« Les enfants naturellement ont une confiance inconditionnelle envers les adultes »
À la mort de leurs parents, Lily et le Petit intègrent le pensionnat du redoutable M. Tilbrook. Face à la cruauté des surveillants, aux humiliations et à la tristesse, Lily s'efforce de protéger le Petit ; de tout son corps et de toute son âme, la petite fille fait barrage. Car dans l'obscurité de l'hiver, chaque imperceptible lumière ressemble à un espoir : la réponse d'un rouge-gorge au chant de Lily, les escapades dans la forêt, l'étrange amitié d'un ermite au fond des bois... De nos jours, une jeune femme se rend sur l'île de Jersey, pour enquêter sur le passé de son père. Les locaux ne voient pas d'un très bon oeil son arrivée, l'étrangère n'ayant de cesse de poser des questions sur la sordide affaire qui a secoué la ville il y a quelque temps : celle de l'orphelinat de Jersey, ou l'histoire d'un tentaculaire réseau pédophile... Et si la mémoire du père de la jeune femme, ancien pensionnaire, a effacé à peu près tout ce qui concerne cette période de sa vie, un nom, pourtant, revient inlassablement dans ses souvenirs : Lily. Mais qui était Lily ?
« Les enfants naturellement ont une confiance inconditionnelle envers les adultes »
Une jeune femme débarque sur l'île de Jersey pour percer le mystère entourant l'enfance de son père, tourmenté par des crises d'angoisse attribuées à un traumatisme survenu durant ses premières années.
Bien qu'aucun souvenir précis ne subsiste, il se souvient avoir été placé dans un orphelinat de l'île dans les années 50 et avoir en mémoire un prénom : "Lily".
Les chapitres s'enchaînent avec d'un côté la jeune femme qui tente d'obtenir des réponses des habitants de l'île, mais se confronte à un mur de silence, et de l'autre, la voix de Lily qui relate son calvaire ainsi que celui du Petit frère il y a soixante ans.
L'intensité de ces deux récits s'accroît au fur et à mesure des pages, d'autant plus qu'ils se fondent sur des faits réels de violences et d'abus envers les enfants dans un orphelinat à Jersey.
La plume délicate et très poétique de Maud Simonnot confère une grande beauté au texte, même si la noirceur sous-jacente n'est jamais explicitement détaillée, car le lecteur n'a pas besoin de cela pour comprendre la cruauté humaine.
Les descriptions des paysages, des oiseaux, de la mer et de la végétation apaisent le récit, et l'autrice réussit à mêler avec perfection la lumière et l'obscurité de cette histoire.
Je me suis lancée dans la lecture de ce roman sans connaître le sujet au préalable, ce qui est très rare pour moi.
Ayant eu un coup de cœur pour un autre livre de l'autrice, "L'enfant Céleste", j'ai décidé de plonger dans cette lecture les yeux fermés, et cela s'est avéré être une réussite !
N'ayez aucune crainte à le lire, c'est un très beau roman.
Je vous conseille également "L'enfant Céleste", une plongée dans l'astronomie.
Deux romans magnifiques et empreints de poésie.
Si ce n'est pas encore le cas, je vous recommande vivement de découvrir cette autrice !
Après la lecture de ce roman, j'ai visionné le reportage sur "L'Affaire de l'orphelinat de Jersey", un scandale médiatique qui a éclaté en 2008, basé sur des actes de viols pédophiles et de mauvais traitements.
La lecture de ce roman m'a fait découvrir ces faits et a ajouté davantage d'intensité à l'histoire.
L’enquêtrice et les deux orphelins
Maud Simonnot confirme son talent avec ce second roman qui revient sur l’affaire de l’orphelinat de Jersey. On y suit d’une part Simon et Lily, deux des pensionnaires qui essaient de ses soustraire aux mauvais traitements et d’autre part une enquêtrice cherchant à reconstituer leur parcours plus d’un demi-siècle plus tard.
La jeune femme qui débarque à Saint-Hélier sur l'île anglo-normande de Jersey n'est pas venue pour ouvrir un compte bancaire et profiter des largesses de ce paradis fiscal, mais pour enquêter sur une affaire bien plus douloureuse. En 2008, à la suite de découverte de plusieurs cadavres autour de l'orphelinat, une «immense bâtisse victorienne en granit, rendue plus lugubre encore par son histoire», les langues ont commencé à se délier dans ce pays qui cultive le secret comme personne. Le scandale provoqué par la découverte des mauvais traitements et des sévices subis par les enfants a été retentissant. Mais depuis l'affaire s'est tassée. Alors pourquoi remuer à nouveau ce douloureux dossier? Parce que, comme on le découvrira plus tard, son père était l'un des pensionnaires de l'établissement.
