Les trésors de la rentrée littéraire dénichés par les lecteurs
Quatre post-adolescentes issues d'un milieu très aisé. C'est enfin la liberté et l'insouciance pour Juliette, Chloé, Manon et Thaïs : les premières vacances entre amies, à l'autre bout du monde - l'Afrique du Sud. Mais celles-ci vont être de courte durée : l'une d'entre elles est enlevée au bout de quelques jours et sauvagement assassinée. Alors que l'enquête commence au Cap, les proches de la victime, évoluant dans le milieu feutré et trompeur de l'édition parisienne, tentent douloureusement de faire leur deuil. Les soupçons se multiplient quant à l'identité du tueur : un membre d'un gang ? Un individu croisé en boîte ? Un vieil ami de la famille ? Véritable déflagration familiale, la mort de la jeune fille encourage les protagonistes à se dévoiler peu à peu, et souvent pour le pire.
Les trésors de la rentrée littéraire dénichés par les lecteurs
De Jérémy Fel, j’ai lu le premier roman parce que Annecy était dans le décor, j’ai lu le deuxième parce qu’il venait le présenter dans une librairie, le troisième je l’ai acheté dès sa sortie mais ne l’ai pas encore lu et le dernier "Malgré toute ma rage", dédicacé au salon du livre de Besançon en septembre dernier, je viens de le finir.
J’avais beaucoup aimé les deux premiers, celui-ci m’a complètement retournée et le grand nombre de pages ne m’a pas empêché de l’avaler rapidement. Malgré la noirceur, oui on peut le dire, "Noir, c’est noir", j’ai été entraînée à la vitesse grand V dans le sillage de ses personnages et des horreurs commises. Le premier chapitre est sans doute le plus insoutenable qui décrit la mort, dans d’atroces souffrances, d’une jeune fille – inconnue – sous les yeux de quelqu’un, inconnu aussi, avant de revenir à plus de calme. Nous retrouvons, en effet, dès le chapitre suivant, quatre jeunes filles venues passer leurs vacances en Afrique du Sud, au Cap, plus précisément, et dans un quartier chic.
Quel talent possède l’auteur pour ainsi nous balader, dans un "up and down" constant, ménageant des moments tranquilles pour nous permettre de reprendre notre souffle. Mais le diable ne se cache pas juste dans les détails. Il est présent partout, dans ces interstices que l’auteur place entre les mots du début à la fin. Intelligent aussi, je trouve, de lier la violence endémique qui sévit en Afrique du Sud à celle tout aussi destructrice d’une famille abominable jusqu’à la nausée, sans oublier, au passage, d’écorcher le monde littéraire parisien.
Le roman est fort bien écrit, la langue utilisée est sans filtre, dure et noire qui nous oblige à regarder et vivre l’horreur « Je n’oublierai jamais le bruit de la lame transperçant la chair, éraflant parfois l’os. » et nous non plus. Il est aussi fort bien construit. L’auteur fait parler chacun des protagonistes à tour de rôle – le récit prend ainsi toute sa force. Le « JE » est de rigueur qui nous plonge au plus profond de chaque personnalité. Ainsi, au fur et à mesure se dessinent les heurs et malheurs des uns et des autres, les rancœurs, les rivalités, les amours cachées. Des pistes s’ouvrent les unes après les autres, puis sont abandonnées jusqu’à la fin magistralement démoniaque.
Au regard de ce dernier opus, je déclare Jérémy Fel Grand Maître du thriller. Chapeau bas !
https://memo-emoi.fr
Ouvrir un roman de Jérémy Fel, c’est avoir l’assurance de rencontrer des personnages que l’on n’oubliera pas.
Dans ce roman, c’est le personnage de Thaïs qui m’a le plus marqué : mystérieuse car aucune de ses copines ne peut prévoir ses réactions, toujours sur son smartphone, sa volonté farouche et ses regrets, l’inceste dont elle est victime.
