
Chaque chapitre se lit comme une nouvelle histoire.
C'est la rencontre de Romain Gary alors que l'auteur n'est qu'une jeune fille puis l'approche du grand écrivain à travers ses amis, ou sa première épouse Lesley Blanch, ou encore son neveu Paul Pavlowitch, celui-là même qui a accepté d'incarner Ajar.
On croise aussi le destin des femmes autour de Pierre Louys, les soeurs Heredia filles du poète José Maria de Heredia.
On découvre Paul Valery, Clara Malraux mais aussi Stephan Sweig, Gala la muse de Salvator Dali ou encore Colette; Certains de ces célébrités sont au centre de biographies de Dominique Bona.
Dans le chapitre intitulé "Les enfants du Mercure" Dominique Bona a écrit des pages émouvantes sur Simone Gallimart, à la tête du Mercure de France;
Mais le récit que j'ai préféré parmi tous est celui consacré à Berthe Morisot. Dans "Pour un bouquet de violettes", l'auteur évoque pour nous ce portrait de Berthe Morisot peint par Manet. Vêtue de noir, elle porte un bouquet de violettes au corsage; Berthe est devenue Madame Manet en épousant Eugène, frère d'Edouard Manet.
Dominique Bona s'est rendue çà Montfavet pour retrouver les traces de Camille Claudel dans l'hôpital psychiatrique de Montdevergues. Camille Claudel y a passé vingt-huit ans de sa vie avant de mourir de faim en 1943.
Dominique Bona ouvre des horizons autres pour des destinées tragiques: qu'aurait été la vie de Camille Claudel si, au lieu du génial Rodin, elle avait vécu avec Claude Debussy qu'elle a fréquenté ?
C'est avec admiration, tendresse et pudeur que Dominique Bona nous confie la vie intime de ces personnages, à travers leurs lettres, leurs oeuvres, leurs descendants et leurs maisons.
C'est passionnant et on a envie d'en savoir plus.
Pourquoi écrire des biographies? Dominique Bona se livre dans le dernier chapitre consacré àses rencontres avec de grands écrivains dont François Nourissier qui dira d'elle: "Dominique la biographie...c'est par là que vous nous livrez les secrets de votre coeur;"
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j'ai aussi beaucoup aimé cette biographie de Dominique Bona pleine de sensibilité et je lirai sûrement son prochain livre