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Que sa volonté soit faite.
Lucie est amoureuse. Éperdument. Mais pour imposer celui qu'elle a choisi, elle va devoir se battre. Ne pas céder face aux larmes de sa mère, à l'incompréhension de sa grand-mère, et à la colère de Juliette, sa meilleure amie. Malgré les humiliations quotidiennes, les renoncements, l'isolement et l'ascèse. Elle résiste et rêve d'absolu. Un jour pourtant, le sacrifice qu'elle a durement payé est violemment ébranlé par la découverte d'un secret. S'est-elle fourvoyée ou est-elle victime d'une manipulation?
Avec une sensibilité et une justesse infinie, L. ou la vocation nous entraîne dans les coulisses d'un monde fermé, soumis aux règles impénétrables d'une congrégation vouée au divin. Subtilement le roman dévoile ce processus d'abnégation jusqu'à ce que le doute s'immisce. Une histoire en étroite résonance avec nos problématiques sociétales, et qui permet peut-être de saisir avec plus d'acuité la violence que le sacrifice impose et surtout sa puissance à tout exiger de vous.
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Plus que quelques jours avant les premières chroniques de nos #explolecteurs, venez découvrir les avis de la page 100 !
Lucie ou la vocation de Maëlle Guillaud
Une ombre blanche se confond avec une forêt sombre sur une pelouse enneigée barrée par le tronc d’un arbre couché. Telle est la photographie de ce premier livre de Maëlle Guillaud qui est arrivée il y a quelques jours sur le rayonnage de la bibliothèque de mon village. A la quatrième page de couverture, le visage de son auteure dont c’est le premier roman que je vous invite à découvrir. Lucie est amoureuse. Eperdument. Cette entrée en matière est écrite à l’encre rouge. Rien dans les lignes suivantes ne nous permet de déterminer de qui est amoureuse éperdument Lucie et notamment de celui qu’elle a choisi. Seule la fin de cette présentation nous oriente posant la question de la foi. Avant le premier chapitre de ce livre plus de doute : « Il ne faut pas vous en faire, au Carmel, ce sont les trente premières années qui sont les plus difficiles. Alain Cavalier, Thérèse. » Pour Lucie son amour inconditionnel c’est donc Dieu qui la veut comme une épouse soumise de corps et d’esprit. Après des études brillantes, c’est alors qu’étudiante en Khâgnes que Lucie découvre cet amour et décide de consacrer sa vie à Dieu. Sa décision est irrévocable, malgré l’incompréhension de la famille, sa mère qui se rêvait grand-mère et l’amitié fusionnelle de son amie de toujours Juliette dont la vie est aux antipodes de celle de Lucie et qui ne rêve que de faire revenir à la vie d’avant Lucie. Rien n’y fera malgré toutes les manœuvres entreprises. Lucie choisira d’entrer dans les ordres. Ceux d’une congrégation religieuse ou l’on fait vœux d’obéissance, de travail, de silence et où le corps ne doit plus être qu’un support ; toute féminité doit être écartée et ou dans ce lieu retiré du monde, tout est régenté par la Mère supérieure. Il y règne une atmosphère, que je ne qualifierais pas de terreur mais de soumission totale, bien entendu pour être digne en tant que novice d’être choisie comme épouse du Christ. Maëlle Guillaud rend parfaitement compte des tensions, des jalousies, des rancœurs, des enjeux de pouvoirs, des abaissements, des punitions corporelles, des luttes contre ce corps jeune qui se rebelle d’être aussi mal traité d’abstinence. Vous serez surpris de l’attitude de ses sœurs, qui prônent à l’extérieur l’amour de Dieu et qui à l’intérieur de cette congrégation, sont les plus féroces entre-elles. Ne tombez pas malade ! Si vous avez besoin de voir le médecin, se sera que sur autorisation de Mère supérieure et accompagnée jusque dans le cabinet. Vous ne serez