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La vie n'est pas un roman, ni sous les Tropiques. Le goût de l'aventure me conduit dans les bains turcs de Mexico, sous les fougères arborescentes des ruines mayas... Mesurées à l'aune de ces désirs, mes visions deviennent des découvertes. En face de chez moi, les enfants sniffent de la térébenthine, vautrés devant la maison de William Burroughs, là où il a tué sa femme. Ils rêvent d'avoir un chef, une histoire légendaire que je pourrais leur écrire, pourquoi pas.
Un peu plus tard, je demande à un sourd et aveugle ce qu'est la tristesse avant le mot tristesse. La senora Guadalupe avait besoin d'un miracle, et au lieu de le filmer comme elle me le demande, je le mets en pièces. Mais c'est très beau, très intéressant, les pièces d'un mensonge. Le film que j'en tire, Anatomie d'un miracle, c'est la preuve qu'il me manquait à verser au procès que j'ai depuis longtemps intenté à la fiction, à l'imagination. Quant à ma famille, je l'avais presque oubliée, il faut la démonter elle aussi, avant qu'elle me broie.
Au bout du compte, je voudrais me montrer assez cruel pour qu'on ne me pardonne rien, et surtout pas au nom de l'écriture.
On ne peut pas saisir la morale de cette entreprise si on lui assigne un quelconque projet. Il s'agit d'un réflexe très simple, tropique, qui s'appelle la vie.
Christophe Donner a quarante deux ans. Il vit à Mexico. Il est l'auteur entre autres, chez Grasset, de l'Esprit de vengeance (1992), Les Maisons (1993), Mon oncle (1995), Retour à Eden (1996), Forme d'amour n°3 ou 4 (1997).
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