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Rome, mai 1510. Depuis deux ans, Michel-Ange peint les fresques du plafond de la chapelle Sixtine. Dans le même temps, Raphaël décore les appartements pontificaux au Vatican, tandis que l'architecte Bramante rebâtit la basilique Saint-Pierre. Jalousies et rivalités opposent ces hommes de génie travaillant sous la férule de Jules II, le "pape soldat", personnage autoritaire, irascible et belliqueux, mais amateur d'art éclairé qui a su choisir de grands artistes pour décorer le Vatican. Le jeune Livio, son secrétaire particulier, devient l'enjeu d'un conflit passionnel entre ces hommes. Ami de Michel- Ange, Livio vient lui lire presque chaque soir un manuscrit latin qu'il a découvert dans les ruines du temple de la Sibylle à Tivoli. Dans ce texte, un certain Sphaerus raconte l'enquête qu'il a menée, sur ordre de l'empereur Auguste, pour retrouver les différents fragments d'un oracle perdu des Livres sibyllins, et notamment ses visites aux Sibylles de Cumes et de Delphes, puis à celles de Libye, de Syrie et de Turquie. Les aventures du personnage passionnent les deux amis et les distraient des turpitudes de la cour de Jules II.
Un matin, Michel-Ange découvre avec stupeur que le dessin qu'il a fait de Livio à la Sixtine a été repeint à son insu et transformé en portrait de femme. Qui est l'auteur de ce forfait, destiné à propager la rumeur d'une liaison coupable entre le jeune homme et Michel-Ange ? Tout semble désigner Raphaël et Bramante. Le conflit s'envenime encore lorsque Livio dénonce à la Curie les malversations de l'architecte dans la construction de la basilique Saint-Pierre. Le jeune secrétaire, bientôt victime d'une tentative de meurtre, s'enferme au Vatican sous la protection du pape, mais celui-ci connaît bientôt de graves déboires : revenu vaincu, ruiné et malade de sa guerre contre les troupes françaises en Italie du Nord, il doit au surplus affronter la fronde d'un groupe de cardinaux du Saint-Siège qui veulent le destituer. Livio, dès lors, est à la merci de ses ennemis... Michel-Ange, lui, ne cesse de travailler à ses fresques. Avant de s'éteindre, le pape aura la chance de pouvoir admirer ce chef-d'oeuvre - qui a demandé à l'artiste quatre ans d'un labeur acharné - et la façon dont Michel-Ange a immortalisé Livio, dont le portrait travesti en femme est devenu la Sibylle libyenne, Libica, fresque que l'on peut voir aujourd'hui à la Sixtine.
Dans cet ouvrage, où le monde antique et la Renaissance s'éclairent mutuellement dans une narration alternée faisant jouer les intrigues en contrepoint, l'oracle qui passionne Livio et Michel-Ange a bel et bien existé. On y découvre des fragments successifs qui prennent sens à la fin du roman. On peut y voir soit le mystère d'une prophétie païenne de l'avènement de Jésus, soit - et c'est plus vraisemblable ! - un faux historique fabriqué par l'empereur Constantin au iiie siècle. Un faux historique qui ne fut pas sans effets dans l'Histoire : il inspira de nombreux écrivains, peintres et musiciens, et ce pendant plus d'un millier d'années, jusqu'en ce début du xvie siècle où Michel-Ange peignit dans la chapelle Sixtine des Sibylles, devenues des annonciatrices du Christ au même titre que les prophètes de l'Ancien Testament.
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