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Livre d'heures du maître

Couverture du livre « Livre d'heures du maître » de Francois De Dainville aux éditions Beauchesne
  • Date de parution :
  • Editeur : Beauchesne
  • EAN : 9782701004655
  • Série : (-)
  • Support : Papier
  • Nombre de pages : 188
  • Collection : (-)
  • Genre : Religion
  • Thème : Religion
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

A vrai dire, les progrès de cette spiritualisation du métier remontent surtout à la Renaissance, Il faut les attribuer à la double influence de l'humanisme chrétien et de la spiritualité da Pays-Bas, enclins à une dévotion plus individuelle, à une piété plus biblique et à une vie plus selon le... Voir plus

A vrai dire, les progrès de cette spiritualisation du métier remontent surtout à la Renaissance, Il faut les attribuer à la double influence de l'humanisme chrétien et de la spiritualité da Pays-Bas, enclins à une dévotion plus individuelle, à une piété plus biblique et à une vie plus selon le Christ, Érasme composa dans cet esprit plusieurs oraisons particulières pour le maître et son écolier, qui sont parfois de vrais centons bibliques, Il eut des émules. Désormais, il n'y eut guère de recueils de prières qui ne comportent des oraisons pour les conditions, états de vie et professions, plusieurs allaient à spiritualiser la vie scolaire.
La sécularisation de l'école, jusque-là réservée principalement aux futurs clercs et régentée par des moines, dorénavant largement ouverte aux jeunes chrétiens qui se destinaient aux professions du monde et tenue souvent par des régents laïcs, a favorisé une telle évolution, Dès lors que maîtres et élèves ne participaient plus à l'office liturgique, il convenait, pour élever leurs âmes vers Dieu, de leur offrir des oraisons privées et d'instaurer une liturgie scolaire de prières publiques, Au Colloque érasmien de la Pietas puerilis, le petit Gaspard s'arrête à l'église, sur le chemin du collège, pour supplier l'Enfant Jésus de daigner éclairer son intelligence pour l'étude des lettres, qu'il veut faire servir à sa gloire : « J'implore l'aide du Christ dans la conviction qu'il est vain d'étudier s'il ne vient à votre secours ».
Les maîtres n'ont point d'autre sentiment et ne dédaignent pas d'utiliser les formules proposées par Érasme dans ses Precationes (1546). Le Flamand Simon Verrepaeus rassemble avec méthode dans l'Enchiridion precationum piarum (1563, 1571) un choix de très belles prières empruntées à toute la tradition, aux mystiques médiévaux et aux contemporains, que quarante traductions et éditions diffuseront jusqu'au milieu du XVIIe siècle. Il est imité par le chanoine rhénan Kyspenningius dans les Precationes christianae (1581) et le Belge N. de Montmorency, précepteur des Princes, dans son Diurnale pietatis (1596). Auprès de ces recueils qu'anime la mystique des Pays-Bas, n'oublions pas le Thrésor des prières, oraisons et instructions pour invoquer Dieu en tout temps, compilé et rédigé dans la savoureuse langue d'Amyot par Jean de Ferrières (1585), il enchanta H. Bremond.
Les Jésuites ont grandement contribué au succès des « prières du maître et de l'élève »; en reprenant dans des recueils à l'usage de leurs collèges beaucoup du oraisons incluses dans les livres précédents, ils y ont ajouté et les ont largement répandues à travers l'espace et le temps, Ils ont uni au souci d'enseigner aux écoliers à prier celui de les rendre conscients des obligations de leur état, pensant que « la meilleure manière de les leur apprendre était de les leur faire demander à Dieu dans la prière ». Ce double souci se manifeste dans les prières au début de la classe, pour quand l' heure sonne, avant que d'étudier sa leçon ou d'aller au catéchisme, insérées dans divers opuscules de Canisius et d'Auger, parfois imprimées à la suite de leurs catéchismes. Cette nouveauté avait l'avantage de présenter à l'écolier un livre qui était à la fois de doctrine et de prière. Les manuels des PP. Coster et Veyron proposaient des oraisons particulières aux congréganistes de la Sainte Vierge. Le P. Possevin a publié celles que les maîtres récitaient avec leurs écoliers dans les classes. Coyssard leur en offre pour eux-mêmes.
Le XVIIe siècle enrichit encore ce trésor. D'anciens élèves des jésuites, devenus fondateurs de Congrégations de Maîtres, comme Bérulle, saint Jean Eudes, Olier, Demia, saint Jean-Baptiste de la Salle, évêques docteurs, comme Bossuet, Fénelon., aussi bien que les grands directeurs des régents de la Compagnie de Jésus, les Sacchini et les Jouvancy, ou des universitaires, comme Rollin, inventèrent de nouvelles formules. Elles frappent par leur sobriété et leur goût, aussi par leur inspiration renouvelée ; plusieurs se réfèrent aux dévotions de l'École française à l'Enfance du Christ, aux Saints.

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