pas autorisée à prendre en main l’ordonnance qui vous sera remise. Seule par votre sœur chaperon à le droit et c’est d’ailleurs qui rentrée au couvent la remettra à Mère supérieure. D’ailleurs Si vous êtes malade, ne craignez rien Dieu vous délivrera de vos maux. Priez ma sœur ! Les médicaments seront celui que délivrera Mère supérieure et aucun autre. A table que vous aurez tout intérêt à le prendre avec votre repas ou rien ne doit être laisser dans votre assiette même si vous n’êtes pas en état d’ingurgiter la mixture que l’on vous sert. ! Oui, tout cela vous le lirez. Vous découvrirez comment les parloirs, sont autorisés aux membres de la famille, mais aussi comment se fait jeter la maman de Lucie venue la voir, s’inquiétant de sa santé. Dans cet univers Lucie la rebelle, va se plier aux règles, prendre l’habit est devenir Sœur Marie-Lucie. Son chemin qui ne sera pas un long fleuve tranquille je vous laisse le découvrir, mais ne croyez pas que ce livre est un pamphlet contre la religion. C’est plus une photographie de cette vie cloitrée dans ce monastère, éclairée Dieu merci par de belles histoires d’amitié. Lucie ou la vocation de Maëlle Guillaud s’ouvre aussi sur une affaire, qu’il ne faudrait pas ébruiter. La hiérarchie catholique saisie, va prendre les mesures pour que celle-ci ne sorte pas des murs. Hé oui, dans ce livre il y a aussi du suspens et comme dans un thriller tous les coups sont permis. Lucie ou la vocation est un premier roman de Maëlle Guillaud qui est très bien écrit, vif, intense et qui parviendra j’en suis sûr à vous surprendre comme je l’ai été très agréablement. Bien à vous.
Le simple titre est évocateur et annonciateur.
Maëlle Guillaud s'est lancée, pour un premier roman, dans un sujet plutôt risqué et dont on parle peu.
Simple pudeur ou tabou, elle a au moins le mérite d'en parler, que cela plaise ou non, quitte à bousculer certaines institutions.
L'originalité de ce roman est dans sa lecture en double voix. En effet, on a d'une part Lucie qui évoque son cheminement depuis qu'elle a reçu "l'appel" ; et d'autre part, le témoignage de Juliette, sa meilleure amie, qui assiste impuissante à cet abandon.
"J'ai beau répéter que je respecte son choix, que j'ai appris grâce à elle que le bonheur pouvait se trouver ailleurs que dans le couple, la maternité, la carrière, je n'en crois pas un mot. Je n'ai d'estime ni pour son choix ni pour sa religion. Dieu me l'a prise, je le hais."
Lucie va donc faire le choix de vouer à Dieu un amour exclusif, ce que son entourage va avoir du mal à accepter.
"Ma Lucie, qui t'éloignes de moi, tu vis un commencement. Tout ce que tu as vécu avant ce moment précis n'a plus aucune importance à tes yeux. Je chavire. Ce sanctuaire est un tombeau."
Ce qui me paraît intéressant ici, c'est la manière - très objective - de constater à la fois le bonheur pur et intense de Lucie et l'incompréhension totale de ses proches.
Ce qui a été délicat pour l'auteure, je pense, c'est de mettre à jour - même si on reste dans une approche de type romanesque - la réalité de fonctionnement de certaines institutions religieuses, notamment dans ce que les voeux de pauvreté et d'obéissance impliquent.
On assiste également à des scènes d'humiliation qui mettent en lumière le fait que ces congrégations, qui vivent en reclus de la société, n'en sont pas pour autant dégagées de tout acte humain de malveillance.
"La congrégation est une pieuvre dont les tentacules sont féroces."
Ce roman bouscule, dérange même, mais n'est-ce pas en cela qu'il est pertinent ?
La vocation de Lucie est questionnante. Tout quitter (ses études, sa famille, ses amitiés, ce qui fait la vie et sa saveur) pour entrer au couvent. Qui plus est dans un ordre strict, où le silence est un engagement de plus...