J’ai aimé que plusieurs personnages parlent à leur tour, certains apportant un peu d’air dans la trame noire et rude du récit.
J’ai été hallucinée par la mère de Thaïs, son emprise sur son jumeau.
Le personnage du grand-père m’a moins parlé, mais j’ai découvert à travers lui le versant obscure du monde de l’édition dans lequel il faut savoir poser ses pions pour obtenir des prix.
Je n’ai pas aimé la longue errance de Thaïs de retour d’Afrique du Sud, même si je comprend son utilité narrative.
Certaines scènes décrites dans le roman sont dures, mais le talent de l’auteur me les a rendu lisibles.
J’ai souri chaque fois qu’une référence était faite aux films d’horreur : les films que regardent les différents personnages tout au long du roman ; la naïveté de Manon répétée à l’envie ; les maisons qui sont des manoirs ; et même une scène du roman qui correspond à une scène de film d’horreur décrite plus loin (celle dans laquelle Manon se retrouve enfermée dans la lingerie et tente de passer par la fenêtre).
Seule différence de ce roman avec les films d’horreur : l’explication des actes de la coupable.
Seule la bande son m’a laissé de marbre et m’a fait penser que j’étais un peu has-been car je ne connais aucun des morceaux écoutés par les personnages.
Un roman qui dit bien jusqu’où la rage peut conduire, la colère étant déjà mauvaise conseillère.
L’image que je retiendrai :
Celle des 4 jeunes filles cachées dans un champ quelque part autour du Cap, venant de se faire voler leur voiture : une scène digne d’un film d’horreur.
https://alexmotamots.fr/malgre-toute-ma-rage-jeremy-fel/
Avant de vous lancer dans un roman de Jérémy Fel, il faut être un tant soit peu préparé psychologiquement. Toute personne ayant déjà croisé sa plume sait que l’on ne sort pas indemne de ces lectures. A la fermeture de « Malgré toute ma rage », je confirme cette mise en garde !
Le voyage insouciant d’une bande de filles se transforme en cauchemar lorsque l’une d’entre elles se fait violemment assassinée. Dès lors, plusieurs pistes sont étudiées et des questions se posent sur les raisons d’un tel drame. Chacun essaye de comprendre ce qui y a pu déclencher une telle sauvagerie.
Le récit alterne entre les protagonistes de l’histoire. A la première personne, ils nous racontent à tour de rôle leur version. Le déroulement de évènements se dévoile sous nos yeux avec ces différents points de vue. Au fil du livre, toutes les pièces se rassemblent et le puzzle prend forme.
Jérémy Fel ne fait pas dans la dentelle ! Il ne laisse que peu de place à la sensiblerie. Comme toujours, il s’intéresse plutôt au côté sombre de l’être humain. Il nous démontre qu’en suivant ses plus bas instincts, celui-ci est capable de toutes les folies. La jalousie, la perversité, la vengeance, conduisent les gens à commettre l’impensable. Les personnages de cette histoire en font une nouvelle fois l’expérience et nous entraînent avec eux dans leurs obsessions.
Maintenant, vous êtes prévenus. Si vous craignez les lectures noires, violentes, vicieuses, je vous en supplie, passez votre chemin ! Si par contre, comme moi, vous aimez être bousculé en tournant les pages, je suis persuadé que vous allez prendre un plaisir malsain avec cette aventure. Les histoires de Jérémy Fel sont diaboliques, émotionnellement étourdissantes et elles ne laissent personne indifférent. Retenez votre souffle et plongez dans l’obscurité de l’Homme !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2023/12/06/897-jeremy-fel-malgre-toute-ma-rage/
Il y a huit ans, en terminant la lecture à l’aveugle du premier opus de l’auteur, j’écrivais ceci : : ″Le résultat est assez bluffant. Voilà un auteur qui semble avoir des atouts qui ne demandent qu'à être confirmés. ″
Faute de temps, je n’ai pas eu l’occasion de vraiment de le suivre. C’est donc avec son 4ème que je me remets sur son chemin. Jérémy Fel n’a pas mis de couleurs à ses histoires ; c’est toujours aussi noir, angoissant, et ici particulièrement vicieux.
