À travers ses romans policiers et son personnage de Constantin le Grec, qui vole au secours de son prochain avec grand coeur mais qui n'en apprécie pas moins les plaisirs de la vie, Gilles Del Pappas donne depuis le début de sa carrière l'image d'un homme humaniste et épicurien.
Des vertus dont il faut sans doute aller chercher les racines dans l'enfance... C'est ce qu'il fait ici. Une promenade gourmande, en compagnie de sa grand-mère Adrienne, dans les méandres de sa mémoire de gastronome marseillais. Le tout saupoudré des dessins évocateurs de Chantal Hocdé. La sauce tomate, l'aïoli, l'huile d'olive, l'oignon, la soupe au pistou, la bourride, la brousse du Rove, des vins de Provence bien sûr, et même la pizza et quelques voyages, les sensations gustatives de Del Pappas parlent à l'âme autant qu'aux papilles...
" Parler de la cuisine, écrit Del Pappas, c'est parler du plaisir. Plaisir de faire, du mieux possible, pour donner. Un don de soi, pour l'autre. Toutes les cuisinières et les cuisiniers amateurs que je connais sont des êtres généreux ". Si bien qu'en sortant de cette lecture, ou même de quelques pages seulement, que l'on peut piocher au hasard de son goût, on a l'impression de revenir d'un long voyage.
Celui que l'on fait en soi chaque fois que la madeleine de notre enfance ou de notre adolescence revient nous titiller le fond du gosier. Et c'est bon.
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