Roman très dense, le deuxième de Jérémy Fel, est un thriller qui tient en haleine
Dans ce Carnet de l'édition #12 nos équipes ont suivi Hélène Fischbach, Directrice du Festival international Quais du polar de Lyon Directrice de festival, c'est un métier à plein temps pour une manifestation qui dure quelques jours à peine, Il...
Roman très dense, le deuxième de Jérémy Fel, est un thriller qui tient en haleine
Directrice de festival, un métier à plein temps : Hélène Fischbach, Directrice du Festival international Quais du polar de Lyon
Avis de la page 100. Exploration de la rentrée littéraire.
Pas de doute à la page 100, nous sommes dans un bon thriller ! Le noeud de l’intrigue est campé dans cette petite ville du kansas en Amérique dans une période contemporaine qui semble figée dans sa vie quotidienne. Le fil est tendu à travers la découverte des personnages : en premier Tommy qui égorge des chats et des chiens dans un vieil abattoir désaffecté puis l'arrivée de la jeune Harley qui suite à sa panne de voiture se retrouve hébergée dans la grande maison de campagne de Norma, mère de Tommy...La tension est la, il va se passer quelque chose mais quoi ?
Il était une fois Hayley, adolescente de dix-sept ans, fille à papa superficielle et un peu paumée depuis la mort de sa mère, s’apprêtant à participer à un concours de golf tout en essayant d’oublier l’infidélité de son petit ami.
Il était une fois Norma, mère “cabossée” de Graham (dix-neuf ans), Tommy (dix-sept ans) et Cindy (huit ans) dont les terribles secrets brisèrent le cadet.
Il était une fois une improbable rencontre qui aurait pu être idyllique mais qui se transforma en cauchemar éveillé.
Un formidable écrivain du nom de Jérémy Fel est né, à n’en pas douter ! Il nous offre avec “Helena” un second et magnifique roman dont il est impossible de se détacher (et dans lequel il a glissé - ça et là - des petits clins d’oeil en souvenir de son premier roman : “Les loups à leur porte”).
Tout y est : l’écriture d’un vrai professionnel de la littérature, l’intrigue qui nous tient sous une tension maximale, l’étude psychologique des personnages d’une grande maturité ! Bravo et merci Jérémy Fel, vivement le prochain !
Les États-Unis, la France, l’Angleterre … Jérémy Fel déploie son roman - chapitre par chapitre - comme autant de mini nouvelles bien noires, nous contant l’histoire de divers personnages. Un peu comme l’a fait Pierre Raufast avec sa “fractale des raviolis” … Il faut tourner les pages une à une pour découvrir la relation entre les uns et les autres …
Jérémy Fel met en évidence la noirceur des sentiments humains, tout en posant une question majeure : peut-on échapper à son destin quand la vie a déjà si mal débuté ?
Attention ! La trame est plutôt glauque, parsemée ça et là de petites touches d’espoir … ou pas …
Un premier roman qui laisse à penser que son talentueux auteur nous surprendra à nouveau !
Avis à la page 100 : le cadre et l'intrigue se mettent en place, dans ce roman construit comme un thriller. On sent qu'il va se passer des choses, à travers divers événements, certains neutres en apparence, d'autres plus violents. Les personnages principaux prennent corps et comment à interagir. Un peu long à démarrer mais on comprend que le roman va prendre son temps et peut être jouer avec nos nerfs ? On est à la page 100 et il y en a encore plus de 600...
Avis final :
Ce roman très dense, le deuxième de Jérémy Fel, est un thriller qui tient en haleine et qui fait partie de ces romans qu’on dit « efficaces ». Construit sur une trame psychologique et une intrigue à suspens, il nous fait entrer dans une spirale où les personnages, pris dans un engrenage inextricable, vont se révéler progressivement à la fois victimes et bourreaux.
Dès le départ le décor est planté : Tommy, un garçon solitaire et fantasque, vient de tirer sur un chien errant et s’acharne sur lui en l’éventrant avec jouissance, en cachette des siens, dans un bâtiment désaffecté.
On retrouvera le personnage quelques chapitres plus loin, après avoir suivi Hayley, jeune étudiante et championne de golf, qui tombe en panne de voiture en plein Kansas au milieu des maïs. Elle est très gentiment accueillie dans la maison isolée de Norma, mère de Cindy, Graham et…Tommy.
Assez vite on sent qu’il va se passer des choses, même si les premiers événements, apparemment calmes et anodins, dans un climat de bienveillance et de solidarité, donnent l’apparence de la normalité. Les personnages, alternativement, vont pourtant vivre des épreuves et accomplir des actes à leur insu qui vont les emporter dans un piège infernal dont ils auront tous du mal à sortir indemnes. Le lecteur découvrira la suite… y compris le pourquoi du titre « Helena », qui ne se révèle que tard.
Ce roman, dont la construction narrative et la progression fonctionnent bien, ne m’a pas pour autant convaincue. Je n’ai à aucun moment pu m’identifier à un personnage ou être en empathie avec lui. Une escalade de violence, du mal-être sur fond de drogue, d‘alcool et de sexe, sont les ingrédients récurrents qui émaillent ce roman avec beaucoup de complaisance. L’histoire se situe aux Etats-Unis, de nos jours, dans un contexte où certes la violence, les armes, l’errance sociale, sont montrées avec un certain réalisme. Mais c’est plutôt les vraies motivations des personnages que l’on ne saisit pas bien et qui m’ont parues totalement exagérées, voire invraisemblables. Ce roman nous présente une galerie d’hommes et de femmes tous plus « fêlés » les uns que les autres, embourbés dans des mensonges, des sentiments ambivalents, des histoires personnelles lourdes (la folie, l’absence de la mère ou du père, des morts, des viols, des non-dits familiaux…). La culpabilité maternelle en est le moteur principal et le sujet central. C’était un parti pris intéressant. Mais autant les personnages des enfants de Norma sont à peu près crédibles - y compris Tommy, le plus abimé dans sa folie ravageuse - autant les deux principaux personnages de femmes, Harley et Norma, pour moi ne sonnent pas juste. Les situations rocambolesques m’ont paru inventées uniquement pour les besoins de l’intrigue et pour faire enfler le suspens, alors que ce roman prétend manifestement avoir une portée psychologique et philosophique, avec des digressions que j’ai trouvées hasardeuses et inutiles sur la nature, l’environnement, le poids de la mémoire ou la présence des fantômes.
Dans ce genre de livre, même si non reste un peu distant, on se laisse prendre malgré tout par une histoire bien menée et on a envie d’en connaître la fin. En ce sens, il marche plutôt bien. Mais les situations forcées m’ont laissé l’impression désagréable d’avoir eu à faire à un objet au final artificiel et peu crédible.
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