Elles sont 4, à la fois amies, liées par des liens familiaux pour certaines. Pas encore tout à fait majeures, elles partent pourtant seules, avec néanmoins l’accord des parents, en Afrique du Sud. Il fallait oser, connaissant l’insécurité de bon nombre de quartiers de la ville du Cap. Soit ! Elles ont loué dans les beaux quartiers une maison avec accès direct à l’océan, avec un ami de la mère de l’une d’elle plus ou moins chargé de garder un œil sur elles.
Elles sont 4, insouciantes et bien décidées à profité de la vie et de leur liberté.
Oui mais tout cela ne va pas durer. L’une d’elle disparait, et son corps ne tarde pas à être découvert dans un très piteux état.
L’enquête commence….
Je n’en dirai pas plus, si ce n’est que le lecteur n’est pas au bout de ses découvertes, qu’il va devoir s’accrocher, s’armer de courage, et surtout mettre de côté ses pudeurs de gazelle !
Le roman commence par 4 pages particulièrement sordides qui donneront le ton de l’opus en généal.
Puis, Jérémy Fel va donner à son ouvrage une structure de roman polyphonique avec les points de vue des sept personnages principaux qui vont se succéder. Il croque ses personnages avec une précision redoutable. Son propos est souvent sordide, en prenant le parti de n’oublier aucun détail. Mais pourquoi tant de violence, me direz-vous ? Il faut dire que le lecteur ne tarde pas à percevoir le malaise régnant autour de ces personnages, à la fois liés par des liens familiaux et professionnels. Certains évoluent dans le milieu de l’édition ; Jérémy Fel s’en donne à cœur joie. Fiction, ou réalité ? Sans doute que la vérité se situe entre les deux…La mort d’une des jeunes filles déballe au grand jour les dysfonctionnalités familiales, et la perversité que chacun essaie tant bien que mal à masquer.
On sort de même cette lecture un peu chaos, éprouvée par tant de monstruosité , mais admirative devant l’habilité de l’auteur à me mener en bateau .
"À force de réprimer la violence qui nous constitue en grande partie, elle suinte de partout et sous diverses formes. L'histoire démontre sans cesse que dès que l'homme a la possibilité de répandre le mal à l'abri des lois, jamais il n'y renonce, toujours s'épanche."
Ça démarre sur les chapeaux de roues, un narrateur dont on ne connaît pas l'identité assassine une jeune fille sous nos yeux. L'emploi du "je" ne nous permets aucune distance avec ces pages noires et violentes. Je ne connaissais pas l'écriture de Jeremy Fel, je n'étais pas prête, mais j'ai été accrochée dès les premières lignes aussi choquantes soient elles. Les âmes sensibles peuvent rebrousser chemin, l'horreur ira crescendo.
Changement de ton brutal, dès le deuxième chapitre, Chloé prend la parole, on bascule dans le teen movie, nous sommes en Afrique du Sud avec ses 3 copines, une seule est majeure, pour des vacances loin des parents. A travers ses yeux, je m'ennuie un peu, je me demande ce que je fais là dans ses pages légères version spring break qui dénotent avec l'intensité dramatique des premières.
Mais ce mélange des genres ainsi que les points de vue multiples à la première personne, 7 chapitres pour 7 personnages, permettent la mise en place des pièces du puzzle de cette mise à mort initiale et la dissection du mécanisme qui mène à la violence.