C'est à la fin des années 1950, il n'avait alors que trois ans, qu'il a débarqué en compagnie de Lily. La fratrie a longtemps partagé son infortune, mais seul Simon a réussi à prendre la fuite. Désormais, il veut savoir ce qui s’est passé sur l’île maudite, ce qu’il est advenu de ce petit ange qui avait cherché dans la nature environnante de quoi se préserver du mal. Il avait en particulier trouvé le réconfort au petit matin (et la romancière son titre): « C’est son heure préférée, celle où la forêt devenue bleue renaît. Cette heure merveilleuse, suspendue avant l’aube, où tous les chagrins s’effacent, où tous les espoirs semblent permis. L’heure des oiseaux. »
Mais leur projet de fuite va prendre une forme plus concrète après leur rencontre avec un ermite. Ils sont persuadés que le «roi des Écréhou» pourrait les aider à fuir l’enfer qu’ils vivent au quotidien.
On l’a compris, Maud Simonnot a choisi de faire alterner l'enquête menée par la narratrice et le récit de la vie de Lily et de Simon quelques 60 années plus tôt. Un contraste saisissant entre une brutale réalité et un silence pesant, entre l’abjecte violence infligée et la douceur autoproclamée d’un territoire qui vit par et pour la discrétion, entre la cruauté et la poésie.
Ce roman, qui est basé sur des faits réels, s’appuie notamment sur deux témoignages glaçants Personne n’est venu de Robbie Garner ainsi que Ils ont volé mon innocence de Toni Maguire (disponibles au Livre de poche) ainsi que sur le drame vécu par Alphonse Le Gastelois (l’ermite), accusé à tort d’agressions sexuelles. Il s’inscrit également dans la lignée de L’enfant céleste, qui déjà explorait le monde de l’enfance, un monde où tout est encore possible mais aussi un monde où l’innocence bafouée laisse de profonds traumatismes. On retrouve aussi l’île dans L’heure des oiseaux. Mais ici le territoire est une prison, alors que dans le premier roman il constituait d’abord un refuge. En filigrane, on y ajoutera aussi la dimension socio-politique que Maud Simonnot parvient parfaitement à rendre sans attaquer frontalement ces autorités de tous ordres qui ont failli et continuent de privilégier le silence ou, à l’inverse, qui s’acharnent sur le premier bouc-émissaire trouvé.
Un roman bouleversant, qui marque durablement.
https://urlz.fr/kveX
Une ornithologue se rend sur l'île de Jersey pour tenter d'interroger le passé.
Son père y fut pensionnaire de l'orphelinat dans sa jeune enfance.
Devenu pianiste, il est sujet à des crises d'angoisse proches de la panique.
Un nom lui revient souvent, « Lily »
Alternance de chapitres entre maintenant et les années 60, où l'auteur imagine la vie de Lily et du petit.
Les révélations sur l'enfer que vécurent les enfants de l'orphelinat de Jersey sont effroyables.
Et pourtant, Maud Simonnot réussit un livre plein de douceur et de poésie.
Musique et chants d'oiseaux accompagnent le texte.
L'écriture est remarquable et rend hommage à tous ces enfants abîmés de Jersey dont on parle peu.
Un roman beau et touchant pour raconter une histoire horrible et révoltante.
