Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Une libraire féministe, célibataire par conviction, qui a décidé de longue date qu'elle ne serait pas mère ; un père architecte qui cherche une nouvelle compagne ; une enseignante fière de son indépendance qui s'est inscrite sur un site de rencontres. En révélant leurs aspirations, leurs craintes, leurs choix, Alice Ferney orchestre une polyphonie où s'illustrent les différentes manières de former un couple, d'être un parent, de donner (ou non) la vie. À mi-chemin entre dialogue philosophique et comédie de moeurs contemporaine, «L'Intimité» ausculte une société qui sans cesse repousse les limites de la nature et interroge celles de l'éthique pour satisfaire au bonheur individuel et familial.
Autant le dire tout de suite, je suis une inconditionnelle de l'écriture d'Alice Ferney, depuis que j'ai lu mon tout premier roman de cette autrice, Les autres, lus deux fois, ce qui est assez rare chez moi vu la quantité de livres qui existent en ce bas monde. J'avais adoré son coup de force littéraire, soit raconter la même histoire trois fois sous trois formes différentes. Et à chaque fois, j'avais l'impression de lire un roman différent car j'en apprenais toujours davantage. Mais bref, on est là pour parler de l'intimité, son dernier roman.
l'intimité porte selon moi très bien son titre car il parle de l'une des choses les plus intimes selon moi, la maternité. (Il parle aussi de paternité mais ce n'est pas réellement le propos du livre). Il parle de cette grande chose que toute femme devrait connaître selon beaucoup, soit devenir mère, la plus grande, belle et naturelle aventure au monde pour certains. Et ce livre lève un tabou, sous forme romanesque, en osant aborder la thématique de la maternité (je me répète non?) au sens large: la maternité comme un passage obligé, la maternité comme un besoin viscéral, mais aussi l'absence de désir de maternité.
Le corps des femmes a toujours été étudié, scruté, analysé, ne lui appartenant jamais totalement. Lors de la grossesse, il est quand même incroyable de penser que son ventre accueille un autre être humain pouvant devenir un être médiocre ou remarquable. Et le débat reste bien entendu sur la table à l'époque des procréations médicalement assistées pour toutes et des gestations pour autrui. Tout comme cela reste suspect une femme qui ne devient pas mère, elle doit toujours se justifier car on lui posera irrémédiablement la question, même sans le vouloir ou le chercher, de manière détournée. Alors oui, il y a des femmes qui deviennent mères et s'épanouissent dans ce rôle; oui, il y a des femmes qui le deviennent également et le regrettent; oui, il existe aussi des femmes qui ne souhaitent pas le devenir. Et oui, il y a des femmes qui crèvent de ne pas réussir à le devenir.
Alors merci Alice Ferney de laisser la place à toutes ces femmes, quelles qu'elles soient, qui ont toutes dû un jour se pencher sur la question de la maternité et de ce que cela engendrait, ou non.
Un beau roman, subtil et très contemporain, pleinement inscrit dans son époque, servi par une plume délicate et précise.
Lu en mars 2021
L'intimité, le 3e roman que je lis de Alice Ferney. Une auteure découverte au hasard de la boîte à livres de ma commune. Si je ne suis pas particulièrement fan, je suis curieuse de lire ses romans, pour son écriture si particulière et sa façon de traiter divers sujets.
Pour ce roman, je ne saurais dire si j'ai aimé ou non. Les deux premières parties m'ont beaucoup plu, mais ensuite j'y ai trouvé des longueurs.
Le couple est au centre du roman. Le couple : sa construction, ses désirs, ses refus, la famille, les enfants. De longues tirades féministes parsèment le récit.
Une plume fine, une analyse des sentiments comme si nous les vivions. C'est brutal, sans détour ni fioriture. Elle ne reste pas en surface dans la description des sentiments, elle creuse, elle cherche. C'est profond, vivant. J'ai eu l'impression de vivre ou de revivre (le passage de l'enterrement m'a notamment bouleversé) certains passage de l'histoire, d'entrer dans chaque personnage et d'en comprendre les émotions et de les vivre réellement moi-même. Une expérience particulière.
Le bémol encore une fois, c'est l'écriture très (trop) descriptive mélangeant roman et essais. Je pense que c'est le style particulier de son auteure. J'ai trouvé que cela enlève de la spontanéité au récit, ce qui rend la lecture assez longue et difficile par moment.
Dans ce roman touffu, Alice Ferney aborde de nombreux sujets comme la rencontre amoureuse, le désir d’enfant, la maternité et la famille recomposée. Très actuel, son roman raconte aussi la réalité des sites de rencontre et de la GPA (gestation pour autrui) de la recherche amoureuse sur des sites de rencontre avec les problèmes d’éthique qui en découlent.
Le roman se scinde en cinq parties qui portent chacune le prénom d’une femme qui traverse l’existence d’Alexandre, laquelle sera ponctuée de joies, de drames et de renonciations.
Ada, la première, est la compagne aimée d’Alexandre et la future mère de sa fille. Hélas ! Un drame durant l’accouchement prive à jamais la petite Sophie de sa mère. Alexandre va devoir se reconstruire et s’occuper de sa fille. Il peut compter sur Sandra, une amie féministe et libraire qui devient sa confidente.
Après le deuil viendra le désir d’aimer à nouveau. C’est Alba qu’il choisit, malgré ou à cause de sa singularité qui va l’entraîner sur un chemin tortueux et lui présenter Alma.
Sandra, l’amie fidèle et discrète, est le fil rouge de l’histoire. A chaque atermoiement du héros, chaque rebondissement de l’histoire, elle est là, écoute sans juger mais parle avec franchise et argumente ses propos à l’aune de ses convictions féministes. C’est par son truchement que l’auteure aborde des problèmes sociétaux comme les familles recomposées, la rencontre amoureuse, le désir d’enfant et, le plus sensible, la gestation pour autrui.
Je me suis attachée à Alexandre, si démuni après le deuil mais qui rebondit de façon inattendue. Par contre, j’ai trouvé sa relation avec Alba moins convaincante peut-être à cause de ce parti pris de l’auteure de vouloir aborder plusieurs thèmes à la fois : désir féminin, maternité, adoption, GPA, au risque de modifier le comportement d’Alexandre dont l’évolution me semble quelque peu artificielle. Il doit faire face au caractère affirmé et obstinée d’Alba et semble tout accepter juste pour amener le sujet sur la table.
J’ai lu avec intérêt les arguments antagonistes au sujet de la GPA, même si le romanesque s’efface au profit de l’essai. Alice Ferney s’appuie sur une documentation précise et large qui permet de mieux appréhender les enjeux et les dangers de la GPA.
On peut regretter parfois que l’argumentaire prenne trop le pas sur le romanesque mais si l’on accepte le fait que les personnages ne soient, par le truchement de leurs dialogues et de leurs choix, qu’un stratagème pour introduire un essai philosophique, alors oui ce roman est passionnant à lire.
Un homme, au royaume des femmes. Autour du personnage central d'Alexandre, architecte, 3 personnages féminins.
Ada, sa compagne qui meurt en donnant naissance à une petite fille Sophie et en lui laissant Nicolas, le petit garçon de 5 ans qu'Ada avait eu avec un mari dont elle a divorcé. Alexandre reste seul à élever ces deux enfants, aidé en cela par deux nurses qui se succèdent dans la journée et par les soins et la franche et chaude présence de Sandra, la voisine de palier devenue amie et confidente, une libraire militante féministe, célibataire par conviction et refusant la maternité. Au bout de quelque temps, Alexandre souffrant de solitude, s'inscrit sur un site Internet de rencontres et fait la connaissance d'Alba, professeur agrégée de Lettres et l'épouse. L'envie d'un nouvel enfant apparaît . Mais à quel prix pour Alexandre et pour Ada ? On rencontrera aussi plus tard Alma …..