Se dessine peu à peu une famille bourgeoise dysfonctionnelle et monstrueuse en marge des petits arrangements du monde de l'édition. Inceste, consanguinité, perversion, meurtre, ce roman est une tragédie grecque transposée en 2023, les Atrides chez Gregg Araki. Le mal se répand en famille, on plonge dans la noirceur des âmes avec un plaisir coupable, toujours plus loin dans l'abjection.
Ne vous attendez pas à un Happy Ending, je vous le dis tout de suite, il n'y en aura pas. Le final ne fera pas plus dans la gaudriole que l'introduction !
"The world is a vampire" Smashing Pumpkins
Excellent thriller (il est d’ailleurs encensé partout). J’ai été un peu déçue, je l’avoue, car je n’ai pas retrouvé la force d’« Héléna » ni l’enchantement de « Nous sommes les chasseurs ». Même l’écriture m’a semblé moins travaillée. Mais j’en attendais peut-être trop. En tout cas ne vous en privez surtout pas. Et j’adore la dernière phrase (ce qui n’est pas une raison pour vous précipiter à la fin du livre).
Quatre lycéennes parisiennes : Juliette (seule majeure), Chloé, Marion et sa cousine Thaïs, sont parties – seules – en Afrique du Sud (Au Cap) en dépit du danger évident pour d’aussi jeunes adolescentes dépourvues de chaperon … Avec la bénédiction (plus que mitigé !) de leurs parents respectifs … Avec la promesse de ne pas s’éloigner de leur résidence de luxe. Et la rassurante présence (régulière et protectrice) d’Albert, l’ami d’une des quatre mères. Pourtant, l’innommable va se produire, avec la disparition de l’une d’entre elles …
Wayde Masekela, un sud africain (noir) sera chargé de l’enquête, et ce pour son plus grand malheur …
La suite du roman est une (très) longue recherche du coupable et de la vérité. Un récit choral captivant autant qu’éprouvant. Une lente introspection familiale, qui mènera pas à pas le lecteur vers l’immonde épilogue.
C’est grandiose, efficacement construit, magistralement écrit ! Une histoire glaçante, aussi addictive que démoniaque !
Jérémy Fel est le digne « descendant » de Stephen King et de Brett Easton Ellis ! Aussi talentueux que machiavélique, dans les moindres détails de sa (monstrueuse) intrigue ! Je suis littéralement bluffée (et épouvantée !) par le génie grandissant de cet écrivain, en passe – c’est certain – de devenir un auteur majeur de la littérature (noire) française !
Découvert avec « Helena » (2018), Jérémy Fel est l'un des nombreux auteurs que la question du mal taraude. Il le prouve une nouvelle fois avec son dernier thriller dont la scène d'ouverture donne le ton.
Un narrateur anonyme décrit par le menu les tortures qu'il inflige à sa victime de sexe féminin.
Sept voix vont ensuite s'élever pour mener à la révélation de l'identité du bourreau et des raisons de son meurtre.
Tout commence en Afrique du Sud. Quatre jeunes filles (Juliette, Chloé, Manon et Thaïs) encore mineures ont prévu d'y séjourner.
Insouciantes, elles savourent leur liberté loin de leurs parents.
Des événements vont ternir le début de leurs vacances et répandre un vent de paranoïa qui atteint son apogée avec la disparition de Manon et la découverte de son cadavre supplicié.
Alors que la fureur, en partie liée à la pauvreté des populations noires, se déchaîne au pays de Mandela, à Paris la violence est plus feutrée.
Elle concerne une famille d'éditeur germanopratin dont l'héritier est le père de Manon. En soulevant les couches de secrets qui se sont accumulées, Jérémy Fel nous immerge au cœur d'un clan dysfonctionnel et particulièrement tordu qui fonctionne sur le mensonge et la perversion.
C'est glaçant.
Dommage que l'auteur se soit englué dans des détails superflus.
La littérature étant pour moi, entre autres, l'art de l'ellipse, le trop-plein de descriptions nuit au rythme du récit.
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-malgre-toute-ma-rage-jeremy-fel-rivages/
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