Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
Au coeur de ce récit, il y a l'enfance. Celle d'un petit garçon passant ses vacances à Petit-Goâve, dans le giron de Da, sa grand-mère. Un accès de fièvre, et le voici privé de jeux avec ses camarades. Alors il reste sur la galerie, assis aux pieds de Da qui se balance dans le rocking-chair, une tasse de café toujours à portée de main, pour les passants et les voisins. Le long des lattes de bois, l'enfant observe, rêve, se régale: la lutte inégale des fourmis et des araignées, les gouttes de pluie picorant le sol, les adultes comme ils s'occupent et bavardent, son chien Marquis « à la démarche de vieille dame» ... Il respire les odeurs de la vie.
Chronique des sensations évanouies et retrouvées, l'Odmr du ccifé est une magnifique échappée - au temps magique d'une enfance singulière.
« J'ai écrit ce livre pour toutes sortes de raisons. Pour faire l'éloge de ce café (le café des Palmes) que Da aime tant et pour parier de Da que j'aime tant.
Pour ne jamais oublier cette libellule couverte de fourmis. Ni l'odeur de la terre. Ni les pluies de Jacmel. Ni la mer derrière les cocotiers. Ni le vent du soir. Ni Vava, ce brûlant premier amour. Ni le terrible soleil de midi. Ni Auguste, Frantz, Rico, mes amis d'enfance. Ni Didi, ma cousine, ni Zina, ni Sylphise, la jeune morte, ni même ce bon vieux Marquis. Mais j'ai écrit ce livre surtout pour cette seule scène qui m'a poursuivi si longtemps: un petit garçon assis aux pieds de sa grand-mère sur la galerie ensoleillée d'une petite ville de province. Bonne nuit, Da ! »
Laferierre nous offre une description amoureuse de son pays, pleine d'une nostalgie ensoleillé et de personnages attachants. Par bien des aspects on peut trouver dans son écriture une filiation avec Luigi Pirandello et sa manière de conter une Italie paysanne d'un autre temps.
Quel plaisir de retrouver la plume ensoleillée et pleine de poésie de Dany Laferrière !
« J’ai écrit ce livre pour toutes sortes de raisons.
Pour faire l’éloge de ce café (le café des Palmes) que Da aime tant et pour parler de Da que j’aime tant.
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Mais j’ai écrit ce livre surtout pour cette seule scène qui m’a poursuivi si longtemps : un petit garçon assis aux pieds de sa grand-mère sur la galerie ensoleillée d’une petite ville de province. »
Grâce à « L’odeur du café », j’ai ressenti la chaleur du soleil haïtien, je me suis retrouvée assise sur la galerie, à boire du café…
Da est une grand-mère intrigante, passionnante et pleine de sagesse. Ce qu’elle aime particulièrement dans la vie ? Le café des Palmes et son odeur enivrante. Elle apprécie aussi le partager avec de nombreux voisins à Petit-Goâve, alors il ne tient jamais très longtemps. Elle le boit sur sa galerie pendant que son petit-fils l’observe. Il a dix ans et c’est l’été 1963, le temps est suspendu.
Lorsque l’on ouvre ce roman, on peut déjà sentir le vent humide des îles, l’odeur de la mangue bien mûre et celle du café des Palmes. C’est doux et relevé à la fois, comme l’écriture de Laferrière. Le narrateur, qui n’est d’autre que l’auteur lui-même, raconte son enfance en Haïti. C’est d’un style incroyablement détaillé qu’il narre la simplicité de l’existence à Petit-Goâve, le manque d’argent et pourtant le bonheur vrai. Les ragots de village, les premiers amours, la mort et la multitude de bêtises enfantines illustrent aussi ce tableau tropical.
Mais ce qui réside en maître à travers cette écriture, c’est l’indéfectible amour filial, celui d’un petit garçon pour sa grand-mère, curieux de cette ainée qui semble avoir tout vécu, tout vu, tout entendu. Chaque regard transpire un respect plus fort que tout, et une certaine peur, peut-être, de ne pas être à la hauteur de ce pilier familial. Ce village où croyances et faits divers vont bon train est terriblement attachant par son coté nature, il illustre parfaitement la douceur des jours d’été qui passent, l’instant présent, l’ultime moment de quiétude avant la tombée de la nuit, les peurs nocturnes de l’enfance et la présence rassurante des adultes que l’on aime.