Si l'ouvrage s'ouvre comme un roman, vient s'y mêler ensuite une étude sociologique des différents types de vie en couple qu'offre la société actuelle , de la nouvelle condition de la femme à la lumière des nouveaux options offertes aux femmes en matière de procréation . J'ai eu l'impression que la situation romanesque initiale devenait le support d'une sorte d'études de cas, un peu à la manière d'un docu fiction dont l'objectif aurait été de présenter, au travers de situations vécues par les personnages, une sorte de nouveau traité des comportements amoureux .
Certes , ces personnages sont attachants, mais je les ai trouvés désincarnés. Leur portrait est réduit à quelques traits, une silhouette . Chacun est une voix, un rôle (le veuf, la confidente, la disparue , l'asexuée, la possible mère porteuse) dans cette nouvelle carte du Tendre que propose le roman. Quand les personnages ne sont pas montrés dans un état d'introspection , de rumination intellectuelle, ou de recherche d'informations sur Internet, ils apparaissent alors en situation d'échange avec autrui, en quête de conseils ou défendant une thèse . Plusieurs scènes sont de véritables débats , notamment sur les technologies procréatives et « les marchands de fécondité »
Ai-je aimé L'INTIMITE ? Il m'a surtout intéressée comme roman de mœurs, très actuel, qui explore les notions de désir, de plaisir, de frustration de la génération des quarantenaires . Et si certains passages m'a parfois paru longs, j'y ai cependant retrouvé toutes les qualités que j'avais appréciées dans les précédents romans d'Alice Ferney : densité et élégance de la langue, finesse et profondeur de l’analyse sociétale et psychologique .
Un livre fort qui vous emporte et vous plonge dans la"maternité" ,Alexandre nous amène à réfléchir sur la filiation,l'amitié entre homme et femme..Qui prime l'enfant souhaité ,la mère?et nous conduit vers la réflexion sur la GPA etc...sur l'amour fusionnel,le désir. Intense et bouleversant,ce livre ne peut laisser indifférent.
Quelle écriture! Quelle perspicacité ! Merci madame Ferney
Ada et Alexandre partent à la maternité. Ils confient leur petit garçon, Nicolas, à leur voisine du dessous, Sandra. Le temps de la délivrance, Sandra s’attache à l’enfant alors qu’elle-même vit bien toute seule, sans compagnon et sans enfant. Mais lorsqu’Alexandre revient, c’est le drame : Ada a donné naissance à une petite fille, Sophie, mais elle-même est décédée en couches. Pour Alexandre, son monde s’écroule. Et pour ne pas sombrer, Sandra va l’aider du mieux qu’elle peut. En tant qu’amie. Jusqu’à ce que la vie reprenne son cours…
Alice Ferney nous offre dans L’intimité un beau portrait des relations hommes-femmes dans notre société actuelle. Du caractère égoïste de nos petites vies repoussant toujours les limites. De nos choix de vie qui nous façonnent. De l’avancée de la science et de ce que cela implique. De ce qui ne nous tue pas et nous rend plus fort. Notre trajectoire de vie n’est pas rectiligne et c’est là toute la beauté de la vie. Et Alice Ferney, qui manie la langue française à merveille, l’écrit magistralement !
Les femmes et leur condition de mère, en particulier, sont des thèmes récurrents dans les écrits d’Alice Ferney .Nous les retrouvons une nouvelle fois au travers d’Ada, Sandra, Alba, les trois femmes qui se succèdent, se chevauchent et finissent par ne former plus qu’une dans la vie d’Alexandre. Chacune de ces figures féminines représente une attitude spécifique face à la maternité par le prisme du couple : l’acceptation, le refus ou le choix d’une solution intermédiaire qu’est la procréation assistée. Incontestablement, notre auteur a potassé son sujet et la maitrise acquise est de haut vol. Si j’admire son érudition, je reste sur ma fin, quant à cette façon qu’elle a eu de sacrifier un peu son histoire romanesque pour laisser la part belle au documentaire. Même si l’ennui ne m’a jamais gagné, je ne ressors pas, à regret, aussi enthousiaste de cette lecture.
A trop vouloir toucher à l’universalité d’un sujet, la magie qui l’entoure a tendance à disparaitre.
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