Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Mathilde est travailleuse sociale. Elle voit toute la journée défiler des personnes en difficulté et fait de son mieux pour les aider. Mais quand elle apprend pourquoi ses voisins Mohammed et Nadia sont menacés d'expulsion, elle comprend que les dispositifs légaux seront inutiles et qu'il va falloir se salir les mains.
Quarante-six ans, ancienne judoka de haut niveau, massive et mutique, Mathilde puise dans son passé ténébreux la volonté d'en découdre, et pourquoi pas de refermer enfin, douze ans plus tard, de douloureuses blessures.
La place carrée, c'est un quartier populaire dans une ville moyenne de province.
Mathilde ne dit rien est le premier volet d'une série qui s'intéressera à ses habitants, à leurs parcours, leurs magouilles, leurs espoirs, leurs fantômes.
Je découvre avec ce premier opus les Chroniques de la place carrée de Tristan Saule édité au Québec. Pourtant, cette fameuse place carrée se situe quelque part en France entre un ensemble de Grands Immeubles et un quartier résidentiel cossu.
La première scène est assez anxiogène : Gaëlle ouvre sa porte à une drôle de réparatrice du câble.
Cette réparatrice, c’est Mathilde, grande et robuste, dont on découvrira petit à petit sa vie actuelle et le drame de son passé.
J’ai aimé que de son ancienne carrière de sportive de haut niveau de judo il lui reste une compréhension instinctive de n’importe quelle situation.
J’ai eu de la peine pour cette jeune femme qui se laisse embarquer par amour pour Thibault dans des magouilles à la petite semaine. Parce que Thibault est le seul à l’avoir vraiment regardé.
J’ai détesté sa névrose : elle compte toutes les 8 minutes car c’est le temps que met la lumière du soleil pour arriver jusqu’à nous. Si un jour le soleil d’éteint, nous profiterons de sa lumière pendant encore 8 minutes sans le savoir, et après il n’y aura plus que le froid.
J’ai aimé qu’elle travaille dans un service d’aide aux plus démunies et que l’auteur nous montre l’envers du décor.
Un roman qui parle également de la vacuité de nos vies que l’on remplie avec des émissions de télé ou nos smartphones.
L’image que je retiendrai :
Celle d’Idriss, le petit fils des voisins qui comprend trop de choses pour son jeune âge.
https://alexmotamots.fr/mathilde-ne-dit-rien-tristan-saule/
Dans son joli pavillon, Gaëlle est accostée par une grande femme « baraquée », vêtue d’une combinaison d’ouvrier, qui – sous prétexte de lui rebrancher sa fibre – va la menacer d’une façon aussi silencieuse qu’effrayante. Elle lui dira simplement que son mari doit payer « ce qu’il doit à Mohammed » … La femme est vraiment impressionnante, avec ce regard glacial et hermétique, qui paralyse Gaëlle …
Cette femme, c’est Mathilde. Qui est-elle et pourquoi en est-elle arrivée là ? … Est-ce la détresse de Nadia et de Mohammed, bientôt expulsables pour non-paiement de loyer (à cause de l’ignoble escroquerie de Jean-Philippe – le fameux mari de Gaëlle ?…)
Mathilde est une travailleuse sociale qui vit dans la cité de la place carrée. Elle tente tant bien que mal d’aider des gens qui ne le lui rendent pas forcément. Mathilde, depuis douze ans est une « survivante », une morte vivante dont personne ne sait rien. Qui a juste une grande peur : celle de voir le soleil s’éteindre dans un futur proche et que le jour ne revienne plus …
Une intrigue sociale particulièrement noire, à mi-chemin entre le roman policier et un drame à la Zola ou une tragédie Balzacienne. C’est terriblement pessimiste et désespéré. Pas de jugement de la part de l’auteur, juste un « état des lieux » … Un récit très bien écrit, on ne peut plus percutant ! Un livre coup de poing !
Mathilde ne dit rien, non. Elle n'en a pas l'utilité, elle agit, elle fonce, parce que dans son quartier, celui de la Place Carrée, si elle ne fait rien pour venir en aide à ses voisins, à tous ces oubliés, ces désarmés qui s'agitent en silence pour survivre, personne ne le fera.
Mais pourquoi Mathilde ne dit-elle plus rien ? Comment cette force de la nature, cette ancienne championne de judo en est-elle parvenue au silence, à la solitude ?
Dans ce polar social , l'auteur nous raconte avec pudeur et émotions le parcours de cette jeune femme taciturne, cette héroïne modeste au grand cœur, qui entre dans la mêlée pour remettre un peu de justice dans la vie des autres, et un peu de paix dans la sienne. C'est rythmé, engagé et tendre, et Tristan Saule nous invite dans le cœur de ce quartier délaissé, au milieu des gosses qui zonent et des grands qui peinent à s'en sortir, pour nous donner à voir un bout de cette France périphérique qui peine à joindre les deux bouts.
