Roman très dense, le deuxième de Jérémy Fel, est un thriller qui tient en haleine
Dans ce Carnet de l'édition #12 nos équipes ont suivi Hélène Fischbach, Directrice du Festival international Quais du polar de Lyon Directrice de festival, c'est un métier à plein temps pour une manifestation qui dure quelques jours à peine, Il...
Roman très dense, le deuxième de Jérémy Fel, est un thriller qui tient en haleine
Directrice de festival, un métier à plein temps : Hélène Fischbach, Directrice du Festival international Quais du polar de Lyon
Jérémy Fel revient avec un thriller psychologique redoutable qui oscille entre fiction et réalité dans ce livre sombre atypique, au fil des pages nous plongeons à l’origine du mal à travers les peurs et les pulsions cachées d’esprits tortueux. Âmes sensibles s’abstenir.
De Jérémy Fel, j’ai lu le premier roman parce que Annecy était dans le décor, j’ai lu le deuxième parce qu’il venait le présenter dans une librairie, le troisième je l’ai acheté dès sa sortie mais ne l’ai pas encore lu et le dernier "Malgré toute ma rage", dédicacé au salon du livre de Besançon en septembre dernier, je viens de le finir.
J’avais beaucoup aimé les deux premiers, celui-ci m’a complètement retournée et le grand nombre de pages ne m’a pas empêché de l’avaler rapidement. Malgré la noirceur, oui on peut le dire, "Noir, c’est noir", j’ai été entraînée à la vitesse grand V dans le sillage de ses personnages et des horreurs commises. Le premier chapitre est sans doute le plus insoutenable qui décrit la mort, dans d’atroces souffrances, d’une jeune fille – inconnue – sous les yeux de quelqu’un, inconnu aussi, avant de revenir à plus de calme. Nous retrouvons, en effet, dès le chapitre suivant, quatre jeunes filles venues passer leurs vacances en Afrique du Sud, au Cap, plus précisément, et dans un quartier chic.
Quel talent possède l’auteur pour ainsi nous balader, dans un "up and down" constant, ménageant des moments tranquilles pour nous permettre de reprendre notre souffle. Mais le diable ne se cache pas juste dans les détails. Il est présent partout, dans ces interstices que l’auteur place entre les mots du début à la fin. Intelligent aussi, je trouve, de lier la violence endémique qui sévit en Afrique du Sud à celle tout aussi destructrice d’une famille abominable jusqu’à la nausée, sans oublier, au passage, d’écorcher le monde littéraire parisien.
Le roman est fort bien écrit, la langue utilisée est sans filtre, dure et noire qui nous oblige à regarder et vivre l’horreur « Je n’oublierai jamais le bruit de la lame transperçant la chair, éraflant parfois l’os. » et nous non plus. Il est aussi fort bien construit. L’auteur fait parler chacun des protagonistes à tour de rôle – le récit prend ainsi toute sa force. Le « JE » est de rigueur qui nous plonge au plus profond de chaque personnalité. Ainsi, au fur et à mesure se dessinent les heurs et malheurs des uns et des autres, les rancœurs, les rivalités, les amours cachées. Des pistes s’ouvrent les unes après les autres, puis sont abandonnées jusqu’à la fin magistralement démoniaque.
Au regard de ce dernier opus, je déclare Jérémy Fel Grand Maître du thriller. Chapeau bas !
https://memo-emoi.fr
Ouvrir un roman de Jérémy Fel, c’est avoir l’assurance de rencontrer des personnages que l’on n’oubliera pas.
Dans ce roman, c’est le personnage de Thaïs qui m’a le plus marqué : mystérieuse car aucune de ses copines ne peut prévoir ses réactions, toujours sur son smartphone, sa volonté farouche et ses regrets, l’inceste dont elle est victime.
J’ai aimé que plusieurs personnages parlent à leur tour, certains apportant un peu d’air dans la trame noire et rude du récit.
J’ai été hallucinée par la mère de Thaïs, son emprise sur son jumeau.
Le personnage du grand-père m’a moins parlé, mais j’ai découvert à travers lui le versant obscure du monde de l’édition dans lequel il faut savoir poser ses pions pour obtenir des prix.
Je n’ai pas aimé la longue errance de Thaïs de retour d’Afrique du Sud, même si je comprend son utilité narrative.
Certaines scènes décrites dans le roman sont dures, mais le talent de l’auteur me les a rendu lisibles.
J’ai souri chaque fois qu’une référence était faite aux films d’horreur : les films que regardent les différents personnages tout au long du roman ; la naïveté de Manon répétée à l’envie ; les maisons qui sont des manoirs ; et même une scène du roman qui correspond à une scène de film d’horreur décrite plus loin (celle dans laquelle Manon se retrouve enfermée dans la lingerie et tente de passer par la fenêtre).
Seule différence de ce roman avec les films d’horreur : l’explication des actes de la coupable.
Seule la bande son m’a laissé de marbre et m’a fait penser que j’étais un peu has-been car je ne connais aucun des morceaux écoutés par les personnages.
Un roman qui dit bien jusqu’où la rage peut conduire, la colère étant déjà mauvaise conseillère.
L’image que je retiendrai :
Celle des 4 jeunes filles cachées dans un champ quelque part autour du Cap, venant de se faire voler leur voiture : une scène digne d’un film d’horreur.
https://alexmotamots.fr/malgre-toute-ma-rage-jeremy-fel/
Avant de vous lancer dans un roman de Jérémy Fel, il faut être un tant soit peu préparé psychologiquement. Toute personne ayant déjà croisé sa plume sait que l’on ne sort pas indemne de ces lectures. A la fermeture de « Malgré toute ma rage », je confirme cette mise en garde !
Le voyage insouciant d’une bande de filles se transforme en cauchemar lorsque l’une d’entre elles se fait violemment assassinée. Dès lors, plusieurs pistes sont étudiées et des questions se posent sur les raisons d’un tel drame. Chacun essaye de comprendre ce qui y a pu déclencher une telle sauvagerie.
Le récit alterne entre les protagonistes de l’histoire. A la première personne, ils nous racontent à tour de rôle leur version. Le déroulement de évènements se dévoile sous nos yeux avec ces différents points de vue. Au fil du livre, toutes les pièces se rassemblent et le puzzle prend forme.
Jérémy Fel ne fait pas dans la dentelle ! Il ne laisse que peu de place à la sensiblerie. Comme toujours, il s’intéresse plutôt au côté sombre de l’être humain. Il nous démontre qu’en suivant ses plus bas instincts, celui-ci est capable de toutes les folies. La jalousie, la perversité, la vengeance, conduisent les gens à commettre l’impensable. Les personnages de cette histoire en font une nouvelle fois l’expérience et nous entraînent avec eux dans leurs obsessions.
Maintenant, vous êtes prévenus. Si vous craignez les lectures noires, violentes, vicieuses, je vous en supplie, passez votre chemin ! Si par contre, comme moi, vous aimez être bousculé en tournant les pages, je suis persuadé que vous allez prendre un plaisir malsain avec cette aventure. Les histoires de Jérémy Fel sont diaboliques, émotionnellement étourdissantes et elles ne laissent personne indifférent. Retenez votre souffle et plongez dans l’obscurité de l’Homme !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2023/12/06/897-jeremy-fel-malgre-toute-ma-rage/
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !