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Lucas, soudeur aux chantiers navals de Brest, peut perdre sa place suite à un plan de licenciements. Il pense échanger son poste contre celui de Marco, bientôt à la retraite. Mais celui-ci est introuvable. Parallèlement, le trafic de drogue connaît de beaux jours près des docks.Yvon Coquil est né en 1956 à Brest. Durant de longues années, il y travaille comme charpentier-fer avant d'intégrer le service sécurité des chantiers navals.Il a obtenu le prix du Goéland Masqué pour Black Poher et a publié un excellent recueil de nouvelles chez Sixto, Métal amer.Yvon Coquil est né à Brest et y a travaillé une trentaine d'années sur les chantiers navals. Une partie de son enfance s'est déroulée dans un village du Centre Bretagne où se situe l'intrigue de Black Poher, son premier roman, qui a obtenu le Prix du Goéland Masqué en 2008. Il est également l'auteur du seizième opus de Léo Tanguy, Dernier train pour Ouessant. Chez Sixto, il signe les textes de Quitter Brest réalisé par le dessinateur Briac.Métal amer, Éd. Sixto, 2016Black Poher, Éd. Du Barbu, 2007Docks, éditions du Barbu, 2009Dernier train pour Ouessant, Éd. La Gidouille, 2014
"Liste noire"… Dans cette novella, comme souvent, Yvon Coquil nous parle de Brest – où il est né et vit toujours – et des CNR (Chantiers Navals de Réparation) où il a travaillé en qualité de charpentier fer. Autrement dit, il sait de quoi il parle, en parle bien et l’écrit magnifiquement.
Liste noire, une suite de noms d’hommes qui vont devoir rendre leur tablier. Restructuration, c’est le mot des patrons, chômage pour les ouvriers, leur hantise. Lucas Dardoup fait partie de ceux qui attendent. Lui, il vit seul depuis qu’il s’est séparé de sa femme, ou qu’elle est partie, sans enfants mais avec un père dont il faut payer l’EHPAD. Il va donc essayer de persuader Marco de prendre sa retraite – il est en âge de le faire – en gros de sauver son poste.
Noire est l’histoire, aussi sombre que la liste, et l’écriture de l’auteur la sert à merveille. A coups de phrases sèches et percutantes, d’un vocabulaire totalement adapté, d’un rythme soutenu, Yvon Coquil nous entraîne à la suite de ses personnages, des prolétaires aux abois, sans laisser au lecteur le temps de respirer.
J’ai craint un moment que l’auteur n’ait changé de parfum. Celui de la rose commençait à embaumer le texte. C’était bien mal le connaître qui d’un mot, d’un seul, retourne la situation et signe une fin magistrale.
MAGISTRAL !
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Noir, très noir encore une fois chez In8, dans la désormais fameuse et toujours excellente collection Polaroïd. Court roman qui met en scène des ouvriers en galère. Les trafics en tout genre les cernent, chacun connaît l'un ou l'autre des trafiquants, fréquentation de jeunesse, collègues de boulot. Lucas est clean, bien qu'il soit pote avec des mecs pas reluisants. Son objectif à lui, c'est de garder son boulot pour pouvoir continuer à payer la maison de retraite de son père qui le reconnaît à peine, et encore les bons jours.
Yvon Coquil déroule son histoire et plus on avance, plus on va dans du noir, le climat brestois n'aidant pas à éclaircir la couleur dominante. La violence est présente mais pas décrite, on la ressent, souvent Lucas arrive après coup et décrit la scène sobrement, sans hémoglobine coulante. L'auteur va au plus court sans effet de style ou de manche. Economie de moyen pour une efficacité avérée.
Encore du noir, encore du bon.
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