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Une nuit de pleine lune, neuf éclairs de jade déchirèrent le ciel, éclairant les stèles entre les arbres. Des coups successifs firent trembler la terre, suivis de trois coups vifs, bien distincts, le dernier résonnant tel le tonnerre. Un rire retentit dans l'ombre. Des jumelles se tenaient entre les tombes, près d'un marais de sang d'encre. D'un sourire perlé de larmes, Louis prit appui contre la colonne antique d'un temple. L'une des jumelles but un verre de lait, s'arracha un oeil, l'offrant à sa soeur qui l'avala. Tout en mâchant la pupille, celle-ci souffla sur une bougie, et posa sa tête sur l'épaule de sa soeur. Prisonnier d'un étrange sanctuaire, aussi fascinant qu'effrayant, Louis cherchait une issue dans l'au-delà. Mais, il n'existe qu'une seule clé pour être libre. Louis devra la trouver à travers les dédales de la forêt de Lilium, dans un monde irréel à... nos yeux.
Je me suis promené hier dans la ville de Lilium. J'y ai rencontré des femmes et aussi des hommes. Il y avait une artiste prénommée Evangéline, Oscar, un ours perspicace et bavard comme un enfant l'imagine. Louis, un jeune garçon sensible, ô combien rêveur. Et puis son ami Arthur, qu'il imaginait parfait, mais c'était réducteur.
Je me suis promené hier dans l'école de Lilium. Il y avait des femmes et aussi des hommes. Il y avait de la joie, de l'envie, du bonheur. Mais j'y ai vu une ombre cachée en son coeur. Une haine tenace pour ce qui n'est pas la norme. Un besoin injustifié d'un monde uniforme. Ce monstre innommable qui veut jeter l'opprobre. Existe hors de Lilium, dans des contrées plus sobres. Aux coins de nos rues, elle prétend tracer. Une démarcation tendue pour mieux rejeter. Ces êtres qui ne répondent pas aux critères. Imposée par des dieux, par des êtres sectaires. Ceux qui la suivent ont l'air d'oublier. Que c'est la nature qui nous a formés. Qu'elle nous voulait unique et aussi singulier. Que la vie d'un être ne s'arrête pas à sa sexualité.
Je suis promené hier dans la forêt de Lilium. Il y avait des créatures, mais très peu d'hommes. Les chemins imaginaires que j'ai empruntés. M'ont conduit invariablement à rencontrer. Des êtres uniques par l'imagination façonnée. Un décor gothique en guise d'habitat. Permit au jeune Louis de comprendre ses états. D'âme, il en avait plus que besoin. La violence physique l'y avait contraint. Contraint de s'interroger sur ses sentiments. D'admettre la nature de son emballement.
Je suis promené hier dans le roman "Lilium". Ai été touché par l'histoire de ce môme. Qui ne peut être lui à cause de la norme. À cause de ces êtres aveuglés par un dogme. Chaque mot m'a semblé faire mouche. L'ambiance singulière a l'allure d'un croquembouche. Elle prépare le lecteur au dépaysement. Que cette forêt fera naître immanquablement.
J'ai refermé "Lilium", la tête emplie d'images. En multipliant les références, parfois les moins sages. L'auteur nourrit son oeuvre, grandit son feuillage. L'encre, le lierre, symboles de sa plume. Offrent au lecteur le temps du recul.
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