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À la nouvelle du décès du dernier de ses amis d'enfance, Manu éprouve le besoin d'écrire ses mémoires. Il raconte l'année de ses treize ans ; il raconte ses amis Jaku, Belette et Deschamps ; il raconte surtout l'enlèvement de Tiphaine, six ans, un soir de 14 Juillet. Deschamps dit alors savoir que c'est l'oeuvre d'un marginal du nom d'Adam Rose... Ils décident de lui rendre visite mais Rose tente de s'enfuir...
Chaque jour, enlèvements, viols, homicides, tortures et autres monstruosités défraient la chronique. Quels monstres se cachent derrière ces crimes dont les mobiles nous paraissent souvent si dérisoires ? Voilà le propos défendu par l'auteur, Thierry Declercq. Ici pas de héros, mais des personnages simples et profondément humains. Il plante le décor, une petite ville du Nord de la France et il observe, sans jugement, avec même une sorte d'affection, les monstres qui évoluent là, incognito, parmi les gens du commun : une voisine cupide, un ami fragile, un autre trahi, un amant éconduit, un gamin battu... des monstres en devenir...
Une petite commune du Nord, au pied d'un terril ; des familles monoparentales, démissionnaires, alcooliques ou violentes ; et une phrase glaçante qui revient, comme un leitmotiv : "Tout ce que je peux prendre m'appartient". Il suffira d'une étincelle, la disparition tragique d'une petite fille, pour embraser la ville... Au travers des souvenirs d'un jeune homme, nous découvrons dans un premier temps comment cette disparition a été vécue par une bande d'amis, des adolescents que l'on pourrait qualifier de "difficiles". Dans la deuxième partie du roman nous suivons alternativement le marginal injustement accusé d'enlèvement et la meilleure amie de la mère de la petite disparue.
J'ai eu un peu de mal au début de la seconde partie à cause du changement radical de point de vue, j'ai même pensé un moment qu'il s'agissait d'une deuxième histoire, indépendante, car la première partie semblait se suffire à elle-même. Elle s'est cependant très vite insérée dans le cours de l'intrigue, éclairant les faits sous un jour nouveau et apportant les réponses qui manquaient à la fin de la première partie...
Le style de l'auteur est agréable à lire, le rythme du roman est soutenu, et l'on ne découvre le fin mot de l'histoire qu'à la fin : voilà donc trois bonnes raisons pour découvrir ce très bon polar axé sur les faits divers. Pas d'enquête policière ici, mais une sorte d'étude de l'âme et de la dynamique des relations humaines.
Voisin(ne)s, ami(e)s, amant(e)s... finalement que savons-nous de nos proches ? Les connaissons-nous réellement ? Réfléchissez-y après avoir lu Mémoires d'un tas de charbon, vous ne verrez plus votre entourage de la même manière !
Au cours de ma lecture, j’ai croisé ceci:
« Le goût de la fumée me donnait la nausée et les premières choses que je fis furent de me brosser les dents et de prendre une bouteille d’eau fraîche dans le réfrigérateur. Je l’ai vidée d’un trait. Je suis passé à l’étage »(p.71)
« Et peu importe son aspect décrépit: qu’à la place des sièges ne restaient que des amas informes et rouillés; que le tableau de bord reposât sur le plancher et que deux vitres fussent brisées. »(p.78)
Je me demande ce qui justifie dans le premier extrait le passage du passé simple au passé composé, et dans le second, la coordination de trois propositions subordonnées complétives sous la portée du même verbe, l’une à l’imparfait de l’indicatif, l’autre à l’imparfait du subjonctif. L’orthographe m’a également posé problème et à plusieurs reprises, l’accord verbal m’a semble hasardeux, en particulier lorsqu’il s’agissait de formes au participe-passé. Je m’interroge sur l’emploi du subjonctif imparfait et du conditionnel passé première forme dans un texte écrit en langage familier, empruntant même parfois au registre vulgaire.
J’ai l’air de pinailler. C’est peut-être effectivement le cas, mais j’appartiens à une catégorie de lecteurs chatouilleux qu’une langue mal maîtrisée rebute. Le texte est jalonné d’erreurs du même acabit que celles que je viens de relever et cela a constitué pour moi un véritable obstacle à l’accès à l’histoire.
Celle-ci, centrée autour de l’enlèvement et du meurtre d’une petite fille au sein d’une petite communauté, ne m’a pas enthousiasmée, mais il m’est difficile de déterminer si cela est lié à la présence de nombreuses difficultés syntaxiques ou à autre chose. Peut-être l’auteur parvient-il à construire un rythme narratif, qui m’aura échappé. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas « rentrée » dans l’histoire.
Je pense que c’est regrettable, car on sent qu’il y a là une véritable envie de raconter, et une certaine capacité à se mettre dans la peau de personnages variés et à construire des points de vue différents sur le monde et les choses, ce qui place le lecteur dans la position d’un spectateur neutre. En effet, l’auteur envisage l’enlèvement de la petite fille du point de vue de plusieurs personnages qui ont chacun vécu l’événement à leur manière et on est rendu témoin de logiques et de calculs parfois froids ou cruels sans être invités à juger. La trame narrative n’est pas linéaire, du fait de ces différentes focalisations, mais elle demeure suffisamment saillante pour que le lecteur ne s’y perde pas et navigue dans l’histoire avec une certaine aisance. En revanche, certains passages m’ont parfois parus superflus: les faits se sont déroulés au cours de l’enfance du premier narrateur, et c’est la mort d’un de ses camarades de l’époque qui ravive les souvenirs, malgré cela, le lien entre passé et présent n’est pas exploité, ou alors ça m’a échappé.
Mémoires d’un tas de charbon m’a fait l’effet d’un livre maladroit, en devenir, dans lequel une partie du travail de correction et d’édition reste à faire.
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