"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
On l'appelle « Boulette ». Ou « P'tit Boudin ». Martin de La Brochette est la honte de sa famille. Chez les La Brochette, on est beau, catholique, surdiplômé ; on passe l'été à Carnac et Pâques à Versailles. Et justement, l'Agneau Pascal approche à petits pas. l'occasion ou jamais pour le grassouillet Martin d'aggraver son cas. Cette année, au café, il a une annonce à faire, une vocation à révéler : « Boulette » veut être boucher. Oui, boucher. Vendre de la côte de boeuf et désosser des porcs. Et épouser la charcutière de ses rêves. Lui laisser la main sur le pâté en croûte et le saucisson en vitrine. Adieu bourgeoisie consternée ! Bienvenus veaux, vaches, cochons et couvées !
Les personnages de ce roman sont très attachants.
Qui va l'emporter entre le monde de la réussite sociale et celui de la passion et de la liberté ?
Face à ces deux milieux qui se méprisent, l'un superficiel, borné dans ces certitudes et l'autre solide mais toujours dans le doute, mon choix a été vite fait.
De plus l'histoire baigne dans une ambiance de gastronomie provinciale faite de bons plats traditionnels qui donne au lecteur l'envie d'en « reprendre une part »
C’est un livre délicieux qui fait du bien tellement il est drôle et bien écrit.
Thierry des Ouches, connu comme photographe réussit un bon premier roman avec son Martin de la Brochette qui mène sa vie au grand dam de sa mère, bourgeoise catho qui le surnomme « Petit boudin »…
Avec une tendre férocité, Martin n’épargne aucun membre de sa famille, surtout Francis, le beau-frère : « Francis, toujours bronzé comme un bidet de Jacob Delafon, aurait rêvé d’être dentiste… Francis adore quand sa femme l’appelle « mon trésor », ça lui rappelle le Trésor Public, son employeur. »
C’est à Inès, sa nièce et filleule, que Martin révèle son secret : devenir boucher ! Avec Solange qu’il aime depuis longtemps - « Si Solange était un légume, elle aurait l’appellation bio. » - il consulte les annonces pour trouver une boucherie-charcuterie : « Les annonces, ce n’est pas ce qui manque, il y en a autant que de la graisse sur un magret. »
Finalement, ils se fixent à Parthenay, grâce à son frère aîné, l’abbé Pierre... Ce dernier tente de faire revenir les hommes à la messe comme Martin s’évertue à attirer des clients dans sa boucherie.
Les anecdotes pullulent, les réflexions savoureuses, comme les andouillettes, spécialité de Solange, émaillent un récit où l’on retrouve régulièrement le repas de Pâques, à Versailles, chez la sœur, Marie, qui, diplôme de Sciences Po, quatre enfants, attend un cinquième mais reste sans profession car catholique et souriante.
Enfin, il y a aussi Louis, un autre frère et surtout la mère : « L’intelligence comme la connerie n’ayant pas d’âge, tel un vieil armagnac, notre mère est hors d’âge. » C’est le style de Thierry des Ouches et c’est un régal que je conseille à tous !
Un grand MERCI à Lecteurs.com pour cette jolie découverte !
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Pour son premier roman, Martin de la Brochette, Thierry des Ouches nous emmène dans une famille bourgeoise très BCBG. C’est le dernier des quatre enfants, Martin, surnommé par les siens « P’tit boudin », qui raconte.
Parlant de ses frères et sœurs, il dit : « Ils sont les fruits d’une passion lointaine, je suis le gros pépin. Ils sont la fierté de la famille, j’en suis la honte. Ils sont les bien-aimés, je suis le mal-aimé. »
Il commence par dresser le portrait de chacun des membres de sa famille et c’est vraiment désopilant, la description de ce milieu bourgeois parfaitement réussie.
Martin a un problème. Contrairement à ses deux frères et à sa sœur, beaux et brillants dans leurs études : « Ils ont fait cinq ou six ans d’études sans passion. Je n’ai pas fait d’études avec passion, j’ai même raté mon bac avec deux ans de retard, eux l’ont eu avec un an d’avance… »
Voulant échapper au formatage imposé par son milieu social, il veut faire, et cela ne se fait pas dans son milieu social, il veut exercer une profession inconcevable dans celui-ci et qui l’attire depuis toujours : il veut devenir boucher !
C’est un livre savoureux, plein d’humour, qui m’a beaucoup fait rire. Mais l’auteur sait aussi être tendre et juste, que ce soit avec les gens coincés comme avec les gens simples et naturels qu’il sait rendre touchants et attachants.
Je remercie beaucoup Lecteurs.com qui m’a permis de faire cette belle découverte.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Voici un roman léger, bien frais et qui fit du bien. On se laisse emporter avec grand plaisir dans les frasques d'un homme qui heurte sa lignée et visant la cochonnaille là où sa famille préfère la vie de château.
L'histoire est attendrissante et l'auteur parvient à nous saisir avec des scènes des plus cocasses. On passe un moment à la fois décalé et plaisant.
J'ai beaucoup aimé ce roman !
D'abord, parce qu'une partie de l'intrigue se passe à Parthenay, dans les Deux-Sèvres, à vingt kilomètres de chez moi. Cela fait toujours plaisir de lire sur des endroits que l'on connaît bien. La description faite de la vie de cette sous-préfecture est très juste.
Ensuite, l'histoire est sympa. C'est celle de Martin de la Brochette, élevé dans la bourgeoisie parisienne, qui a le rêve d'exercer un métier que sa famille a du mal à accepter. Ce n'est pas assez bien pour les standards fixés par sa mère. Pourtant, il est heureux Martin, il a rencontré une jeune fille qui veut se consacrer au même métier. Ils se marient, ont un enfant, s'installent à Parthenay et la vie suit son cours.
Enfin, parce que c'est drôle, quelque fois grinçant, quelquefois cliché mais drôle. Il y a des petites perles bien ciselées comme celle-ci tout au long du roman: "Francis, toujours bronzé comme un bidet de chez Jacob Delafon, aurait rêvé d'être dentiste. J'ai toujours trouvé suspect que l'on puisse rêver d'exercer une profession qui terrorise toutes les générations d'enfants. Peut-être un désir de vengeance ? J'en conclus que les dentistes sont des sadiques ou des pervers... C'est peut-être pour cela que Francis est devenu haut-fonctionnaire à Bercy."
Une bonne lecture !
Photographe de renommée internationale, Thierry des Ouches s'essaie au roman et dans la description d'un milieu qu'il semble bien connaître et peut être empreint de souvenirs personnels. Ca démarre comme un règlement de compte sur ces familles dont les codes vestimentaires et la vie en société n'est qu'un vernis caricatural, cachant certaines vilaines choses. Ce n'est pas nouveau mais c'est agréable à lire. Quand le roman ensuite aborde la vie idyllique du couple dans sa boucherie/charcuterie à Parthenay, le ton est plus convenu. Si l'auteur dézingue les traditions bourgeoises, il défend par contre les traditions culinaires et régionales de notre pays en route vers une uniformisation gustative. De l'incisif on passe aux rondeurs appétissantes mais un peu compassées de la bonne bouffe, comme si une convention éliminée en apportait une nouvelle. Puis le roman se termine en famille, qui, après les épreuves diverses que la nouvelle génération lui a fait subir, colmate comme elle peut la vraie vie qui essaie de s'infiltrer en son sein.
C'est agréable à lire mais pas complètement réussi. Les différentes ruptures de ton, voire de style, entre chaque partie donnent un ensemble un peu brinquebalant.
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