Mention spéciale à la scène d'ouverture du roman et à la menace inquiétante que fait peser la présence de Mathilde sur le confort high-tech de Gaëlle et de son pavillon de banlieue. Le silence peut être une arme redoutable ;)
J'ai eu un véritable coup de cœur pour le personnage de Mathilde, et j'ai déjà hâte de retrouver les habitants du quartier de la place Carrée dans le second volet des chroniques de Tristan Saule, « Héroïne »
17.07.2022 # 67ème
Dans le cadre du Bureau des Lecteurs Folio Policier RTL 2022, troisième lecture (où je cherche encore où est le policier ?…. )
Ce « Mathilde ne dit rien » de Tristan Saule, commence fort avec une montée en puissance d’adrénaline pour Gaëlle, secrétaire médicale à mi temps, épouse de Jean Philippe, agent immobilier, parents de la jeune Alice. En ce jeudi elle est seule dans leur belle maison pavillonnaire et sent rapidement qu’un truc cloche avec cette jeune grande femme athlétique qui tourne autour de chez eux….
Mathilde, 46 ans, est une ancienne judokate, ceinture noire, qui a gardé de bons restes. On comprend rapidement qu’elle aurait pu faire une carrière d’athlète de haut niveau, mais que l’amour lui est tombé dessus sous la forme de Thibault, magouilleur de 15 ans son aîné, mais le cœur est parfois, souvent, plus fort que la raison…
Après avoir travaillé au service des sports de Tours, elle a fuit la région pour se retrouver aux Services Sociaux du Conseil General où elle fait de son mieux pour aider les personnes en difficulté. Son leitmotiv dépasse son cadre de travail, et rapidement elle s’intègre dans cette nouvelle vie en aidant toutes personnes qu’elle croise ayant besoin d’aide administrative ou autre (sans vraiment de reconnaissance d’ailleurs en retour). Elle en vient ainsi à donner un coup de main à ses voisins menacés d’expulsion, n’ayant pas payé leurs derniers loyers…
Avec de subtils flash-back nous ramenant jusqu’en 1991, Saule nous dévoile petit à petit les secrets de Mathilde, comment elle en est arrivée là dans ce petit boulot qui l’occupe mais sans ami, sans vie sociale et surtout corvéable.
Visiblement tome 1 d’une série, je serai curieuse de découvrir la suite donnée à ce quartier et ses personnages…
A Bessancourt, comme partout ailleurs, on ne mélange pas. La zone pavillonnaire ignore les barres grises et leurs occupants qui inspirent la méfiance. D’ailleurs dans la zone pavillonnaire, on ignore aussi ses voisins. Mais on les scrute, on les épie. On sait ce qui se passe. Alors quand une jeune femme à l’allure masculine rode autour de la maison, Gaëlle fait ce qu’elle sait le mieux faire, elle imagine le pire. Et pourtant, Mathilde réussira à s’introduire dans la maison.
Mathilde parle peu, répond à peine aux questions ou aux provocations , de ses collègues, de ses voisins, de compagnons de muscu. Alors il faudra beaucoup de temps et de pages tournées pour savoir ce qu’elle cache si bien. Avec cette angoisse permanente de l’explosion du soleil, dont on ne sait jamais si elle n’a pas déjà eu lieu.
Deux histoires en une. La plus récente se déroule sur une semaine, et fait suite à la « visite » de Mathilde chez Gaëlle, alors que les drames passés sont peu à peu révélés sur des chapitres intermédiaires.
C’est un roman noir, un thriller, dont la tension monte crescendo jusqu’à provoquer cette lecture chaotique où les yeux ne vont pas assez vite pour éclairer le lecteur au coeur battant.
Et la bonne nouvelle, c’est qu’il semble bien que cette histoire est le début d’une série, avec la perspective donc de retourner ce personnage énigmatique et attachant.
Une réussite !
Mathilde, quand on la rencontre, elle porte une combinaison d'homme, elle furète là où il ne faut pas, elle balance des phrases semi-menaçantes, elle fait froid dans le dos.
Et puis, on apprend à la connaître Mathilde, elle est travailleuse sociale, elle aime aider son prochain mais elle n'aime pas parler d'elle.
On sent que sa vie n'a pas été facile et qu'elle trimballe une sacrée douleur en permanence.
Mathilde, elle a peur que le soleil soit déjà mort et elle aussi, sans le savoir.
Alors elle ne dit rien Mathilde mais on a envie de lui tendre la main comme elle tend la main aux autres.
Ce roman est une fresque sociale très réussie ! Il marque le début des Chroniques de la Place carrée, du nom du quartier populaire où vit Mathilde ; nul doute que je serai au rendez-vous pour les prochains.