Ce roman est prenant, rapidement oppressant, entêtant, déroutant... Car si la recherche d'absolu de Lucie, et son amour infini pour Dieu peuvent s'entendre, l'atmosphère du couvent qui est décrite et les humiliations subies sont tout simplement intolérables ! Aveuglement, confiance sans faille, impossibilité de renoncer ...?
Les chapîtres concernant Lucie et sa vie de religieuse sont entrecoupés d'autres dans lesquels s'exprime sa meilleure amie, son bouleversement, ses questionnements...Ils accentuent la sensation de malaise, accompagnent nos émotions...
Jusqu'à la fin, qui m'a cueillie...!
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en ouvrant ce roman, car le sujet est peu banal ! Vocation, Dieu, couvent, sœurs…un thème surprenant. J’espérais surtout ne pas m’ennuyer, et je peux vous confirmer que dès les premières pages, je suis très vite embarquée par cette histoire, qui m’emmène au sein d’un prieuré.
Une jeune fille Lucie souhaite devenir religieuse, au grand étonnement de sa famille et de sa meilleure amie. Elle va devoir se battre pour qu’on respecte son choix, incompréhensible pour son entourage. Elle va devoir aussi lutter contre les doutes, la dureté de la vie au couvent et des sœurs, de la solitude, et même des humiliations.
Un roman captivant ! Car l’auteure arrive à nous laisser dans un suspense tout le long du récit ! C’est là qu’on peut voir tout le talent de l’auteure, car nous sommes happés par l’histoire, et suivons pas à pas, le parcours chaotique de cette jeune novice.
Lucie va-t-elle tenir ? Va-t-elle aller jusqu’au bout de sa démarche ? A-t-elle raison ou pas ? Même le lecteur est partagé par ce choix.
Car dans ce monastère, tout n’est pas « rose » ou très claire parfois…allant jusqu’aux humiliations, aux punitions et de stratagèmes pour faire plier ces nouvelles recrues.
J’aime beaucoup les chapitres où d’autres personnes parlent de Lucie, comme sa meilleure amie. Cela dynamise le récit, et donne plus de sentiments, d’émotion et d’intrigue à l’histoire.
Très belle surprise littéraire que je vous invite de lire. Un très bon moment de lecture !
Premier roman de Maelle Guillaud.
http://leslecturesdeclaudia.blogspot.fr/2017/12/lucie-ou-la-vocation.html
Voilà un livre qui ne me tentait pas du tout et que j’ai dû lire dans le cadre du Jury du Prix du meilleur roman Points 2018. A priori un livre qui parle de religion et de foi, ce n’est pas pour l’athée que je suis. Je suis donc parti dans l’idée que je risquais de le lire en diagonale….
Bien évidemment, ce n’est pas comme ça que ça s’est passé. Je me suis fait attraper par cette histoire en quelques pages.
Lucie est en Khâgne quand elle prend une décision radicale qui va bouleverser sa vie. Elle décide d’abandonner ses études pour «se marier avec Dieu». Sa vie prend enfin un sens.
Mais pour sa mère, sa grand-mère et sa meilleure amie Juliette, c’est l’incompréhension.
Désormais les journées de Lucie seront rythmées par la prière, l’adoration et les tâches monastiques. Elle devra renoncer à ses amis, a ses envies et ses rêves. Renoncer également à elle-même et ne plus prêter attention à son corps, le laisser grossir, le gaver. Accepter cette «incarcération». Elle devra surtout obéir aveuglement à la supérieure mais Lucie est une rebelle dans l’âme.
Au fil des pages la quête spirituelle va se transformer en enquête, le roman d’une vocation bascule dans le suspens.
Voilà donc une histoire qui pourrait paraitre rébarbative mais qui se révèle addictive pour plusieurs raisons. D’abord parce que l’histoire nous est raconté à tour de rôle par Lucie et par Juliette. Deux visions bien différentes sur ce changement de vie. Ensuite, parce que l’auteure mène une autopsie minutieuse de l’institution religieuse que l’on pourrait presque lire comme une enquête sociologique. Et puis parce qu’il y a ce basculement d’un genre à l’autre dans l’histoire qui fait toute l’originalité de ce livre.
