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Pour les Médiévaux, l'amour est d'abord poésie, puis un code, la fin'amor. L'intelligence de l'amour, selon l'expression du poète dans la Vita Nova, est à la fois savoir d'amour et savoir poétique, qui ensemble conduiront Dante à son « Poème sacré ». Car l'amour, au Moyen Âge, demeure pris entre amour de Dieu et aventures dangereuses du désir. Il ne cesse d'être le thème d'un enjeu entre laïcs et religieux, clergie et chevalerie, poésie et théologie.
Au XIIIe siècle les discours sur l'amour se multiplient, en latin chez les théologiens, en français dans les traductions plus ou moins fidèles de l'Art d'aimer d'Ovide. Plus qu'une réponse inaboutie et toujours reprise à une définition de l'amour, ces dernières indiquent la tentative des clercs pour faire pièce à la fin'amor lyrique. Dans le sillage à la fois des trouvères et d'Ovide se construit alors en deux temps la somme poétique et savante du Roman de la Rose. « Art d'aimer » et « miroir aux amoureux », elle change la donne et propose une alliance : l'aventure amoureuse se fond dans le savoir encyclopédique.
À la fin du XIVe siècle, les Échecs amoureux confirment que la quête amoureuse n'a de sens que d'être quête de connaissance. L'ars amandi se mue en libido sciendi. Quant aux poètes, de Richard de Fournival à Guillaume de Machaut, si leur discours lyrique se fait plus savant, s'ils font désormais entrer le monde dans leurs vers, c'est pour séduire leur dame. L'intelligence de l'amour ne saurait se déprendre de l'intelligence de la poésie.
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