Magistral, serré comme un café fort, « Mathilde ne dit rien » est crissant et d’un réalisme fou. Sociétal, risqué, mené d’une main de maître, affûté, on ne peut le lâcher. Tristan Saule est digne d’un génie évident. Ce roman très urbain est une mise en abime perfectionniste de notre société. Entre le roman noir et sociologique Tristan Saule dépeint une histoire manichéenne, belle et sombre à la fois. « Voilà presque dix minutes qu’elle tourne autour de la maison. C’est pas normal. » Le stress monte d’un cran. Que va-t-il se passer dès cette première phrase glaçante ? » On est pris dans les mailles d’un roman kaléidoscope, miroir fissuré des habitus citadins, des hommes et des femmes délaissés et instables, voués aux petites combines, à la fraternité floutée, à la survivance, France d’en bas Haut les cœurs ! Avant tout, prendre soin de ce qui va s’échapper de la place carrée. L’exemplarité d’une Louise Michel contemporaine, je nomme Mathilde. Et là les amis, le silence de Mathilde est levier. Cette dernière est une jeune femme travailleuse sociale dans un quartier tarentule de misère sociale et humaine et de pauvreté intellectuelle. Des hommes et des femmes cloués au pilori par des abus de faiblesse envers eux, des atteintes flagrantes à la dignité humaine. On aime d’emblée cette place carrée, ce symbole envers et contre tout, l’idiosyncrasie d’une France cosmopolite. Les chants des langues, ses voyous meneurs, bandes organisées, Mathilde est là. Silencieuse et magnétique, perspicace et juste. Portant sur ses épaules, le poids de son enfance, les non-dits gorge nouée, faiblesse enfouie, carapace de plomb : se taire. « Mathilde ne dit rien. Elle attend la suite de la phrase qui ne vient pas. C’est le fond de la pensée de son père qui est coincé dans les fils du téléphone. Pour un pauvre type ? pour un petit malfrat ? Pour un chômeur longue durée ? Pour un tocard qui a quinze ans de plus qu’elle ? Qu’est-ce qu’il sait de Thibault ? » Mathilde est là. Entre les tours cerclées de griffures, d’injustices, son chemin de vie l’a guidé ici. Dans cet axe où elle doit rendre des comptes à elle-même, défendre l’autre, le sauver, retourner les mauvaises cartes et continuer ses combats. Mathilde est un modèle d’endurance. La nuit de ce beau récit est une gouttière qui fuit, goutte à goutte sur le marasme d’un lieu oublié des nantis. Elle est là, la belle, la justicière, celle qui va mener la guerre aux traitres. « Mathilde ne sourit plus. Son visage ne trahit aucune émotion. Mamie se demande si elle n’en ressent pas ou bien si elle les cache très bien. -Rien ne sert à rien, dit Mathilde. » « Mathilde ne dit plus rien » est un sanglot long dans la nuit noire. Son pragmatise est cette justesse de ton. Cette trame qui insiste sur les dégâts d’une société fissurée. Ce livre est aussi un emblème : Mathilde. La pluie sur les cheveux, le froid sur le manteau lisse, les mains fleurs et les larmes rédemptrices. Ce thriller cache sous ses allures d’une fiction les drames qui montent crescendo dans les lumières de la place carrée. Il pointe du doigt là où ça fait mal. C’est le livre de la justice pour les faibles, les oubliés d’une société arrogante. C’est le maillet qui frappe au cœur de la place carrée et approuve la première parole renaissante d’une Marianne en son centre : Mathilde. J’aimerai un jour certain voir « Mathilde ne dit rien » en version 3D. Admirer cette héroïne et ne pas la lâcher des yeux. Époustouflant, majeur, culte. A noter ce livre est le premier volet des « Chroniques de la place carrée » Dans la collection Parallèle Noir, publié par les majeures éditions Le Quartanier Éditeur. A lire d’urgence !
La quatrième de couverture parle d'un "thriller social haletant" et du "portrait d'une femme brisée". C'est exactement ça et parfaitement maitrisé, au début.
Le premier chapitre dans le lotissement est très réussi : "Elle réalise que son futur sera différent ...". On y est, on ressent presque physiquement les émotions derrière le triple vitrage et les grands jardins anonymes.
Les "autres quartiers" sont bien rendus aussi, tout comme le portrait de Mathilde, ses sens tronqués, comme limités à la vue et l'odorat, la tension et le vide qui s'affrontent en elle et la tiennent debout.
Vers la fin, et c'est stupide, j'ai ressenti une discordance (un frigo qui ronronne sans électricité ?!) et ensuite il m'a semblé que le ton changeait brutalement, devenait noir. Trop.
En bref, j'ai beaucoup aimé le volet social et le récit au niveau des êtres, de leur intimité mais, et c'est pourtant tout aussi réaliste, moins la dérive sombre de l'histoire. En toute égoïsme de lecteur, j'espère que la suite ne sombrera pas dans le thriller pur et dur.
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