L’Odeur du café, c’est tout cela, les détails de l’enfance que l’on n’oublie jamais et la nostalgie d’un temps révolu. Un livre contemplatif et magistral.
Nous sommes à Petit Goâve l'été 63 et l'auteur Dany Laferrière a 10 ans. Il passe son enfance auprès de sa grand-mère Da qui reste assise sur sa galerie au bord de la route, buvant et offrant du café aux gens qui passent et qui ainsi, lui racontent leur vie quotidienne.
Lui, assis à ses pieds tend l'oreille et va ainsi raconter cette vie qu'il écoute tout en observant les fourmis qu'il assimile à tous ces gens qui se dévoilent…
La forme de ce livre est très particulière. Il s'agit de chapitres courts eux-mêmes divisés en tous petits paragraphes portant tous un titre évocateur. On saute du coq à l'âne ou au contraire, une histoire se raconte plusieurs fois selon différents points de vue.
L'ensemble est assez poétique et très agréable à lire. Ce n'est pas une biographie à proprement parler mais plutôt des temps de vie rapportés, couvrant une période assez courte.
Cet ouvrage s'est laissé lire avec plaisir mais sans enthousiasme particulier. Certains passages m'ont intéressé plus que d'autres où les digressions diverses avaient tendance à m'agacer et à me perdre un peu. Ceci étant dit, il existe un deuxième ouvrage poursuivant ce récit : "le charme des après-midi sans fin" et le lire à l'occasion fait partie de mes projets. Comme quoi, celui-ci a eu la qualité de suffisamment être plaisant tout en attisant ma curiosité pour souhaiter voir se prolonger l'expérience Dany Laferrière.
Comme tout le monde, je croyais avoir lu un livre de Dany Laferrière, et, à ma grande surprise, à la lecture des titres de ses ouvrages, je me suis aperçu qu'il n'en était rien. Quelle erreur, surtout que ça fait plusieurs fois que je le vois à des émissions de télévision et qu'à chaque fois, malgré ma volonté de ne pas m'éterniser, eh bien, je l'écoute jusqu'à la fin. L'odeur du café est donc mon premier roman de l'auteur. Essai largement transformé, je me suis régalé à ce récit d'enfance. D'abord, j'ai beaucoup aimé la construction : de courts chapitres formés de courts paragraphes qui se parlent, se répondent sans se suivre obligatoirement, comme lorsque reviennent des souvenirs par bribes, et tous en même temps, ou l'un appelant le début d'un autre avant de revenir au premier, pour en raconter l'entièreté. Loin d'être déroutante, cette disposition dynamise la lecture et l'ancre dans l'enfance dans laquelle on peut passer d'une idée à l'autre sans transition.
Ensuite, l'écriture est un plaisir si évident qu'il paraît même superfétatoire de le signaler. Beaucoup de bonne humeur, d'humour (un peu de culture chrétienne sera nécessaire pour comprendre le dialogue suivant) :
"- Que font les poissons à midi ?
- C'est l'heure de manger.
- Pour les poissons aussi ?
- Pour tout le monde.
- Et qu'est-ce qu'ils mangent ?
- Du poisson, me dit Willy Bony
- Mais on n'est pas vendredi." (p.140)
Même les événement tristes ne sont pas racontés de manière plombante, mais comme des choses qui devaient arriver, des fatalités ; le narrateur ayant dix ans, son insouciance prime, et tant mieux. Il est aussi très à l'écoute des histoires de son pays, des légendes que lui raconte Da. Et puis Dany Laferrière joue avec les notions de vérité donnant à plusieurs reprises différentes versions d'un même fait, vues par différents protagonistes, et là, on s'aperçoit qu'effectivement chacun voit avec ses propres filtres et que la vérité n'est pas toujours telle qu'on la croit être. Habile, très habile et excellent raconteur d'histoire, Dany Laferrière nous embarque totalement dans un sourire permanent. Promis, je le relirai, d'ailleurs un autre titre m'attend...
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