L’heure des oiseaux de Maud Simonnot
C’est un tout petit livre que celui de Maud Simonnot, mais combien il restera marqué dans ma mémoire. Nous sommes en 1959, sur l’ile de Jersey à quelques encablures de Granville. Jersey c’est le paradis des millionnaires, de tout ceux qui fraudent le fisc sur la planète. Dans cette île anglo-normande d’où la référence à Granville, c’est aussi dans cet écrin de verdure, celui d’un orphelinat du Haut de la Garenne, qui dans les années 1950 à sa fermeture en 1986, a été le théâtre d’agressions sexuelles pédophiles, dans des pièces secrètes en sous-sol. A sa fermeture en 1986 la police découvre un fragment de crâne d’un enfant. A partir de cette découverte, des témoignages de plus de 160 personnes révèlent avoir été physiquement et sexuellement abusées par des personnes invitées par les responsables de cet orphelinat pour assumer leurs déviances sexuelles . Une partie du gouvernement de l’ile essayera d’étouffer l’affaire, lit-on dans un article du Monde du 1 juin 2021 : révélant que lorsque que Graham Power s’est saisi de l’affaire il a été à sommé de s’occuper des affaires courantes et de ne pas faire de vague. Evidemment, il sera limogé. Mais revenons à ce livre L’heure des Oiseaux de Maud Simonnot en suivant Lyly et Simon qui comme l’indiquera à la fin de son ouvrage sont des personnages fictifs dont leur histoire est librement inspirée des faits réels et des informations provenant d’articles de presse, de livres, de documentaires sur ce sujet. Pour survivre à la cruauté des responsables de cet orphelinat, Lily puise tout son courage et Dieu sait qu’il lui en faudra, dans le chant des oiseaux et en se liant d’amitié lorsqu’elle s’échappe de l’orphelinat, au risque de sanction les plus terribles, avec un vieil ermite vivant de la nature au fond d’un bois et en donnant un amour inconditionnel au Petit qui sera en fait Simon. Soixante plus tard, une jeune femme se rend sur l’ile pour enquêter sur le passé de son père. « Le jour où je suis arrivée dit-elle sur l’ile, il neigeait. J’avais rêvé d’azur, de voiliers et de soleil couchant. J’ai débarqué en pleine tempête dans un endroit où personne ne m’attendait. » Par facilité elle choisit un vieil hôtel dans un port Sud de Saint-Hélier, à quelques kilomètres du lieu du crime. « Dès le lendemain, j’ai voulu voir l’orphelinat. Une immense bâtisse victorienne en granit, rendue plus lugubre encore par son histoire et le fait que depuis des années elle est abandonnée aux vents et aux dégâts du temps. » Un des orphelins, parmi les témoins les plus important du procès avait souhaité voir démolir cet endroit symbole de son traumatisme. Dans ce sombre bâtiment bordant la forêt à la sortie du village des dizaines d’enfants placés par l’Assistance publique avait subi l’inavouable ; maltraitances physiques, humiliations, privations de nourriture de soin, punitions et sévices sexuels. Tout avait débuté en 2008 lorsqu’on avait dégagé les restes d’un corps enterré dans une cave de l’orphelinat sous une dalle de béton. Un appel téléphonique anonyme ayant précisé au commissariat l’emplacement des ossements. Les policiers ont tenté de dresser la liste des personnes impliquées et celle des victimes. L’une comme l’autre fût difficile à établir : de l’orphelinat fermé en 1986 on n’avait conservé aucun registre des employés ni des enfants. Les preuves ont été égarées, les analyses et témoignages contredits, les informations confidentielles divulguées, des témoins intimidés et comme je l’ai dit plus haut, le chef de la police dont l’intégrité gênait les notables locaux, limogé. Paragraphe par paragraphe en alternance, nous suivons les démarches conduites par cette jeune femme sur les traces de son père et celle de Lily, une très jeune enfant beaucoup plus mure pour son âge, qui comprendra bien avant tout ce monde les dangers dont elle va devoir faire face et notamment pour protéger le Petit, dans cet enfer que fut cet orphelinat à Jersey. L’on ne peut, ne pas faire référence à l’enquête de la commission CIASE, révélant que 216 000 mineurs ont été victimes de prêtres, de diacres et religieux depuis 1950. Grâce à l’écriture de Maud Simonnot, nous passons si j’ose dire de l’ombre à la lumière. L’ombre : celle obscure de cet orphelinat : la recherche des victimes mais aussi celle des auteurs leur interpellation. Auteurs des faits qui ont su se draper dans leur honorabilité séculaire. La lumière : celle de la poésie de la campagne, des bords de mer, celle de la rencontre avec ce vieil ermite et celle de la musique des chants des oiseaux narrée avec délicatesse par Maud Simonnot. L’heure des Oiseaux de Maud Simonnot, je vous invite à le découvrir pour ne pas oublier les enfants de cet orphelinat. Bien à vous.
Le rythme du roman tient par l’alternance des points de vue et leur complémentarité. Il y a Lily qui, accompagnée du Petit, tente de quitter l’orphelinat. Il y a une jeune femme qui explore l’île où règne encore le poids traumatique de l’établissement. Nous sommes ainsi face à deux visions d’une même situation, au présent et dans l’après. On découvre ainsi le vécu des enfants, la violence subie, l’humiliation constante et ce qui pèse tellement sur ces jeunes humains. Et des décennies plus tard, l’île de Jersey sur laquelle se trouvait l’orphelinat surgit dans tout ce qui n’est pas dit. Le silence des enfants devenus grands est lourd et la jeune narratrice nous guide vers le dévoilement du secret, familial et communautaire. Le lecteur apprend et comprend en même temps qu’elle, avec toujours cette idée de libérer la parole et soulager les consciences.
