"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'idée d'imaginer Marcel Proust pratiquant avec adresse et ferveur un art martial ne s'impose pas d'emblée à l'esprit. Claquemuré dans une pièce cloisonnée de plaques de liège, engoncé dans sa robe de chambre et prisonnier de son asthme qui va lui faire garder sa chambre pendant des années, l'écrivain incarne plus l'idéal romantique de l'artiste qui sacrifie tout à son uvre, que l'athlète soucieux de sa forme physique et de ses performances. Pourtant, c'est en lisant ce petit roman plein d'humour et en découvrant l'histoire de Paul et d'Elodie qu'on va comprendre que ce qui semble impossible et inimaginable ne l'est pas vraiment, et qu'il existe des domaines où les arts les plus opposés peuvent, par une curieuse alchimie, se rencontrer et donner naissance à quelque chose de précieux et de rare. C'est donc avec plaisir et étonnement qu'on découvrira cette histoire d'amour improbable entre une passionnée de littérature, inconditionnelle de Marcel Proust, et un jeune pratiquant d'arts martiaux ne s'intéressant qu'à Bruce Lee et aux films de Kung-Fu...
Deux êtres si différents peuvent-ils s'aimer, construire leur vie ensemble, ou bien la vie se résume-t-elle à ce fameux adage : "qui se ressemble s'assemble" ? Sur ces questionnements, Marc Lefrançois construit son court roman. Ce qui est bien c'est qu'il évite la posture facile de l'écrivain pour qui, bien sûr Marcel est plus fort que Bruce. Peut-être parce que d'après sa courte biographie, sur le rabat de première de couverture, il est écrit que M. Lefrançois a été prof de lettres et qu'il est un spécialiste d'un art martial japonais, le Taido ? En fait, Marcel tout autant que Bruce, ou Élodie tout autant que Paul se font gentiment railler. Car ce roman est drôle, écrit sur un ton léger même s'il aborde finalement des questions essentielles sur la vie en couple, la vie en société, l'écoute de l'autre, la tolérance, et caetera, et caetera
La vie de couple n'est point aisée tous les jours (croyez-moi, je suis marié depuis pfff..., quelques années) et si les centres d'intérêts sont opposés, elle doit être un sport quotidien : "A ces moments, Élodie et Paul devait avoir la même pensée : "Il y a des couples qui durent toute leur vie. Comment faisaient-ils ? Peut-être mouraient-ils plus tôt que les autres ?" (p.38) Réflexion pas totalement dénuée de fond puisque jadis, nos aïeux se mariaient et ça durait jusqu'au bout, mais leur espérance de vie était moindre que la nôtre qui continue d'augmenter de trois mois par an : donc quand on prend une année on ne se rapproche de la fin que de 9 mois (dixit je ne sais plus quel expert sur le plateau de F. Tadéi, un soir) !
Personnellement -puisque c'est mon blog je peux parler de moi- je ne suis fan ni de l'un ni de l'autre ; Marcel, je l'ai lu un peu, ai calé beaucoup, ai aimé ce fabuleux passage de la madeleine mais ne suis pas vraiment allé au-delà malgré plusieurs tentatives, mais peut-être sur mes vieux jours... Bruce, j'ai vu des films une fois peut être deux (il faut bien avouer que l'effort est moindre que pour lire une seule fois un tome de La recherche du temps perdu), n'ai pas lu de livre de lui : "Il est vrai que Bruce Lee avait moins écrit que Marcel Proust. Néanmoins, il y avait quand même son livre sur le Jeet kune Dao, l'art martial qu'il avait inventé et son monumental Pensées percutantes ou la sagesse du combattant philosophe." (p.29)
Un roman qui traînait chez moi depuis un moment et dont le titre me faisait de l'oeil. J'ai fait du rangement ai réduit considérablement ce que beaucoup appellent une PAL (Pile A Lire, j'ai mis du temps à comprendre ce que cet acronyme signifiait, la blogosphère en est pleine et souvent je n'y entrave rien, celui-ci au moins je l'ai retenu. Et encore je ne vous parle pas des flux RSS, des CSS que je vois fleurir un peu partout et dont je ne sais rien : je sais juste publier un article, le mettre en page et y coller une photo, le reste, je patauge.)
Pouf, pouf, je m'égare, revenons à Marcel et Bruce réunis dans un roman au ton léger qui ne l'est pas tant que cela même s'il ne se prend pas au sérieux. Suis-je bien clair ?
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