Deux points négatifs cependant et pas des moindres : l’écriture et la fin. L’écriture certes efficace mais trop convenue. La fin qui ne m’a pas convaincue et que je trouve même bâclée.
Bref un roman imparfait mais qui se lit avec plaisir.
Lucie sacrifie ses études, sa famille, son amie Juliette, pour retrouver l’amour de Dieu et sa seconde amie Mathilde (qui la trahira) et prononcer ses voeux de religieuse. Ses débuts y seront très douloureux puis elle finira plus ou moins à ressembler aux autres religieuses de la communauté …
Le style est quelconque, l’histoire m’a confirmée dans mes impressions premières (je suis croyante NON PRATIQUANTE et assez rebelle de nature) à savoir qu’au lieu de rencontrer l’Amour, nous ne découvrons dans ce lieu que rivalité, mesquinerie, trahison et sécheresse de coeur … Bref, si je n’ai pas détesté, je n’ai pas adoré non plus !
J’ai passé 200 pages dans un couvent. Auprès d’elle. Lucie.
J’ai entendu les silences de ce lieu. J’ai capté sa ferveur, son incrédulité. J’ai deviné ses moments d’incertitude. D’abandon. D’incompréhension, de perdition. J’ai ressenti ses forces comme ses faiblesses.
J’ai appris à la connaître. Je m’y suis attachée. Je ne voulais plus la quitter. Elle en a traversé des instants difficiles, ce qu’une vie à huis-clos peut représenter. Offrir sa vie au Créateur, à Celui qu’on épouse, se sacrifier pour Lui, se priver des jouissances de la vie, pour en vivre une autre, à ses côtés. Entourée de ses soeurs, sous les ordres des mères supérieures successives, le chemin n’est pas aisé. Mais Lucie sait nous charmer, nous apprivoiser.
Cette vocation qu’elle a et pour laquelle elle se bat, s’impose à ses proches, tantôt avec justesse tantôt avec maladresse.
Une chose est sûre, Maëlle Guillaud a bien une vocation : celle de nous raconter une si prenante et envoûtante histoire. Celle de nous faire decouvrir Lucie au fil de son écriture délicate. Elle provoque l’attachement, comme une dépendance, à la vie de Lucie… J’ai eu du mal à lui dire au revoir… mais qui sait, peut être qu’un jour, je recroiserai son chemin au détour de quelques pages d’un joli futur roman…
https://littelecture.wordpress.com/2017/07/05/lucie-ou-la-vocation-de-maelle-guillaud/
Lucie ou la vocation est un livre particulier.
Particulier car il aborde un thème plutôt rare, celui de la vocation religieuse.
J'ai découvert une jeune femme, Lucie, pleine de vie et d'ambition mais qui un jour quitte sa famille et ses amis pour aller vers ce pourquoi elle est faite, selon elle !
J'ai été agréablement surprise par ce livre. J'ai trouvé que le sujet était traité avec finesse et qu'il était original puisqu'à notre époque il est moins courant de s'engager dans cette voie. A aucun moment l'auteur nous pousse à croire ou non. Elle fait simplement état de ce qu'est la vocation et surtout les exigences qu'elle demande. Lucie est une jeune femme plutôt intelligente et malgré un aveuglement certain durant les premiers temps au couvent, elle finira par apercevoir les failles d'un monde où beaucoup de sujets sont tabous. Malheureusement, comme dans tout regroupement religieux ou non, il est compliqué d'être objectif quand tout semble vouloir nous attirer.
J'ai été étonnée que Maëlle Guillaud arrive à me captiver sur un sujet comme la religion. Ce n'est pas commun et j'avais quelques réticences. Depuis quelques temps, c'est un domaine qui demande de la prudence et je n'ai pas ressenti de jugement dans la façon d'écrire de l'auteur. Elle a de surcroît glissé des rebondissements aux bons endroits et ainsi nous tient encore plus en haleine.
C'est un premier roman très réussi !
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