Maud Simonnot compose un roman sur l’instantanéité et cette confrontation au moment, mêlant drame et stupéfaction, est mélangée par l’alternance de points de vue. Les chapitres autour de Lily et du Petit sont riches de leur recours à l’imaginaire, à leur envie de se fuir mentalement de cet orphelinat et de la véritable oppression des adultes. Leur complicité attendrit et la tragédie de leur histoire surgit grâce aux autres chapitres qui sont une balade dans l’île au milieu des habitants. On réalise à quel point les enfants sont enfermés et prisonniers à jamais. Cette perpétuité à subir le mal est la force de l’enquête menée par la jeune femme, soixante après l’histoire de Lily. Les chapitres sont plus informatifs et donnent de la densité à ce roman. Sans jamais alourdir la portée des faits racontés, Maud Simonnot tire le fil de la mémoire et de la nécessité de faire entendre les paroles. Les mots sont libérateurs, même après soixante ans.
J'ai trouvé ce livre d'une délicatesse rare. L'histoire est d'une tristesse sans nom, mais Maud Simonnot la conte de bien belle façon.
Inspirée de faits réels survenus dans un orphelinat à Jersey dans les années 60, Maud Simonnot nous plonge dans une triste histoire.
Dans les années 2020, une jeune femme débarque sur l’île de Jersey à la recherche du passé de son père qui a vécu dans cet orphelinat où les enfants ont fait l’objet de sévères maltraitances. Il était petit et se souvient d’une Lily. ..
Une histoire triste et terrible où des gens ont fait preuve de cruauté envers des enfants.
Malgré tout je n’ai pas été plus emballée que ça par ce livre.
***
4ème de couverture :
Île de Jersey, 1959. Pour survivre à la cruauté et à la tristesse de l'orphelinat, Lily puise tout son courage dans le chant des oiseaux, l'étrange amitié partagée avec un ermite du fond des bois et l'amour inconditionnel qui la lie au Petit. Soixante ans plus tard, une jeune femme se rend à Jersey afin d'enquêter sur le passé de son père.
Les îliens éludent les questions que pose cette étrangère sur la sordide affaire qui a secoué le paradis marin. Derrière ce décor de rêve pour surfeurs et botanistes se dévoilent enfin les drames tenus si longtemps secrets.
« Lily le serre très fort dans ses bras au milieu du dortoir mal éclairé et le rassure. Tout en se disant que les loups les plus féroces de cette île sont déjà entrés dans la bergerie. Ils en sont même les gardiens. »
C'est l'histoire de Lily et du petit, deux jeunes enfants placés dans le sinistre « orphelinat de la honte » à Jersey dans les années 50, deux innocents broyés, abusés, deux malheureux « oiseaux en cage », doublement prisonniers de cette institution sordide et de cette île qui les coupe du monde.
Soixante ans plus tard, c'est pour enquêter sur le passé de son père que la narratrice de se rend sur les lieux, dans ce petit bout du royaume britannique au large de la Normandie plus connu pour ses paysages bucoliques et ses coquets cottages que pour la triste réputation de cette abominable institution. Une enquête compliquée durant laquelle elle se heurte au mutisme des habitants, peu enclins à lever le voile sur cette sombre affaire, mais qui la conduira sur les traces de Lily et du petit Simon, son père, à jamais marqué par cette enfance douloureuse.
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Avec ce roman aux allures de récit, Maud Simonnot confirme le talent qu'elle avait démontré dans « l'enfant céleste ». Encore une île, encore l'enfance et toujours un regard plein de tendresse sur la différence, la singularité. Mais là où son premier roman était lumineux et poétique, celui est teinté de réalisme et revêt une tonalité beaucoup plus sombre, plus dramatique. Et pourtant, paradoxalement, la lecture en est douce. Traitée toute en pudeur, avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse ce récit est adouci par l'alternance des temporalités qui nous plonge dans ces heures sombres en leur apposant le filtre des ans et du temps écoulé. Un texte qui nous offre des instants de grâce aussi, lorsqu'elle évoque la nature, les oiseaux, symboles de libertés pour ces deux oisillons, ou encore lorsqu'elle évoque la force du lien qui les unit.
Un roman bouleversant et très émouvant. Tragique et beau.
Incontournable et inoubliable
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