"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Le plumage de l'oiseau était serti de cent globes ronds et brillants, ocelles hypnotiques disposés avec soin sur toute la longueur de la traîne. Héra était fascinée par ces petites planètes qui habillaient la robe rousse du paon. La lumière du matin, diffractée par les lamelles des plumes, oscillait du vert émeraude au doré, moiré de reflets bleus métalliques. Sur ses ailes, des centaines de plumes parsemées de perles claires, aussi éclatantes que les étoiles d'une nuit sans lune. Quant à l'herbier de sa fourrure, il avait la couleur ocre des feuilles mouillées d'octobre, que piétinait déjà Héra, loin de son île.
À l'ombre des marronniers, elle découvrit les premières images de Paris. » Après avoir toujours vécu sur une île sauvage de Croatie, Héra se retrouve à Paris chez une tante qui la traite comme une étrangère. Tandis que son petit cousin Hugo reporte toute son affection sur elle, Gabriel, le mystérieux instituteur de l'enfant, l'initie aux plaisirs de la ville. Vite intégrée à la jeunesse des beaux quartiers, contaminée par le cynisme ambiant, Héra semble se satisfaire d'une certaine artificialité. Mais un drame bouleverse le cours de son destin... L'oeil du paon est un conte sensuel et cruel sur l'envers des apparences.
En l’éloignant de son île Croate, Adonis veut éloigner sa fille Héra des mauvais esprits, comme ceux qui ont condamné trop tôt et sans raison deux êtres chers : sa mère, et Titus son beau paon, décédés sans raison. Hébergée par sa tante et son oncle à Paris, Héra doit s’habituer au mutisme, à l’indifférence, à la froideur d’Agathe et au comportement parfois énigmatique de Laurent. Héra a le devoir de s’occuper de leur jeune fils Hugo. Sur le trajet quotidien de l’école, elle a repéré le couple de pharmaciens, l’opticien au regard perçant…
Ses bonnes relations avec l’enfant lui permettent de se lier d’amitié avec Gabriel l’instituteur qui va lui ouvrir les fenêtres sur la Ville Lumière.
Un côté tragédie grecque, une évocation de conte philosophique portés par un style poétique très agréable : dans cette ambiance, Lilia Hassaine brosse le tableau d’un Paris des quartiers cossus, de la bourgeoisie, de ses appâts et de ses pièges tendus sans limites à une jeune insulaire ambitieuse hallucinée par un monde nouveau.
En la présence constante de l’œil du paon, de ses ailes colorées, de ses mystères, les pages se tournent dans une ambiance légère, surréaliste… et si tout n’était qu’apparence ?
Un début qui ne m'accrochait guère puis la magie de l'écriture opère!Un excellent moment de lecture porté par une plume élégante et précise...
Un roman qui débute comme un conte, une tragédie gréco-romaine. Héra vit sur l’ile des paons en Croatie avec son père Adonis. Depuis la mort de sa mère ils ont une relation fusionnelle. Mais lorsque Titus, le souverain des lieux, décède, son père lui explique qu’une malédiction pèse sur tous ceux qui vivent sur cette ile et qu’elle doit en partir pour sauver sa vie.
Héra a 21 ans lorsqu’elle quitte cette ile hors du temps et arrive dans un Paris très actuel. Là, l’apprentie photographe pose son regard affuté et naïf sur le monde qui l’entoure.
Elle est accueillie par un couple à la relation délétère, Agathe, la sœur de sa mère et Laurent son époux, la traitent comme une étrangère. Le seul qui est heureux de la connaitre est Hugo, leur petit garçon au regard triste dont elle va rapidement se sentir proche. Autour d’elle gravitent de bien étranges personnages, d’abord Gabriel, le séduisant et mystérieux instituteur d’Hugo, puis ce couple de pharmaciens chez lesquels Agathe s’approvisionne en anxiolytiques, enfin l’énigmatique monsieur Quentin, un opticien, celui qui voit, ou qui aide ceux qui ne voient pas.
Hugo a besoin d’elle mais Héra se laisse emporter dans le tourbillon de la vie parisienne, ses sorties, ses soirées, sa superficialité. Car le bonheur de séduire, de plaire, d’être aimée lui font oublier l’essentiel, que le temps passe et qu’on ne le retient pas. Et surtout oublier ceux qui l’aiment, qui comptent vraiment, qui ont besoin d‘elle.
Eblouie par la beauté de l’œil du paon, elle oublie de regarder la réalité et la vérité des événements et de ceux qui l’entourent. Le jour où cette photographe qui pourtant traque la vérité dans le regard de ses contemporains va enfin ouvrir les yeux et regarder au-delà des apparences, ne sera-t-il pas trop tard pour les autres et pour elle.
Un roman qui frôle le fantastique mais qui évoque si bien l’apprentissage de la vie, l’orgueil et ses ravages, et ce sentiment de supériorité qui détruit parfois. Un conte cynique et brillant.
Ma chronique complète est en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/08/30/loeil-du-paon-lilia-hassaine/
L île des Paon en Croatie à Dubrovnik existe bien et la légende dont narre l'auteur dans son roman également.
Lilia Hassaine est Journaliste et a fait un séjour en Croatie.
C 'est une écriture fluide, avec un regard profond sur la psychologie des personnages, il aborde l'apparence, le masque sociale, le regard des autres.
Je retiens une seule chose de ce récit :
Faire des choix mauvais entraîne des conséquences tragiques dans sa vie .
Premier coup de cœur de l'année
Héra est une jeune fille qui vit sur une île en Croatie avec son père Adonis.
Le jour de la mort de Titus, le roi des paons, Adonis demande à sa fille de partir afin d'échapper à la malédiction qui plane sur l'île.
Héra part pour Paris où elle sera hébergée par sa tante, la sœur de sa défunte mère.
À Paris, elle fera la connaissance de Hugo son cousin, Agathe sa tante "dépressive", Laurent son oncle par alliance. Mais surtout Gabriel l'instituteur de Hugo.
Gabriel est mystérieux, lui fera découvrir la vie à Paris... Ce livre assez poétique et imagé. Les personnages sont complexes et attachant.
Au fil des pages, il nous amène dans le mystère de ces personnages, dans leurs vies, leurs blessures.
Les pages défilent sans que l'on s'en rende compte. Le film se déroulent sous nos yeux pour notre plus grand plaisir.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !